dolls de kitano

[jeanba3000]

[...] Ceci dit, je me demande si les gens y sont allés voir Kitano ou Zatoichi? C'est un autre débat qui me passionne car personallement, je n'aime pas les acteurs qui incarnent EUX même dans TOUS les films, par exemple De Niro ou bien Kitano. Dans presque tous leurs films, on ne voit que Kitano ou DeNiro, et non pas les personages. C'est qu'on l'appelle "STYLE", oui c'est ça...

Ou bien ce qui se passe dans le succès de Zatoichi c'est ce que j'appelle l'éffet lelouchien. Certain metteur en scene sont devenus tellement un monument national qu'on ne peut pas les détester. Comme, les films de Claude Chabrol ou Lelouche, c'est de la cata si l'on dit que ce de la merde leur nouveau film. C'est étrange que beaucoup de critique du cinéma sont un peu "trop" attachés au passé...



Mais bon, il y a des maîtres qui continuent à faire des bons films biensûr, comme..... errrr, aidez moi!!! bordel Ahhhh oui, la paire Jaoui & Bacri... mais sont ils sur le même niveau d'adulation que des autres retraités?

my two cents worth...

Effectivement, deux centimes. Déjà je suis d'accord avec les remarques que te fait Maruchan quant à Jean-Pierre Bacri, alors même que j'ai bien apprécié pas mal de films du couple. Ce reproche, on peux l'adresser à un bon paquet de comédiens, Depardieu, etc. En même temps, peut-être qu'on ne leur propose que des rôles calibrés sur mesure, sans risque et tablant sur leur "image de marque" rassurante pour le spectateur et s'assurer un certain succès. Peut-être aussi que ces comédiens n'acceptent que ces rôles par facilité, peur de ne pas être à la hauteur ou je ne sais quel motif. Bref la question ne mérite pas de réponse simple à l'emporte-pièce.

Quant aux réalisateurs soit-disant inamovibles de leurs piédestaux, rassure-toi, tu n'es pas le seul à les remettre en cause, et notamment Lelouch qui ne semble pas se faire encenser par la critique sur son dernier opus. Personnellement je n'ai jamais apprécié ses films. Je ne place pas Chabrol dans la même catégorie non plus.

À propos des maîtres qui continuent à faire de bons films, histoire de revenir dans le thème du forum (le cinéma japonais) : je ne sais pas si c'est un maître, mais je viens de découvrir avec ravissement De l'eau tiède sous un pont rouge de Shohei Imamura, qui prouve qu'à 74 ans on peut encore être capable de faire un film surprenant, frais, original, intelligent et drôle.

J'en profite pour glisser le fait que le dernier film d'Olivier Assayas, Clean est absolument superbe, d'une grande sensibilité et Maggie Cheung d'une grande justesse. Je ne suis pas totalement dithyrambique sur la totalité du film, il y a pas mal de choses qui ne collent pas, mais globalement j'ai passé un grand moment ce soir.

[torea]

Le plus pitoyable est bien "zatoichi" à mon avis. il a masacré l'un des plus beaux comptes du japon.

le conte de Zatoichi c'est bien un yakuza aveugle et bon escrimeur qui ne se bat pas vraiment pour la justice mais plus pour se faire une place au soleil, non?
Je trouve que dire que c'est l'un des plus beau conte du Japon revient à rabaisser un peu le niveau du folklore japonais. on peut trouver beaucoup mieux, je pense. Mais c'est très subjectif, je l'avoue..

Ceci dit, je me demande si les gens y sont allés voir Kitano ou Zatoichi?

Les fans de Kitano sont allés voir Kitano, les fans de Zatoichi sont allés voir Zatoichi, quelques uns y sont peut être allés juste pour voir un film de samourais..
Son image jure beaucoup avec celle dont on a l'habitude à la télé japonaise donc je me demande dans quelle mesure cette image tv contribue à amener du public dans les salles.

Je trouve que Kitano donne des interprétations de ses personnages suffisamment différentes pour ne pas se lasser de ses films contrairement à beaucoup d'autres acteurs dont Bacri.

J'ai trouvé le zatoichi de Kitano un peu plus subtil que le premier zatoichi avec shintaro (..le seul que j'ai vu) donc j'ai bien apprécié. Je préfère voir un film qui ne se contente pas de copier les moindres détails de l'original, je n'ai pas envie de voir Zatoichi 27 mais une autre vision du même conte!

Quant à Dolls, je n'ai vu que la dernière demi-heure et ca ne m'a pas vraiment donné envie de voir le reste. ai-je tort? ceux qui ont aimé le film ont ils trouvé la fin moins passionnante que le début? ou gagne t'on beaucoup à voir le début avant la fin? ..je sais que c'est mieux généralement mais la, je n'ai pas eu de difficulté à suivre les évènements donc je ne vois pas ce que le début peut apporter de plus.
Ce film m'a d'autant plus enervé que la chanson de l'idole a squatté ma tête un petit moment..

[Mononoke_Lee]

Quant à les qualifier de maître... ils ne s'aventurent pas dans le travail sur l'image (comme dans "Dolls" avec le travail sur les costumes et les couleurs, même si j'ai détesté) ou sur les plans (comme dans "Zatoichi" justement).

Je connais peu de cinéaste français qui jouent beaucoup sur l'aesthetique de l'image au cinéma. Il y en a peut être, mais je ne partage pas leur definitiion d'une belle image alors. Vous êtes assez fort dans le scénario, et l'originalité et puissance de polimiquer, dont Gaspard Noé fait partie de ce genre du cinéma. J'adore l'ambiance que met en scene François Ozon par exemple, son film "Goutte d'eau sur pierre brulente" est une extase pour moi...

Dolls j'adore! C'est vraiment les rares films de kitano que j'aime, les images et les petits clin d'oeils qu'il a fait par rapport au thêatre japonais et sublime. Les gestes des acteurs aussi, le (peu) de dialogue me rappelle de ma racine japonaise... Le paysage, et l'ambiance sont réussites. Les scènes sont bien faites, et l'histoire est comme un jardin de sable chez moi dans la région de Kansai....

Tu parles aussi des travaux de plans dans Zatoichi? Qu'en entends tu par ici? Dévéloppe s'il te plaît?

P.S: Je n'ai pas réussi à savoir si la fin de t
on message était ironique ou pas....

[Mononoke_Lee]

Quant aux réalisateurs soit-disant inamovibles de leurs piédestaux, rassure-toi, tu n'es pas le seul à les remettre en cause, et notamment Lelouch qui ne semble pas se faire encenser par la critique sur son dernier opus. Personnellement je n'ai jamais apprécié ses films. Je ne place pas Chabrol dans la même catégorie non plus.

Tu as vu? Lelouche a offert une place gratos pour tout le monde today! Pour son film Les parisiens (tete de chien)

À propos des maîtres qui continuent à faire de bons films, histoire de revenir dans le thème du forum (le cinéma japonais) : je ne sais pas si c'est un maître, mais je viens de découvrir avec ravissement De l'eau tiède sous un pont rouge de Shohei Imamura, qui prouve qu'à 74 ans on peut encore être capable de faire un film surprenant, frais, original, intelligent et drôle.

Haaaaaaa, là on commence à bien cerner du bon cinéma japonais! Imamura est un sen-sei pour moi! guru. Je l'adore aussi dans son vieux film "Unagi". C'est bien sublime et un peu déjoncté! J'adore le cinéma un peu bizarre comme Imamura-san. Un autre metteur en scene dans la même objective, mais beaucoup plus rock et trash est Miike Takeshi! Lui c'est un véritable "kick-ass"!!! Ses films Audition et Visiteur Q sont à voir absolument à mon avis si l'on veut voir la créativité japonaise dans le cinéma.

J'en profite pour glisser le fait que le dernier film d'Olivier Assayas, Clean est absolument superbe, d'une grande sensibilité et Maggie Cheung d'une grande justesse. Je ne suis pas totalement dithyrambique sur la totalité du film, il y a pas mal de choses qui ne collent pas, mais globalement j'ai passé un grand moment ce soir.

OUI OUI OUI, je l'ai bien aimé aussi ce film. Or Assayas est bien un réalisateur que j'essaie d'éviter (je me suis bien endormi pendant la projection du "Fin Aout Début Septembre) J'y suis allé le voir (Clean) pour Maggie Cheung (elle est belle). C'est magnifique comme film.

[TristanOzaki]

Il faut vraiment connaître la recherche personnelle de kitano "cinéaste", les sens et enjeux de son travail conceptuel, pour comprendre ce film.
Je reconnais que cela n'a rien d'évident.
Le rythme lent (on peut dire l'effroyable lenteur) de la narration, le jeu constant et inexpressif des comédiens, les choix de prises de vue ou de montage visant une déprimante neutralité, la diégèse parfois incohérente et souvent absurde, tout cela -la liste pourrait être plus longue - est calculé au millimètre. Ces choix anti-démagogiques sont préciséments ceux qui ont assassiné le film auprès du grand publique.
Tout est voulu. Le papillon rose aux ailes de papier plastique dit : "je suis un papillon en papier plastique, je suis un faux papillon". Takeshi Kitano montre l'artifice.
Mais il ne se contente pas de montrer cet artifice ; il le sublime. Il ne dit pas "cette feuille d'érable qui dévale le ruisseau est une fausse" juste pour dénoncer la crédulité ou critiquer un système de représentation, il dit :"cette feuille d'érable est fausse, elle est plus belle comme ça". C'est un discours conceptuel sur la question esthétique et l'idée du mensonge, du leurre cinématographique.
Les personnages sont stupides car ils sont des marionnettes, mais aussi parce que kitano est obsédé par l'idée que personne n'a le recul qui permet d'agir à propos dans sa propre existence. La distance nécessaire à la lucidité n'est pas offerte aux hommes concernant leur propre vie qu'ils scrutent en louchant comme des mouches sur une peinture impressioniste.
Ce film ne plaît pas. C'est vrai. Il n'est pas séduisant. C'est un film dur et pessimiste sur un monde qui ne sait plus contempler.
C'est une oeuvre complexe et il faudrait des jours et des pages pour tirer les grandes lignes de sa sémantique. Alors je ne vous prendrez pas plus la tête à ce sujet, mais de grâce messieurs, ne dites pas que c'est le plus mauvais film de Kitano, c'est son favori, celui qu'il a le plus retourné, c'est une réussite, un grand film.
Si d'aventure il arrivait à un petit vigneron auvergnat de goûter un chateau cheval blanc 1964, il le trouverait certainement aigre et le jugerait mal.

[suppaiku]

A mon avis, Dolls n'est pas un "grand film".
Mais c'est un très beau film. Avec de belles images, une symbolique des couleurs en clin d'oeil aux saisons et donc au plus profond de l'âme japonaise. Avec de jolies histoires toute simples qui flirtent avec le dorama (le côté mélo : cette fille borgne et ses anciens fans, cette femme qui attend son amoureux et le perd quand elle le retrouve) et basculent soudain dans le "kitano" (l'arrêt brusque de l'histoire du fan, le téléphone du personnage principal qui sonne avec la chanson de l'idoru...), un côté un peu grotesque qu'il affectionne.
Et puis cette constance de l'histoire d'amour éternelle, ces amants maudits, cet hommage à Chikamatsu, au Jôruri. Et alors ces petites histoires comme pour enfoncer le clou, l'amour souffrance, puit sans fond.
J'en suis sorti boulversé, ne sachant trop que dire : j'étais triste.
Comment avec une histoire aussi simple...
Me revient à l'esprit ce que me disait une fois un ami romancier, citant un de ses professeurs : un roman, c'est toujours les mêmes histoires, l'amour, la haine, la jalousie, l'envie, le désespoir. Un grand roman c'est quand il en sort quelque chose, c'est ce qu'on va faire de toute la palette des sentiments.
Dolls, par des procédés étranges (vraiment ridicule, cette idole, dans son clip, on a envie de rire !), produit un effet saisissant de vérité, nous touche quelque part, là où ça fait mal, du côté de la solitude...
A moins, finalement, que ce ne soient ces 2 amants éternels, droit sortis du théatre de marionette.

[RafLeGrand]

Personnellement j'ai beaucoup aimé kids return de kitano.

Le parcours de deux jeunes japonais paumés, un qui s'essaye à la boxe et l'autre aux yakuza.. idéal pour découvrir le Japon (personnellement c'est ce film qui m'a donné envie d'en savoir plus sur ce pays).