Chacun défend ses idées avec une bonne dose d'hypocrisie.
Chacun défend ses idées avec une bonne dose d'hypocrisie.
Bonsoir,
S'il n'y avait que la chasse à la baleine ce serait un moindre mal mais le problême c'est que nous ne sommes plus sous l'ère Edo où la chasse était quasiment la seule source d'argent pour beaucoup de villages de pêcheurs
Les captures étaient moins fréquentes et limitées géographiquement parlant. Nous n'en sommes plus là et l'on chasse toutes les espèces, il n'y a pas que les japonais d'ailleurs il y a aussi les norvégiens si je ne m'abuse
Sans parler des filets dérivants (invention japonaise il me semble) qui en noient quelques centaines par an. Alors ça + ça + ça, ça commence à faire beaucoup. une étude française de l'équipe Cousteau a d'ailleurs remarqué que le nombre d'accouplements avait sensiblement baissé sur le rorqual commun et l'une des causes avancées serait le stress subi par ces animaux.
D'un point de vue historique, il est intéressant de savoir que c'est probablement à cause des baleiniers occidentaux, qui ont commencé à chasser les cachalots et les baleines franches au large des côtes nipponnes dans les années 1820, que les chasseurs japonais ont dû renoncer à leurs méthodes de chasse traditionnelles (filets, petites embarcations, harpons manuels, etc.) du fait de la diminution du nombre de baleines s'approchant du littoral.Envoyé par ANGAKOK
D'ailleurs, la décision des Etats-Unis d'envoyer le Commodore Perry dans la baie d'Edo est en partie motivée par le besoin des nombreux (plusieurs centaines) navires baleiniers américains et européens d'accéder à des ports japonais pour se ravitailler en eau potable et bois.
On chassait toutes les espèces jusque vers 1937. Comme je l'ai dit dans un autre message, les espèces menacées comme la baleine bleue ou la baleine franche ne sont plus chassées de nos jours, à l'exception de la chasse aborigène et de subsistence que pratiquent quelques peuples avec l'accord de la CBI.Envoyé par ANGAKOK
A noter que les Japonais, les Norvégiens et les Islandais chassent tous la même espèce, le rorqual de Minke (ou petit rorqual), mais dans des zones différentes. Ces populations -- du moins celles du Pacifique Nord, de l'Atlantique Nord et de l'Antarctique -- n'entrent jamais en contact les unes avec les autres. Cela me parait moins problématique que si la Norvège, le Japon et l'Islande opéraient tous au même endroit.
Interdire la chasse à la baleine ne résoudrait pas ce problème des filets. Il faut une réglementation internationale sur ce sujet pour laquelle la CBI n'est pas compétente...mais là, on a un problème qui ne touche pas que les pays baleiniers comme le Japon et qui met en cause une industrie qui rapporte bien plus que la chasse à la baleine. Il est sans doute plus "politiquement et économiquement correct" de garder l'attention des gens sur l'"abominable massacre des cétacés" que pratiquent les "vilains Japonais".Envoyé par ANGAKOK
Ceci dit, je suis tout à fait d'accord avec toi, les filets -- ainsi que la pollution marine et les zones de fort traffic maritime -- sont des problèmes importants dans le cadre de la préservation des cétacés et autres formes de vie marine. En particulier, je tiens à souligner que la baleine franche -- qui est une espèce particulièrement menacée dans l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord -- est particulièrement touchée par ces problèmes.
Je voudrais bien que tu m'en dises un peu plus sur cette étude.Envoyé par ANGAKOK
La chasse à la baleine était sans doute un problème lorsque plus de 10 nations la pratiquaient et que les réglementations internationales étaient soit inexistantes soit erronées comme ce fut le cas jusqu'en 1972 -- date à laquelle le système de Blue Whale Unit a été abolie. Cependant, sachant que les connaissances sur les cétacés, notamment sur les rorquals de Minke, et les systèmes de gestion de la chasse ont beaucoup évolué depuis les années 1980 (et que l'industrie baleinière s'est quasiment désintégrée : 3 pays baleiniers aujourd'hui contre un quinzaine dans les années 1950), je pense pouvoir dire que la chasse à la baleine n'est plus un problème écologique de nos jours. Au contraire, ce sont des intérêts politiques et économiques qui font que l'on continue à nous bassiner les mêmes salades sur le "massacre des baleines".
Je reconnais tout à fait le droit à chacun d'être contre la chasse à la baleine (même contre la chasse "tout court"), mais ça ne donne pas pour autant le droit de critiquer et de dicter la conduite à suivre à d'autres peuples sur la base de jugements de valeurs, surtout quand il s'avère que les espèces chassées sont abondantes.
Je respecte totalement ton point de vue, et sur certains points du n'as pas tort je dirai même que tu as raison Je crois que le plus grand problême de l'homme est sa vue à court terme Population abondante pour certaines espèces oui mais pour combien de temps? Par contre quand tu dis que les filest dérivants ne concernent pas la CBI, c'est là que le bât commence à blesser car ça concerne tout le monde et nous en premier. Il est vrai que je ne suis pas un spécialiste (loin de là) de la baleine mais la baleine a un peu le même rôle que le requin ce sont des baromêtres de la bonne ou mauvaise santé de la mer (c'est un peu shématisé) d'ailleurs le requin est lui aussi trop chassé mais là ça n'émeut personne comme les soucis de filets de pollution etc....
Pour l'étude de cousteau j'ai vu ça sur arte un soir
Salut,
Je comprends ce que tu veux dire, ANGAKOK. Ceci dit, la RMP (Revised Management Procedure) que le comité scientifique de la CBI a mis au point en 1993, semble être un système de gestion de la chasse qui permet de préserver durablement les populations (les "stocks" dans le jargon de la CBI) des différentes espèces de baleine. Ainsi, une simulation réalisée à partir de cette RMP par le comité scientifique, laissait entendre que 2000 rorquals de Minke pouvaient être capturés tous les ans pendant 100 ans sans causer de dommages aux populations de cette espèce en Antarctique.
Ce qui empêche la mise en oeuvre de cette RMP et donc la reprise de la chasse commerciale à la baleine, c'est l'adoption du RMS (Revised Management Scheme) qui prévoit diverses mesures d'encadrement de la chasse (inspecteurs à bord des navires et des stations, traçabilité des produits, etc.) et sur lequel les deux camps n'arrivent pas à trouver de consensus (cela est en partie du au fait que des nations comme l'Australie ou la Nvelle Zélande sont résolument contre toute chasse à la baleine).
Il est nécessaire de préciser que la Norvège, seul Etat à pratiquer la chasse commerciale -- dans sa ZEE --, met en oeuvre la RMP pour le calcul de ses quotas baleiniers.
En fait, je crois que la chasse commerciale comme elle a existé autrefois, ne peut plus avoir lieu de nos jours. La chasse à la baleine de demain incluera nécessairement des éléments scientifiques. Dans son excellent livre "kujira wo totte, kangaeta", le journaliste KAWABATA Hiroto -- qui a eu l'occasion de participer à une campagne de chasse scientifique japonaise à bord de la flotte du Nisshin-maru -- définit sous le nom de chasse environnementale (環境捕鯨) ce qu'il pense être le meilleur compromis dans le débat baleinier. Il s'agit de chasser un nombre limité de baleines de façon à suivre l'évolution de l'écosystème en Antarctique (puisque, comme tu l'as justement évoqué, les baleines sont un bon indicateur de l'état de santé des océans).
Si le sujet t'interesse, je te conseille la lecture de ce livre. Les références :
川端裕人 KAWABATA Hiroto、『クジラを捕って、考えた』 "Kujira wo totte, kangaeta"、徳間書店 Tokuma shoten、2004
Précision : Je n'ai pas dit que les filets de pêche ne concernaient pas la CBI. J'ai juste dit que cet organisme n'avait pas compétence pour régler ce problème -- bien que les plus grandes nations "pêcheuses" en soient membres -- du fait qu'aucune disposition dans la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine ne prévoit de s'occuper d'autre chose que de la chasse à la baleine. Je crois que c'est plutôt du ressort de l'UNCLOS. Ceci dit, tu as tout à fait raison de dire c'est un problème qui nous touche tous.
Bonjour Hazashi,
S'il y a une utilité dans la chasse je suis d'accord tant que ça ne dérive pas.
Un exemple que j'ai vécu de près; fin des années 70 il était absolument interdit de chasser quoique ce soit ou même de cueillir une herbe fleur ou plante dans le parc national de la vanoise. Un jour on a découvert des chamois morts au bas d'une falaise d'abord 1 puis 2 puis 10 et un jour une harde entière de 36 individus. Après autopsie on s'est aperçu que ces animaux étaient atteint d'un conjonctivite dégénarétive menant à la cécité totale. cette maladie était en outre contagieuse. après enquête et études ons'est rendu compte que c'était le surnombre de chamois dans un territoire donné qui avait amené cela. Depuis l'ONC organise tous les ans une expédition de chasse sélective dans le parc pour maintenir les effectifs à un niveau correct. Il est bien entendu que pour les chasseurs du coin et les touristes le réglement du parc reste entièrement appliqué;
Alors s'il faut chasser les baleines dans cette optique la oui je suis d'accord mais pour le commerce non (d'aileurs il devrait donner la viande à ceux qui crèvent de faim et ils ne manquent pas au japon mais ceci est une autre histoire.
Ça me rappelle les arguments de certains sur la peine de mort : "je suis contre sauf pour...." On est contre ou on est pour, mais pas à moitier. Pour la chasse à la baleine c'est pareil. Si on commence à faire des dérogations c'est la porte ouverte à n'importe quoi. Après, c'est clair que des quotas sont nécessaires en cas de chasse commerciale, sinon c'est du grand n'importe quoi...
Là, de nouveau, j'ai du mal à comprendre ton raisonnement, ANGAKOK.Envoyé par ANGAKOK
Outre l'aspect scientifique des campagnes de chasse actuelle, si les baleiniers japonais chassent la baleine, c'est pour manger la viande et le blanc et utiliser les autres parties de la carcasse. On peut donc dire qu'il y a une utilité dans la chasse à la baleine.
S'il est vrai que l'on trouve de la viande de baleine sur les marchés et dans les restaurants des grandes villes de l'archipel nippon, la majorité de la consommation de ces produits se fait dans les régions où celle-ci est une coutume. D'ailleurs, la chair de baleine n'a pas qu'une valeur commerciale dans ces communautés baleinières. Elle sert également dans le cadre d'échanges sociaux-culturels : offrandes aux temples et sanctuaires, dons aux établissements publiques (écoles, maisons de retraite, etc.), échanges de présents (o-chûgen, o-seibo, etc. -- ces coutumes).
Malgré son importance, le rôle que joue cette activité dans la vie sociale et culturelle de ces quelques communautés japonaises est malheureusement mal connu.
Dire que les Japonais "devraient donner" cette viande à d'autres peuples qui meurent de faim, c'est ne pas prendre en compte le rôle important que joue l'alimentation dans le processus d'identification culturel des peuples. Penses-tu que les peuples qui souffrent de la famine accepteraient si facilement de manger de la baleine ?
Si on pousse ce raisonnement à l'extrême, les végétaliens pourraient par exemple exiger de tout le monde que l'on manger uniquement des protéines végétales...
Une fois de plus, on part dans des jugements de valeurs qui ne sont pas forcément universels.
Pour faire un parallèle avec ton exemple sur les chamois du parc de la vanoise (dont la surpopulation est certainement due à la disparition d'un ou plusieurs prédateurs naturels), du fait que les rorquals de Minke n'ont quasiment jamais été chassés en Antarctique jusqu'au début des années 1970 (et à ce moment la gestion de la CBI était moins lâche avec des quotas strictes) et qu'à l'opposé, les plus grands cétacés (baleine bleue, baleine à bosse, rorqual commun, etc.) -- dont les taux de reproduction sont inférieurs à celui des rorquals de Minke -- ont été chassés au point d'être menacés de disparition (et d'être protégés de nos jours), ces premiers ont profité de la niche laissée vacante par ces derniers dans l'écosystème antarctique (du fait qu'ils consomment les mêmes aliments) pour se multiplier et donc prévenir tout recouvrement des niveaux de population des grands cétacés. Par conséquent chasser quelques rorquals de Minke annuellement (sans bien sûr mettre en danger cette espèce), peut permettre aux autres espèces de redevenir abondantes.
GATTACA, je ne suis pas sûr que le débat sur la peine de mort et celui sur la chasse à la baleine soient vraiment comparables.
Je pense que l'on peut apporter des nuances dans le cas de la chasse à la baleine : on peut être pour une chasse contrôlée dont le but est la consommation des produits fournis par la carcasse de l'animal, et contre une chasse incontrôlée dont l'unique objectif est de "tirer du gibier pour le plaisir". Je te laisse deviner auquel de ces deux concepts correspond la chasse à la baleine.
je me suis mal exprimé,
Quand je parle d'utilité , c'est dans le sens préservation de l'espèce (exemple du chamois), ce n'est pas pour la satisfaction de l'homme et encore moins son profit en clair une espèce qui prolifère de manière exponentielle met en danger l'équilibre écologique donc dans ce cas un prélêvement s'avère utile et nécessaire, mais uniquement dans ce cas.
J'espère que vous m'avez compris.
Quant à la peine de mort c'est en effet un tout autre débat.
C'est bien ce que je disais. Suffit de lire la dernière phrase de mon précédent message
Quant à mon parallèle avec la peine de mort, il n'était la que pour répondre à Angakok.
EDIT : Je ne parlais pas de la peine de mort pour lancer le débat dessus (ce qui n'a aucun rapport). Je ne faisait que souligner le "je suis pour mais..." souvent avancer. J'étais pouratnt clair dans mon message.... Faudrait peut être que j'écrive en plus gros....
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