Il ne se passe pas une semaine depuis le mois de déc embre, sans que JAL ne fasse la une des journaux. La loi des séries. La compagnie joue son image après un enchaînement surprenant d'incidents, qui, s'ils n'ont pas faits de victimes, n'en ont pas moins valu à la compagnie de vives réprimandes de la part du bureau de l'aviation civile japonaise, et même la mise à pied pour un mois d'un pilote.
Entre dédcembre 2004 et mars 2005, le ministère a dénombré une dizaine d'incidents mettant en jeu la sécurité des passagers, comme celle des personnels au sol ou de membres d'équipage.
Parmi ces avaries, on compte deux tentatives de décollage sans autorisation (les pilotes voulaient respecter scrupuleusement les horaires, dixit JAL, au mépris des consignes), une collision avec un véhicule de maintenance, un arrachage de caméra sur une piste ou encore une porte (d'embarquement) mal fermée. Outre cette liste non exhaustive d'imprudences, le ministère a découvert que la compagnie avait aussi sérieusement pêché sur la maintenance. Un appareil a par exemple volé plus de huit années avec des roues équipées de pièces inadaptées. Bref, JAL a beau se féliciter d'avoir transporté plus de 500 millions de passagers ces vingtt dernières années sans dommages corporels, elle n'en est pas pour autant exemptée de respect des règles de sécurité.
Cette récente cascade de mésaventures a notamment coûté son poste au PDG Isao Kaneko, brusquement remplacé en mars à la tête du groupe JAL et de ses deux filiales (JAL Domestic et JAL International) par son ex-bras droit Toshiçyuki Shinmachi.
La compagnie prévoit en conséquence une liste de mesures, pour revoir et améliorer ses procédures de sécurité, qu'elle a soumise au ministère des transports début avril. JAL est placée sous surveillance du ministère... et de la bourse, avant l'annonce prochaine des résultats annuels.
(Air et Cosmos N° 1982 6 mai 2001)