Il est notoire qu'au Japon aujourd'hui encore subsistent de gros problèmes concernant la propriété intellectuelle, que ce soit de ce qui est de la vente de contrefaçons (qui ne s'est jamais étonné de voir des grands étalages de faux Louis Vuitton à 15 mètres à peine du poste de police voisin ?), que des droits des inventeurs en général.

Lors de la remise des derniers Prix Nobel, l'affaire est apparue clairement aux yeux des japonais eux-même, quand ils ont appris avec stupeur que leur grand génie primé n'avait qu'un grade de technicien et avait reçu pour toute prime pour une invention de portée internationale, une obole de quelques milliers de francs...

De la même façon, l'inventeur de la "diode à lumière bleue" n'avait reçu en son temps (il y a une dizaine d'année) qu'une prime de... 20.000 yens, alors que son invention d'utilisation toujours croissante aura rapporté à la société qui l'employait à l'époque, rien de moins que 121 milliards de yens (265 milliards en projection sur la durée totale du brevet qui expirera en octobre 2010).

L'inventeur, Shuji Nakamura, n'a pris conscience de ses droits d'inventeur qu'à partir du moment où il s'est installé aux USA où il est devenu professeur à l'Université de Californie, et c'est ce qui l'a décidé à demander à son ancien employeur de lui verser une somme d'ailleurs modeste en récompense de son invention qui avait fait de sa société, jadis une très modeste PME, une mine d'or pur.
Hélas, l'employeur ne l'a pas entendu de cette oreille, et tout accord amiable étant exclu, il a fallu ester en justice. Après une longue procédure, Nakamura a enfin eu gain de cause la semaine dernière, le juge lui ayant accordé 20 milliards de yens de réparation (fait déjà exceptionnel), soulignant au passage (ce qui est une double révolution) qu'il aurait pu demander jusqu'à 60 milliards !!!

Voilà un changement dans les moeurs qui ravira les inventeurs japonais, quoique l'ancien employeur de Shuji Nakamura ne compte pas en rester là, et a déjà décidé de faire appel de cette décision historique.
N'avait-il pas dit, il est vrai, pendant le procès qu'étant donné qu'il avait payé un salaire sûr à Nakamura et qu'il avait fourni le matériel de l'invention, la part de Nakamura dans celle-ci était égale à 0, et lui avoir donné 20.000 yens de prime avait été plus que suffisant...



Pour qui veut en savoir plus, voici deux liens en anglais:
Asahi shimbun
http://210.173.168.48/english/nation...401310192.html
Yomiuri Shimbun
http://www.yomiuri.co.jp/newse/20040131wo31.htm