S'il est un sujet qui revient sans cesse sur un site dedie au Japon tel que LeJapon.org, c'est bien celui des geishas. Et les meme questions naives succedent aux fantasmes les plus ancres dans l'imaginaire collectif, depuis que des marins en goguette ou des cretins finis comme Pierre Lotti (qui etait aussi marin...) ont grandement contribue a repandre en Europe, depuis la fin du 19eme siecle, l'image fausse de la femme japonaise "inodore, incolore et insipide" et de la geisha "machine a plaisir".
Pour faire face a cette demande croissante d'information sur ce corps de metier tres particulier, depuis quelques annees, paraissent des ouvrages qui tantot tendent a vanter jusqu'au delire esthetique, la geisha, tandis que d'autres tombent jusqu'au larmoyant, dans l'affliction, et la scrutation des plus petits malheurs endures par les geishas depuis leur tendre enfance, jusqu'a leurs vieux jours demunis: c'est donc souvent tout l'un ou tout l'autre, l'abrege des delices celestes, ou "Les miserables" a la sauce de soja.
Parmi les ouvrages ayant eu un certain retentissement ces dernieres annees, retenons le best seller d'Arthur Golden, vendu a plus de 4 millions d'exemplaires aux seuls Etats-Unis. Ses nombreuses reeditions (et en plusieurs langues !) et ses adaptations audio-visuelles ont fait de ce roman un tome incontournable de la "pensee a la page".
Or on a trop peu dit que cet ouvrage "de reference" avait ete fort critique par l'une des plus celebres geishas contemporaines, Mineko Iwasaki ( 岩崎峰子 ) qui fut d'ailleurs pendant plus de six ans la geisha la mieux payee du Japon.
Nee en 1949, elle entra a l'age de 5 ans en apprentissage dans son "okiya" (maison de geisha), devint maiko a 15, puis geiko a 21. Sa carriere fut fulgurante (elle devint meme pendant plusieurs annees, la maitresse de Katsu Shintaro, notre regrette Zatoichi) mais prit sa retraite quand elle fut sur ses 29 ans: une geisha est avant tout une belle fleur, et a l'epoque, il n'y avait pas encore de botox...
Bref, cette personne qui connait le monde de l'interieur pour l'avoir vecu, pratique, presque chapeaute, n'est pas du tout d'accord avec "la reference" d'Arthur Golden. Et elle l'a fait savoir dans un livre ou elle parle, elle, en toute connaissance de cause, de ce qu'est une geisha.
A ceux qui souhaiteraient en savoir plus, et se procurer son ouvrage, je conseille de le commander sur Alapage.com ou il n'est vraiment pas cher, port gratuit en prime (seulement pour les commandes de livres):
Ma vie de geisha de Mineko Iwasaki:
http://www.alapage.com/mx/?id=171761...=geisha&sv=X_L
Geisha d'Arthur Golden:
http://www.alapage.com/mx/?id=171761...+golden&sv=X_L
A lire aussi, cet article (en anglais) interessant, du quotidien national japonais MAINICHI SHIMBUN sur Mineko Iwasaki:
http://mdn.mainichi.co.jp/japano/011...ex-geisha.html
Edition japonaise du livre de Mineko Iwasaki (la photo la represente dans ses jeunes annees)