Je ne suis pas vraiment d'accord avec vous sur ce point, et c'est même une des plus virulentes critiques que je ferais à l'encontre des compétitions de combat en
karaté! Les règles actuelles abondent en ce sens: il ne faut surtout pas toucher l'adversaire mais simplement "placer" le coup, encore que cette notion reste vague et difficile à appliquer pour les arbitres (d'où les multiples contestations et frustrations que cela entraîne chez les compétiteurs...). Du coup, les verbes "donner" et "encaisser" ne sont pas vraiment adéquats ou tout du moins très éloignés de leur acception en
karate "traditionnel" (je n'aime pas trop ce qualificatif de "traditionnel": il y a LE karate, et le sport qui en est dérivé. Enfin, passons). La pratique sportive est dès lors complètement opposée à celle du karaté originel, en ce sens que l'efficacité et le "kime" sont sacrifiés sur l'autel de la rapidité. Etre rapide et vif est une chose importante, mais si le coup que l'on porte est trop mou, peu importe alors qui frappe le premier: ce sera toujours le plus puissant qui l'emportera. Par contre, les exercices de type Ippon Kumite, Jiyu Ippon Kumite ou Ju Kumite permettent réellement de porter les coups (en attaque), de placer les parades et les contres (avec contrôle, bien évidemment, car le but n'est pas de mettre KO le partenaire, mais avec tout de même un certain contact qui permet d'acquérir des sensations de kime) et, ainsi, de se "forger" les bras et les jambes. Or ils sont de moins en moins pratiqués dans les clubs (je sais de quoi je parle pour en avoir vu quelques-uns, même si je sais bien, et c'est rassurant, que ce n'est pas une généralité) où l'on préfère le travail de type "compétition", en souplesse et avec explosivité, car c'est bien moins "pénible" (pour moi, c'est un peu comme de l'aérobic, mais c'est peut-être un peu sévère et partial de ma part...).