"Les Belles Endormies" de Kawabata Yasunari

[Catinus]

Le narrateur, Egushi, un vieillard de 67 ans, fréquente par 5 fois une "maison " un peu spéciale. De jeunes japonaises sont endormies très profondément par des barbituriques puissants. Elles sont allongées dans un lit et ne se souviendront absolument de rien. La règle de la " maison " est stricte : le client peut regarder ces " belles endormies ", les toucher, les respirer, mais rien de plus...
C'est l'occasion pour le Prix Nobel Kawabata de faire resurgir les bons et les mauvais moments qu'éprouvent tout être humain, confronté à ses semblables. S'interroger sur nos vies : les joies, les douleurs, le non-sens,...
L'écriture y est japonaise à souhait : description avec une délicatesse infinie de la nature et de nos sens.
Peut-on dire que cette oeuvre est perverse ? Je ne le crois pas. Elle représente la partie immergée de l'iceberg qu'est notre subconscient. Sigmund Freud et autres ont bien dû se régaler...
Et puis quel gouffre entre les propos revêches tenus par la maîtresse de " maison " et les sinuosités, à la fois délicieuses et effrayantes du vieil Egushi.

Offrez-vous ce livre dans sa version originale. Une sorte de cahier, richement illustré par des dessins érotiques, maintenu par deux cordons rouges qu'il vous suffira de relier pour le fermer et puis le ré-ouvrir selon votre gré. Un rituel !

Aux éditions Albin Michel / isbn : 2-226-09033-9

[skydiver]

Après m'être interrogé, comme toi Catinus, je n'ai rien vu de pervers dans ce roman. De la complexité certes à pénétrer l'esprit des "voyeurs" mais pas de dégoût ou rejet.

Comme toi j'en recommande la lecture pour le raffinement qui émane de ce roman.