Bonjour a tous,
il y a bien longtemps que je ne suis pas venu deposer quelques mots sur le forum du Japon.org. J avoue que mon retour n est pas celui des retrouvailles mais bien un besoin d informations et de conseils de la part de ceux qui auraient ete confrontes a la situation que ma femme et moi vivons actuellement.
Nous sommes maries publiquement depuis le 18 juillet et officiellement depuis le 20 juillet (enregistrement du mariage antedate par la personne chargee de l etablissement de notre mariage au kuyakusho au debut du mois de septembre). La demande de visa d epoux a ete faite hier et quelle a ete notre surprise quand on nous a precise qu il me faudrait retourner en France. Quelques explications...
Je suis titulaire du visa Working Holiday et apres maints renversements de situations, veritable drama a la japonaise, on nous a certifie que les francais devaient retourner dans leur pays au moins une fois avant de changer de statut.
Ce qui pourrait etre une bonne opportunite pour les expatries souffrant du manque de la famille (dont je fais partie sans nul doute) s avere terrible pour l avenir que nous avons difficilement et longuement prepare. Meme si le Japon n est pas a proprement parler un pays ou la plupart des etrangers peuvent preparer un avenir sur et tout trace, la recherche d emploi, la confiance qui s etablit au fil du temps entre les etablissements et l etranger-type prend un temps considerable...
sans compter que c est un peu comme le systeme de bonus-malus avec les assurances automobiles... le malus s acquiert bien plus vite que le bonus.
Lorsque nous nous sommes presentes au shiyakusho, au prix d efforts incroyables pour obtenir un jour de repos en pleine semaine, pour faire notre demande de visa, les avis n ont cesse de faire volte-face. Il y a d abord eu le vieillard qui nous a assure que je pourrais demander le visa sans probleme... il nous a paru tres sympathique jusqu au moment ou une de ses collegues a commence a enoncer que les ressortissants europeens etaient soumis a un regime different des neo-zelandais, des australiens et des canadiens lorsque ceux-ci etaient porteurs du working-holiday.
En effet, la ou certains pays autorisent la prolongation du visa (a titre exceptionnel en theorie) dans le cadre d un accord vraisemblablement bilateral, les pays europeens ne s y sont pas pretes. Nous avons donc du etablir des documents totalement imprevus avec l impossibilite, si le cas se presentait eventuellement, de revenir plus tard dans la semaine. C est avec une tension redoutable que nous avons rempli "les cases prevues a cet effet", que nous avons satisfait les demandes exigeantes d une administration peu au fait des accords internationaux. Apres deux heures de griffonage, de course contre la montre pour faire des photos, des photocopies, des verifications incertaines, j ai enfin pu avoir une explication claire et precise de ma situation.
Bien que je parle le japonais, le langage administratif est tout a fait particulier et ne maitrisant pas le vocabulaire precis, je ne pouvais guere pretendre a comprendre les merveilleuses subtilites de cette machine lourde et branlante qu est cette administration tatonante. Parmi la bonne dizaine de conseillers au bureau d information du Bureau de l Immigration Japonaise, un seul etait capable de parler en anglais. Il s avere qu en general, hors mis le japonais, une partie des conseillers parlent espagnol ou portugais, la grande majorite des etrangers requierant un visa parlant ces deux langues. L explication en anglais n etait pas tres satisfaisante et une phrase, je dois l avouer, m a fait perdre mon calme.
"You re unlucky. That s all !"
Je reve... quelle belle excuse pour une administration. Je me suis mis a esperer que tout n etait pas une question de chance dans le monde obscur de cette administration mais, a fortiori, les multiples references a ce mot par les divers conseillers et par l inspecteur de l immigration m ont fait douter. Car une fois que le dossier fut rempli, nous sommes alles le tendre a un inspecteur qui nous a ri au nez en pretendant que nous avions perdu un temps fou a remplir des dossiers hors sujet.
Nous devions evidemment remplir un dossier classique de demande de changement de statut qui serait effectif au plus vite. Et la encore, alors que nos doutes s echappaient pour nous reconforter, un autre "collegue" lui a precise qu elle se trompait lourdement avec toute la douceur que le japonais sera enclin a mettre en pratique. Apres une reunion au sommet entre quatre inspecteurs de l immigration, l un deux, categorique, s est mis en quete du document precisant le reel statut du petit francais perdu sur l ile. Et il avait fort raison. Nous avons donc du transformer une fois encore les documents, reprendre les anciens et les presenter a l inspecteur, dont le visage jusqu alors souriant et rougeoyant avait vire au blanc creme fouettee.
Le delai de reception de changement de statut exceptionnel, certificate of eligibility, est initialement de deux mois avec en pratique des delais tout a fait differents et tres variables : de trois semaines a six mois d apres l inspecteur. Nous avons ecrit une demande pour accelerer le procesus en insistant sur les raisons pour lesquelles il serait prejudiciable que je quitte le territoire japonais le temps de la contraction de ce nouveau visa. Nous attendons la reponse.
Deux denouements peuvent prendre effet :
- nous recevons l autorisation exceptionnelle et demandons des lors le changement de statut sans besoin de quitter le territoire japonais. La solution qui arrangerait tout le monde; mes employeurs et moi.
- la non reception du document tant espere et la necessite de quitter le territoire. Dans ce cas-la, tout est flou et c est pour ce point precis que je demande informations et conseils.
D abord, pour ceux qui se sont retrouves dans cette situation, quel en a ete le denouement ? Avez-vous beneficie d un processus accelere ?
Pensez-vous qu il me faille absolument retourner en France ? Dans le cas precis ou je ne recevrais pas ce visa avant l expiration de mon visa de Working Holiday, est-il possible de partir quelques jours dans un pays proche du Japon pour y revenir et beneficier d un visa de tourisme qui reduirait mon absence a quelques jours ? Est-il alors risque de travailler quelques jours ou semaines avec un visa de tourisme ?
Si possible j aimerais que les avis et conseils soient pragmatiques ou que ceux qui repondent aient eu ou connu quelqu un qui a vecu cette experience.
Merci a tous par avance.
Izo