Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a appelé le
Japon à élever le taux d'
emploi des femmes, afin de
compenser partiellement la baisse de sa population active.
"Vous avez déjà l'une des populations actives des plus âgées des pays de l'OCDE. Si vous n'y intégrez pas les femmes, vous allez connaître un déclin accéléré (et) vous serez obligés de recourir massivement à l'immigration", a averti, mercredi 25 avril, le numéro un de l'organisme
international,
Angel Gurria, lors d'un forum à Tokyo.
Environ 60 % des Japonaises arrêtent de
travailler après
avoir enfanté, à cause notamment des difficultés rencontrées pour
combiner vie professionnelle et obligations familiales.
"Les femmes sont sous-représentées sur le marché du travail, et quand elles participent, elles sont sur-représentées au sein des emplois 'non réguliers'" comme les postes à temps partiel et à durée déterminée, a souligné M. Gurria. Une bonne moitié des femmes travaillant dans l'archipel ne sont pas titulaires d'un poste fixe à temps plein et à durée indéterminée.
UN CHANGEMENT DE
CULTURE AU TRAVAIL NÉCESSAIRE
"Vous devez créer les conditions pour attirer les femmes vers le marché du travail, c'est une priorité pour le Japon", a insisté M. Gurria. L'OCDE conseille à l'archipel d'
encourager un changement de culture au travail, afin notamment de réduire les longues journées de labeur peu compatibles avec les tâches ménagères, d'
encourager les hommes à
prendre des congés et de développer les crèches. Le taux de fécondité particulièrement bas (1,39 enfant par femme en moyenne en 2010) menace en outre de réduire sérieusement la population active.
Selon
une étude publique, la population du Japon va
chuter de 32,3 % entre 2010 et 2060 compte tenu de la dénatalité, et les personnes âgées de plus de 65 ans représenteront alors près de 40 % du total. Or le Japon s'est montré jusqu'ici plutôt réticent à
ouvrir massivement les portes à l'immigration pour
compenser ce déficit de naissances. Un cercle de réflexion lié à la puissante organisation patronale Keidanren a jeté un pavé dans la mare la semaine dernière, en affirmant que le pays, 3e puissance économique mondiale, pourrait
sortir du club des cinq premières d'ici à 2050 si rien n'est fait face au défi démographique.