L'émission de Radio France Là-bas si j'y suis (c'est son nom) s'est rendue au Japon dans la foulée du tsunami. On peut écouter la série de reportage en ligne, après la séquence « messages des auditeurs » :
« Un carnet de route dans un Japon qui doute. Depuis toujours, il y a au Japon une vague. Prête à surgir, à tout avaler, à tout détruire. 14h46, le 11 mars 2011. 30 000 morts et disparus. Des centaines de millions de tonnes de débris. Et des images qui ressemblent, vues d’ici, à des jeux vidéos, des mangas. Alors il faut aller sur place. »
Fukushima - Hiroshima I
Fukushima - Hiroshima II
« Idate, province de Fukushima, 11 avril 2011. Un mois jour pour jour après le tremblement de terre, les 6 000 habitants d’Idate apprennent que leur village est désormais dans la zone à évacuer. D’ici un mois, ils devront avoir quitté leur maison, leur travail, tout. La fin d’un village. De leur horizon. »
Fukushima - Hiroshima III
« Il y a des fruits et des légumes dont on se demande s’ils sont irradiés, une ville qui malgré tout semble continuer à vivre, une antinucléaire qui voit malheureusement sa prédiction s’avérer correcte et d’autres habitants partis de cette région, des naufragés du nucléaire réfugiés dans une école.
Bienvenue au pays du nucléaire. Rencontres avec les habitants de la province de Fukushima et ses réfugiés. »
Fukushima - Hiroshima IV
Pas encore tout écouté, mais connaissant les opinions de l'équipe, les pro-nucléaires préféreront rationnellement s'inscrire à l'AMAP de Fukushima plutôt que de s'exposer à cette activité radio (quelque chose à voir avec leur tension artérielle...).
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Pendant qu'on est sur le sujet :
« Le 6 avril 2011, moins d’un mois après la triple catastrophe subie par la côte Nord-Est de la principale île nippone du Honshu (séisme de magnitude 9, tsunami, explosion de la centrale nucléaire de Fukushima), alors que d’autres séismes viennent s’ajouter aux répliques, et que la nature ne cesse de s’acharner autour des bâtiments de la centrale, le gouvernement japonais décide de rouvrir les écoles du département de Fukushima. [...]
Selon un document distribué aux familles, ces consignes auraient été recommandées par l’International Commission on Radiological Protection (ICRP), organisme selon lequel, dans la situation exceptionnelle présente, il serait envisageable de remonter « le taux de radiation acceptable par tout citoyen de 1 à 20 millisievert par an », soit « le seuil maximal recommandé ordinairement pour les personnes affectées à des travaux sous rayonnements ionisants » selon l’IRSN (Institut français de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). Le ministère de l’éducation japonais a décidé d’appliquer cette recommandation. On peut s’interroger sur les effets sanitaires de cette décision concernant une population d’enfants dont l’âge s’échelonne de quelques mois à 15 ans. [...]
Le conseiller du ministère de l’intérieur, originairement Professeur spécialisé dans le nucléaire à l’université de Tôkyô, M. Kosako Toshisou, a donné sa démission le 29 avril. Le professeur motive sa décision dans une lettre rendue publique par la NHK le 30 du même mois. Depuis l’explosion de la centrale de Fukushima, le gouvernement n’aurait pas tenu compte des demandes de mesures à prendre émises par la commision de sécurité nucléaire pour préserver la population contre la radioactivité présente sur le territoire. »
Lire Réouverture des écoles irradiées de Fukushima, le Japon s’émeut, par Cécile Asanuma-Brice.