« Au Japon, en cas de séparation ou de divorce, il est normal que les époux s’en retournent dans leurs familles respectives, les enfants étant alors à la charge d’une seule des deux, celle de la femme dans plus de 80 % des cas. A partir de ce moment, le père devient un étranger (tanin) pour sa belle-famille, mais aussi pour ses propres enfants. L’autorité parentale est alors confiée à la mère. Les pères n’ont que des devoirs, celui par exemple de payer la pension alimentaire – étant exclus de tout, ils ne s’en s’acquittent que rarement. Le droit de visite n’existe pas dans la loi. La plupart des pères, d’ailleurs, n’essayent pas de l’obtenir et acceptent la séparation totale d’avec les enfants. Les rares qui se battent et obtiennent gain de cause, toujours après une lutte acharnée auprès des tribunaux, voient en vérité ce droit de visite soumis au bon vouloir de la mère et d’une police qui, plutôt que de suivre la loi, estime défendre la paix et la tranquillité de la cellule familiale. Il n’est pas rare que l’ex-conjointe, avant même que la séparation ne soit entérinée, enlève l’enfant brutalement et se réfugie dans sa famille, qui fait bloc. La loi ne punit pas l’enlèvement d’enfants ; elle l’entérine même de fait.



Dans l’archipel, on compte plus de 130 000 enfants privés chaque année de leur père. Il ne faut donc pas voir, dans le cas des 32 pères français qui sont dans cette situation, l’expression d’une xénophobie, même si le fait d’être un étranger n’aide évidemment en rien. Actuellement, sont dans ce cas 38 pères américains, 38 britanniques, 30 canadiens… »


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