Bonjour à tous,

Je voulais un peu extérioriser ce que je ressens depuis le début de cette année universitaire 2007/2008. Ceci pourra aider les futurs bacheliers qui souhaitent se diriger dans l'apprentissage de la langue nippone au niveau LEA anglais/japonais.

Je vous offre donc la comparaison entre deux universités : L'université de Provence (Aix-Marseille 1) et l'université Michel de Montaigne (Bordeaux III).

J'ai passé ma première année en LEA à Bordeaux. J'ai très bien réussi cette année avec mention Bien au premier semestre et Assez bien au second. Une moyenne de 13,5 à l'année, j'étais alors considéré comme un très bon élément par mes professeurs.

Nous travaillions sur Minna no Nihongo pour 9h de langue japonaise par semaine.
3h étaient consacrées à l'apprentissage du nouveau vocabulaire et des nouvelles notions grammaticales, sous forme de diapositives. Cette façon de faire était très ludique avec une réelle interraction avec les professeurs. 1h était consacré à la grammaire où l'on faisait surtout du thème. 2h de Kanji (très utile en première année). 2h de Labo, la première, l'on apprenait et mettait en scène des dialogues par groupe de 2 ou 3, la deuxième, nous construisions nos propres dialogues par groupe de 2 souvent, que l'on mettait ensuite en scène. Enfin, 2h étaient utilisées pour l'expression écrite.
Les professeurs étaient vraiment très sympas et assez exigeants au niveau de la régularité du travail. Nous avions quelques devoirs à rendre, notés, dont une expression écrite par semaine. Nous avions donc une sorte de contrôle continu en plus d'un contrôle de fin de semestre.



Je n'ai malheureusement pas pû rester à Bordeaux. J'ai fait mon transfert, je suis donc actuellement en seconde année à Aix-en-Provence.

Et là, le gros changement. Déjà, l'état des lieux est lamentable (sauf si vous aimez faire cours dans des pré fabriqués sur des tables datant d'il y a une trentaine d'années).
Les cours n'ont aucune structure et il nous est arrivé de faire le même point grammatical pendant trois semaines car une de nos professeurs avait du mal à nous expliquer la chose. Nous travaillons sur un manuel réalisé par le corps enseignant de l'université. Ce manuel est un véritable condensé indigeste. Vous avez plusieurs points grammaticaux, des listes de vocabulaire très rébarbatives qui vous permettent de comprendre des textes qui, à première lecture, vous sembleront incompréhensibles (car oui vous commencez par les textes qui sont remplis du vocabulaire et des points que vous devez apprendre dans la leçon).
Quand Minna no nihongo vous fait apprendre les choses en 30 leçons, ce manuel tente (et notez bien l'utilisation de ce verbe) de vous les faire apprendre en 9 leçons !
Il n'y a aucune encadrement. Que vous soyez présents ou absents, peu importe. Dans une langue si difficile à apprendre, vous serez vite surpris de n'avoir aucune travail à réaliser à la maison (ou presque). Mais aussi, aucun cours vous permettant de mettre en application ce que vous apprenez : pas d'expression écrite, une seule heure de labo.

Bref, vous l'aurez compris à Aix-en-Provence, le japonais, c'est pas la joie. Pour vous montrer un peu l'étendu des dégâts, j'en viens à préférer l'anglais au japonais et me surprends à faire "sauter" des heures de japonais qui me semblent désormais inutiles. Je n'apprends pas grand chose, et le peu que j'apprends en cours, je l'apprends très mal.

J'ai d'ailleurs acheté le Minna no nihongo pour apprendre seul. Je me désole de voir que mes anciens camarades de Bordeaux progressent, alors que moi, bah oui... je régresse !

LEA à Bordeaux ou LEA à Aix, mon choix de coeur est fait, c'est Bordeaux.

Cependant, il est vrai qu'à Aix, niveau anglais et matières d'application, c'est beaucoup mieux. D'ailleurs à Bordeaux on avait pas de Gestion. La formation d'Aix-en-Provence est meilleure si vous aimez la pluridisciplinité. D'ailleurs à Aix nous avons encore de la civilisation japonaise alors qu'à Bordeaux en seconde année, ils n'en ont plus en LEA.

Mais croyez moi, si vous aimez la langue japonaise, évitez Aix en Provence à tout prix ou vous serez, comme moi, condamner à regretter votre choix d'université !