• Les familles japonaises de 5 générations



    Le japon est le pays où l'on dénombre le plus grand nombre de familles dont les membres couvrent 5 générations (arrière-grand-parents, grands-parents, parents, enfants, petits enfants).
    Une enquête de Novartis Pharma auprès de 378 familles japonaises de ce type tente de cerner les facteurs de cette longévité exceptionnelle des japonais à travers le modèle familial traditionnel.

    Une vie familiale très active:

    Parmi les familles interrogées qui sont installées dans des régions d'agriculture, de pêche ou d'activités forestières (par exemple à Shikoku...), dans la moitié des cas, les cinq générations vivent ensemble. En revanche, bien sûr, celles présentes dans les zones très urbanisées vivent séparément dans 2 ou 4 ménages. Dans 25 % de ces familles, les rencontres, toutes générations confondues, sont cependant très régulières et pour 50% les contacts téléphoniques mettent en relation la 5ème génération (la plus âgée) avec la 1ère ou la seconde (les plus jeunes) au moins 3 fois par an.

    L'organisation d'activités communes à toute la famille est aussi une caractéristique de ces familles de 5 générations.

    Le degré de participation à ces activités est de:

    43% pour la cinquième génération
    73% pour la quatrième
    75% pour la troisième
    60% pour la seconde.

    Les secrets de la longévité?


    Parmi les familles interrogées, 60% des membres des 4ème, 3ème et 2ème générations pratiquent une forme d'activité sportive.

    Plus de la moitié des membres de la cinquième génération marchent sans aide, et font régulièrement de promenades à pied. Ils citent également comme activité physique le jardinage et la gymnastique. Quand on les interroge sur les secrets de leur longévité, les réponses sont nombreuses: 65% répondent qu'il s'agit d'une question de volonté d'être autonome "ne pas abandonner les choses aux autres". Ils citent également "avoir une vie bien réglée (45%), "une vie naturelle" (39%); "se coucher et se lever tôt" (34%), "se servir de ses mains" (48%), "avoir une activité physique"(39%). D'autres facteurs sociaux sont aussi mis en avant: "avoir un contact fréquent avec mes enfants et petits-enfants" (37%), "lire le journal et se tenir au courant des informations" (37%). Enfin, 54% d'entre eux ajoutent "ne pas être trop exigeants avec la nourriture".

    Il est vrai que l'alimentation traditionnelle a souvent été reconnue pour ses bienfaits. Pourtant, les choses changent.
    Si le riz, le poisson et les légumes restent les aliments de base, toutes générations confondues, seule la cinquième génération reste attachée aux algues et aux préparations à base de soja, tandis que les plus jeunes de ces familles marquent leur nette préférence pour le pain, les nouilles, les produits laitiers et la viande.
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    Une cohabitation facile?


    S'agissant des familles où les 5 générations vivent sous le même toit, on pourrait s'attendre à plein de critiques sur la difficulté de cohabiter ainsi, au quotidien. L'enquête relève bien sûr ce type de réflexion, mais les réponses sont assez nuancées.
    Ainsi, parmi les membres des familles interrogées, 50% jugent globalement qu' "il est mieux de vivre ensemble".
    D'autres témoignages recueillis dans l'enquête tentent de banaliser le phénomène : "ça ne me gène pas d'appartenir à une famille de 5 générations"(24%); "ça n'a rien de particulier" (14%).

    Et derrière l'enquête, quelle réalité sociale?

    En apparence, l'enquête conforte l'idée d'un modèle familial traditionnel bien intégré. En fait, d'une part, il est en voie de fragilisation, car les plus jeunes le subissent "en silence" (mais jusqu'à quand?)et d'autre part il découle d'une réalité sociale subie ( dont il faut bien s'accommoder). La quasi-absence de maisons de retraites, plus ou moins médicalisées, comme nous les connaissons en France, explique largement le maintien des plus âgés du groupe, au sein de la famille.
    J'ajoute que le modèle traditionnel familial est régi par le droit d'aînesse (l'aîné hérite de tout, mais en contre-partie doit subvenir à toute la famille). Ce "droit" est bien entendu de moins en moins respecté (et on le comprend aisément).

    En conclusion, j'en retiens que si le Japon est confronté à des difficultés économiques sérieuses, aujourd'hui (Cf. les nombreux articles sur Lejapon.org), le vieillissement et de son traitement social est un défi de plus qu'il devra bien affronter...