• Particularisme japonais et sondage

    Je n'apprendrais pas à beaucoup d'entre vous que les japonais sont connus pour faire une grande distinction entre leur opinion publique (tatemae) et leur véritables sentiments (honne). En ce cas, que penser des sondages d'opinion japonais?

    Bon un peu de psycho pour commencer : un des biais qui peut venir fausser les réponses à un questionnaire est le biais de désirabilite sociale: la tendance à répondre d'une manière qui soit socialement désirable; ne pas sortir des normes sociales en vigueur.

    Mais que ce passe-t-il quand des japonais répondent à un questionnaire anonyme (le sondage peut être réalisé comme un questionnaire anonyme, le nom des personne n'étant pas demandé). Le questionnaire est sujet à la désirabilité sociale mais ne fais normalement pas référence à une opinion donnée en publique, puisqu'il est anonyme.

    Dans ce cas les japonais font-il toujours cette distinction tatemae-honne ? Si oui on peut penser que certains sondages sont faussés.

    Pour tenter de répondre à cette question intéressante ( si,si réfléchissez un peu à toutes ses implications) je vais m'appuyer (fortement) sur les travaux d'un psychologue interculturel Canadien spécialisé dans le Japon. Dans une etude il compare un groupe d'étudiants canadiens et un autre d'étudiant japonais de l'université Ritsumeikan, tout fraichement débarqué du Japon pour un programme d'échange inter-universitaire.

    Sans rentrer dans des détails techniques ( si vous avez tenu jusque là c'est déjà bien!) les résultats de cette étude montrent que dans le cadre de questionnaires anonymes les japonais ne font pas plus preuve de desir sociale que les canadiens.

    On pourrait donc dire que les japonais qui répondent à un sondage (en étant tout de même assuré que celui-ci est anonyme) sont de "bonne foi", enfin autant que les nord américains. Toutefois il est important de noter que cette étude avait pour participants des étudiants, et que de plus les étudiants japonais faisaient partis d'un programme d'échange (et ne sont donc pas forcement représentatifs de l'ensemble de la population de leur pays respectif).

    Attention il ne faut pas comprendre que les japonais ne sont pas sensibles au désir sociale, c'est juste qu'il ne le semble pas plus que des occidentaux (sur des questionnaires anonymes, une fois encore).