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JPhDepotte

  1. Assurément, Mme Bovary serait un Otaku

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ID : 3253On a beaucoup ri des Otakus. Ces Japonais, jeunes ou moins jeunes, ces hommes en général (mais pas seulement), qui s'isolent dans un appartement minuscule, au milieu d'un capharnaüm d'idoles en plastique.
    Le caractère japonais qui désigne l'Otaku signifie aussi la maison. La condition première de l'Otaku est donc l'enfermement. L'enfermement chez soi, mais aussi l'enfermement tout court.
    Au Japon, il coexiste deux mondes. Le monde de l'intérieur (Uchi) et le monde de l'extérieur (Soto). Le monde de l'extérieur est le monde des apparences. Un monde de rôles et de conventions. Chacun doit y avoir sa place et la garder. A chaque chose, à chaque geste correspond un idéal : quel costume porter, quel bonjour prononcer, à qui je dois quelle formule de politesse. Ces normes sociales sont, pour qui les accepte, un confort immense, un monde uniforme et sans interrogation. Mais c'est un monde de façade et, en vérité, personne n'est dupe. L'adulte raisonnable ...

    Mis à jour le 17/07/2013 à 10h04 par JM

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  2. Du Katakana au Franponais

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Nom : Pluto.jpg
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ID : 3256Dans une phrase japonaise, en général, trois alphabets différents sont utilisés. Le premier, le principal, ce sont les Kanjis. En France, on les appelle les idéogrammes. Ce sont les caractères chinois. Il y en a des milliers. Il représentent le sens des mots (la racine).
    Ensuite, viennent les Hiraganas. 46 caractères syllabiques. Leur rôle, en général, est d'apporter la grammaire à la phrase (pronoms, conjugaisons, etc.).
    Et enfin, l'alphabet Katakana qui se charge de tout le reste. OK, mais c'est quoi le reste ? Ce sont (en gros) les néologismes et les mots étrangers.
    Un jour, j'écoutais le discours d'un érudit comme notre beau pays sait en produire. Il racontait que le Katakana était l'alphabet par lequel les Japonais excluent les mots étrangers de leur langage. Sorte de bouclier contre les barbarismes (et la barbarie). L'érudit en question en déduisait une tonne de conclusions fort intéressantes à propos de la civilisation japonaise. ...

    Mis à jour le 17/07/2013 à 10h11 par JM

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  3. Kitsune, l'actrice universelle

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ID : 3233Ginza est un quartier que l’on dit occidentalisé. Le mot est toujours péjoratif dans la bouche de ceux qui le prononcent. C’est le quartier du luxe et des enseignes internationales. Mais moi, j’ai toujours aimé m’y promener. Il y règne un calme... japonais, un calme de salon de thé. L’asphalte gris clair absorbe le bruit des voitures comme un tatami le glissement des pas. Car même dans le plus occidentalisé des quartiers, la tradition japonaise n’est jamais bien loin pour qui sait regarder.

    Au coin d’une rue du deuxième district de Ginza se dresse un temple miniature. A cet endroit où le mètre carré est le plus cher de Tôkyô, on a quand même pris le soin de réserver un espace aux dieux du Shintô. Un tori peint en rouge indique la présence du temple. Un arbre confère la paix aux esprits de la nature. Le temple lui-même est un bric-à-brac d’offrandes : du tofu grillé, une bouteille de Courvoisier... Des gourmandises devant une statue de renard. Car ...

    Mis à jour le 31/05/2013 à 17h23 par JM

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  4. Tôkyô, capitale des insectes

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Nom : ShinjukuHanami-Petit-Format.jpg
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ID : 3228Comme pour s’imposer en principe fondateur, le centre de Tôkyô est une tache de verdure. C’est le domaine du palais impérial, une colline boisée de plus d’un kilomètre de diamètre autour de laquelle la ville a poussé. Mais cette verte signature fait-elle de Tôkyô la plus écologique des capitales ? On a du mal à l’imaginer. Et pourtant...

    Oui, on pêche à la ligne sur les bords du Soto-bori, on photographie les martins-pêcheurs dans les jardins de Korakuen, et l’on se promène au printemps sous les cerisiers en fleurs, mais ce n’est pas l’essentiel. Car la Nature, à Tôkyô, refuse de se laisser contenir dans quelques réserves clôturées. Elle se glisse au contraire dans chaque anfractuosité, comme dans ces espaces réglementaires, antisismiques, qui séparent les immeubles. Et entre leurs maisons, la Nature s’immisce dans la vie des japonais, elle vit chaque jour à côté d’eux : ce sont les insectes de Tôkyô.

    Premier contact avec la ville, ...

    Mis à jour le 31/05/2013 à 08h39 par JM

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  5. Un sourire inoubliable

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Nom : Ohaguro2.jpg
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ID : 3223Imaginez la beauté d'une femme aux dents noires. Nous sommes au Japon, au tournant de l'ère d'Edo.

    Pourquoi noires ? Au Japon, on ne demande jamais pourquoi. Mais quand même... noires ?! Peut-être qu'au japon on aime ce qui est compliqué, on aime le raffinement. Et si vous insistez, on vous répondra que le blanc est la couleur des os. Ou bien, un occidental mal intentionné vous expliquera que la laque noire sur les dents des geishas pouvait bien occulter quelques dents gâtées. A l'époque, à défaut de savoir blanchir, on se contentait de noircir.

    Et puis, il existe une dernière explication. C'est celle que je retiendrai. La bouche noire est le symbole de la beauté parfaite des masques de théâtre. On dit qu'autrefois, les généraux japonais au moment de l'attaque se souciaient du visage qu'ils laisseraient à leurs hommes et à l'éternité. Désireux de transformer le combat en une fresque épique, ces généraux se maquillaient le visage à la ...

    Mis à jour le 24/05/2013 à 11h44 par JM

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