• Jingasa - Les casques de samourai



    Les japonais connaissent le mot jingasa, mais souvent pas son histoire, ses différentes formes et son usage. Ils apparaissent dans des festivals ou dans des drames télévisés du genreJidai, mais il y a peu d'études approfondies sur le sujet. Les jingasa sont des casques utilisés dans les batailles; ils font donc partie de la panoplie du soldat Si dans les combats, les samouraï de haut rang portaient des casquent appeléskabuto pour se protéger la tête, les combattants de rangs inférieurs (simples soldats) ou soldats à pieds - ashigaru - portaient eux des protections moins chères, fabriquées en masse à base de papier, cuir ou acier. A l'époque d'Edo la population vivait en paix et les samouraï de cette époque portaient des casquent dans leurs rôles officiels que l'on appelait aussi jingasa.
    Ces jingasa avait non seulement le rôle de protection contre les coups (fonction principale) mais aussi protection du soleil ou de la pluie.
    Ils pouvaient éventuellement servir d'arme, notamment ceux en acier. On en utilisait aussi certains pour faire la cuisine (au front). En fait ces casques indiquaient aussi clairement le rang et le statut de son propriétaire.



    Origine du mot Jingasa


    Elle n'est pas très claire mais le mot apparaît dans l'histoireZôhyô Monogatari écrite en 1657. L'utilisation du mot s'est probablement développée au 17ème siècle. "Kasa" signifiant chapeau et "jin" militaire.





    Histoire: premières utilisations des Jingasa


    Les Jingasa en tant que protection furent utilisés, semble-t-il à partir du 15 ème siècle et l'ont été jusqu'au 19 ème siècle. Vers la fin du 19 ème, avec l'occidentalisation, les jingasa sont devenus moins populaires, l'armée adoptant alors les armes à feu et des uniformes plus légers. Des Jingasa en tissus ou en bois laqué pouvaient alors être utilisés. A partir de 1890, ils ne furent plus du tout portés.

    Structure


    Le Jingasa ordinaire est composé de 3 parties: la partie principale, un coussin que l'on appellezabuton et l'attache au menton - ago-himo -. Kabuto et Jingasa sont différents.


    Ci-dessus le coussin et l'attache au menton très visibles

    Les jingasa n'ont pas de shikoro (protections au niveau du cou). La partie en tissu - uke-bari - à l'intérieur du kabuto est simplement attachée alors que dans le jingasa elle est fixée (zabuton). Les jingasa n'ont pas de fuki-kaeshi (voir dessin ci-dessous). En définitive, les jingasa protégeait beaucoup moins la tête que les kabuto réellement prévue pour la bataille.
    On peut difficilement les distinguer en fonction des matériaux utilisés ou de leurs formes, car certains kabuto étaient fait en cuir et des jingasa avaient quelques fois la forme de kabuto.




    Qui les portait?


    Tous les samouraï portaient des jingasa, mais selon leur rang, la forme et la couleur pouvaient être différentes. En fait, même les marchands ou les riches fermiers portaient des jingasa quand ils se rendaient dans les châteaux. Certains jingasa pouvaient également être portés par des femmes. Généralement les femmes des seigneurs locaux. On peut dire que les jingasa étaient portés de façon très formelle par les gens engagés dans des activités officielles ou étant dans l'armée, les pompiers, les processions ou l'administration.


    Les matériaux utilisés et les formes


    Les jingasa étaient fabriqués à la main par des artisans avec de l'acier, du cuir, du papier, du bois, du bambou ou d'igusa. Le bois laqué était le plus populaire. Les jingasa en bambou n'avaient qu'une seule forme; ils étaient solides et légers et servaient surtout à se protéger du soleil. On distingue 3 formes principales:


    1. ichimon-gasa: assez plats quand on les regarde de côté. Ils étaient portés à pieds ou à cheval (à faible allure).




    2. jingasa conique: étaient portés par les simples soldats.



    3. bajô-gasa: assez arrondi et offrant une bonne pénétration dans l'air pour les cavaliers



    Décorations


    Les couleurs utilisées étaient généralement le noir, le marron, le rouge vermillon, le vert foncé, le doré et le gris. Certains disent que la couleur variait en fonction du rang: doré pour les seigneurs locaux, vermillon pour les samouraï de rang moyen et noir pour les soldats de base.
    L'emblème familial était la décoration la plus populaire car cela indiquait la lignée de la personne. Il y avait différentes façons d'arranger ces emblèmes sur le jingasa (ou à l'intérieur).
    Il pouvait aussi y avoir des dessins: paysages, animaux imaginaires (dragons), armes.




    Signatures

    La plupart des jingasa n'ont pas de signature mais quelques uns peuvent avoir la signature de l'artisan l'ayant fabriqué. De façon très occasionnelle, on peut également avoir le nom de son propriétaire écrit à l'intérieur, mais celui-ci n'était pas vraiment nécessaire car l'emblème familial figurait très souvent sur le casque.