Selon une enquête diligentée par le gouvernement japonais, plus de 5.000 Japonais sans domicile fixe, des travailleurs précaires âgés d'une vingtaine d'années pour la plupart, dorment quasiment chaque nuit dans des cybercafés.

Cette enquête qui a été réalisée par les services du ministère japonais de la Santé, conclue que quelque 5.400 personnes passent au moins la moitié des nuits de la semaine dans les cafés Internet.
Ce groupe grandissant est composé pour la plupart de personnes entre 20 et 30 ans en situation précaire, selon cette enquête réalisée auprès de 1.700 clients nocturnes dans 87 cybercafés en juin et juillet 2007.
Ainsi 30% des sondés ont déclaré avoir perdu leur domicile après avoir été licenciés, et 40% avoir déjà passé la nuit dans la rue. Nombre d'entre eux rencontrent également des difficultés dans leur recherche de travail, ne disposant pas d'adresse fixe.

Moyennant la modique somme de 100 yen (environ 60 centimes d'euro) l'heure, le cybercafé japonais moyen met à disposition des clients une cabine équipée d'un fauteuil à dossier réglable, un ordinateur et une télévision. De nombreux établissements proposent également une consommation illimitée de boissons et certains sont même équipés de douches.

Les autorités expliquent le phénomène par une précarité grandissante, qui concernerait quelque deux millions de jeunes Japonais. Les analystes estiment qu'elle est due à la crise économique qui a frappé le Japon dans les années 1990, mais aussi à un rejet de l'éthique du travail traditionnelle.
Le rapport démontre également que ces SDF d'un nouveau genre arrivent parfois à enchaîner des petits boulots en se servant de leur portable pour pallier à l'absence d'une adresse fixe. Mais souvent, ils ne perçoivent pas plus que le salaire minimum, et sont privés de sécurité sociale et d'assurance maladie.



Le phénomène pose également des questions de santé: l'année dernière, 13 personnes ont contracté la tuberculose dans un café Internet en banlieue ouest de Tokyo. Selon les services du ministère japonais de la Santé, ces cas pourraient être imputables aux SDF qui s'y logeaient.
Les autorités estiment à 18.500 le nombre de SDF au Japon, dont la plupart sont âgés de 40 ans ou plus. Nombre d'entre eux trouvent refuge dans des établissements de bains ouverts 24 heures sur 24, ou encore dans des fast-foods ouverts la nuit.