Les fronts lointains de la guerre de l’Asie-Pacifique (elle inclut la guerre du Pacifique, mais ne s’y réduit aucunement) causèrent quelque 40 % des pertes humaines du conflit mondial — soit environ 27 millions de morts. De ceux-ci, les Occidentaux (Australiens, Britanniques, Néerlandais et surtout Américains) ne représentèrent que 1 %, et les Japonais 12 %. C’est dire à quel point l’usuelle *réduction de l’affrontement à deux icônes (Pearl Harbor, Hiroshima) est trompeuse : l’immense majorité des victimes furent indonésiennes, philippines, et surtout chinoises. Les quatre cinquièmes des morts furent des civils — massacrés, bombardés, épuisés de travail, affamés.