En juin 2006, une grande société pharmaceutique allemande a effectué un sondage sur la vie sexuelle des Japonais. Agées de 30 à 69 ans, 800 personnes mariées ont été interrogées par
Internet en juin. Il en résulte que le nombre moyen de rapports sexuels est de 17 fois en une seule année. 33,9% qui n’ont pas eu de rapports depuis plus d’un an. 60% répondent que le rapport sexuel dans le
mariage est important. 48,8% reconnaissent qu’il sont abstinents. Car 33,1% considèrent que c’est ennuyeux. Le changement de structure familiale tel que la naissance d’un enfant en serait la cause pour 26,9%. Pour 19,2%, ils n’ont pas suffisamment de temps. 18,7%, considèrent l’acte sexuel comme trop répétitif. 10,9% des hommes avouent être impuissants. 41,9% répondent qu’ils ne sont pas satisfaits de leur conjoint en cas de rapports sexuels, mais seulement 26,2% en discutent ensemble.
Le sexless est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de troubles de la
sexualité et du comportement qui ne permet pas à lui seul de déterminer la nature et la cause du phénomène qui est vécu d’une manière volontaire ou bien supporté par une personne ou un couple. Difficile à définir, mais on peut dire que l’abstinence sexuelle chez les Japonais se caractérise par l’arrêt, un manque ou bien une absence d’intérêt ou d’activité sexuelle pendant plus d’un mois, et sans motif particulier. Le syndrome du sexless se manifeste essentiellement par une complète indifférence et une certaine inexistence de la sexualité chez les individus, qu’ils vivent en couple ou bien qu’ils soient célibataires. Le sexless peut aussi se manifester soit par une grande aversion de toute relation tactile avec l’autre et de l’accouplement, dans ce cas l’envie n’existe pas ; soit par une absence de relation sexuelle mal vécue et subie par un individu qui est en état de manque, car sa libido reste intacte.
Le syndrome du sexless peut avoir des origines physiques ou psychologiques, mais le plus souvent, les deux à la fois. Car l’un ne va pas sans l’autre en cas d’impuissance du mari, de frigidité de la femme ou de développement d’un certain dégoût pour l’acte sexuel. Parmi les maris sexless, beaucoup n’éprouvent aucune attirance envers leur propre épouse mais plutôt pour d’autres femmes. Les Japonais fantasment sur les jeunes filles, en particulier en uniforme d’écolière, d’infirmière ou d’hôtesse mais cela ne signifie pas qu’ils passent à l’acte. C’est une des caractéristiques particulières du Japon, qui le distingue nettement des autres pays. Selon une enquête du journal Yomiuri menée par Internet, sur 200 maris abstinents, 88,5% ont répondu qu’ils aimaient leurs épouses. Et 91,6% se sont plaint de leur manque de rapports sexuels. Tandis que les 2/3 ont indiqué qu’ils voudraient remédier à cette situation mais seulement 31,3% d’entre eux en ont discuté avec leur partenaire.
Généralement, c’est encore l’homme qui prend l’initiative de faire l’
amour. Même si les femmes ressentent de l’insatisfaction, elles se taisent car elles le considèrent comme un devoir. Depuis les années 1990, les Japonaises commencent à dire « non » lorsque les hommes leur demandent de faire des choses qui leur déplaisent et à manifester de plus en plus ce qu’elles désirent. Mais les hommes refusent encore d’être à leur écoute et finissent par s’abstenir de tout rapport sexuel en cas d’incompréhension. 70% des personnes qui vont consulter pour des motifs sexuels sont des femmes.
L’absence totale de libido est un symptôme majeur chez les Japonais non seulement chez les hommes mais aussi chez les femmes. Parfois les jeunes filles japonaises rejettent toute idée d’avoir des rapports sexuels avec leur petit ami. Elles adorent leur petit ami qu’elles ne voudraient pas perdre, mais elles repoussent toutes leurs avances. En août 2006, sur 250 jeunes filles interrogées par le magazine SPA, 175 ont répondu que leur
compagnon les harcelait. Certaines ont ajouté qu’elles éprouvent un certain dégoût pour le
sexe et détestent tout contact corporel.
Une jeune étudiante de 23 ans, qui adore regarder des vidéos de dessins animés, a un petit ami depuis un an et demi et elle s’entend très bien avec lui, mais elle refuse tout rapport intime avec lui, elle préfère continuer de vivre dans le monde imaginaire des vidéos pour satisfaire ses émotions et éprouver du plaisir.
Une société japonaise de publicité spécialisée dans le domaine pharmaceutique a mené une enquête sur le style de vie des jeunes Japonais à Tokyo (Mainichi, 23 octobre 2006). 500 personnes de 20 à 40 ans ont été sondées et se plaignent d’être trop stressées par le travail et du manque de satisfaction dans leur vie quotidienne. 16% des jeunes de 20 ans et 38% de 40 ans avouent leur abstinence sexuelle. Aux questions suivantes, ils ont répondu :
Avez-vous une érection en vous réveillant le matin ? Chez ceux de 20 ans, 25% répondent négativement ou bien une fois tous les 5 jours en moyenne. 28%, répondent qu’ils ont une érection une fois tous les 3 ou 4 jours. 10% de la totalité des sondés répondent qu’ils sont impuissants. En moyenne, ils ont répondu qu’ils étaient impuissants depuis l’âge de 32 ans. 29% des jeunes de 20 ans et 35% de ceux qui ont 40 ans, ne sont pas du tout intéressés par l’acte sexuel.
Êtes-vous stressés dans la vie quotidienne ? Trop pour 20% ; un peu pour 65%. La cause est le travail et les rapports avec le supérieur hiérarchique dans 86% des cas. 26% à cause de la
famille.
Que vous ressentez-vous le plus souvent ? Fatigués pour 84% ; énervés pour 83% ; envie de pleurer pour 43% ; 27% pensent que s’ils étaient morts, les autres seraient satisfaits.
Que ne ressentez-vous jamais ? 29% répondent qu’ils ne se sentent jamais bien en se levant le matin ; pour 23%, qu’ils ne voient jamais rien de positif pour l’avenir ; et 12% affirment qu’ils ont le sentiment d’être inutiles dans la vie.
Dès que l’on ne pratique plus l’acte sexuel, il est très difficile de redevenir actif dans ce domaine, à cause du manque de volonté des intéressés. En 2001, le journal Asahi a interrogé 1000 couples dont 28% ont avoué leur abstinence. Puis en 2004, 32% des couples déclarent ne pas avoir de rapports sexuels. En décembre 2006, selon un sondage d’une revue pour hommes, 40% de couples japonais n’ont pas de relations sexuelles. La progression du sexless n’est pas limitée aux couples mariés. Le principal problème est le déclin de la capacité à communiquer entre hommes et femmes (18 février, 2007). Selon un sondage mondial organisé par le fabricant de préservatifs Durex, la fréquence moyenne annuelle du nombre de rapports sexuels des Japonais est de 45 fois pour l’année 2005, c’est la plus basse fréquence du monde, selon les statistiques de Durex.