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Sujet : Les voraces traversent le Japon

  1. #111
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    Après avoir pris congé du Grand Bouddha qui bouddhe à Kamakura, avons repris notre bâton de pèlerin, nos sandales et notre cilice et pris la direction de notre prochaine station. Bien sûr, un pèlerinage qui se respecte ne va pas sans rencontres impromptues et plus ou moins enrichissantes...

    Nous nous rendons au temple de la Grande Kannon, Hase-dera. Après avoir croisé des petits bassins aménagés, bondés de carpes multicolores, nous avons grimpé à flanc de colline. Des cohortes de tout petits bouddhas alignés comme à la parade nous ont accueillis. Dans mon agenda quand j'en tiens un, un petit bouddha, je l'mets sous mon bras jusqu'au matin, ce petit bouddha. Mais là il y en avait trop. Partout, par terre, sur des gradins en pierre. Certains portent des bonnets tricotés ou des vêtements dans un peu tous les styles. Sans doute les dévots leur dénichent-ils des vêtements, des tabliers d'enfants, tout cela très fleuri. Des baraques à fleurs y pourvoient, sur le même principe que les étals de cierges de nos églises, et d'ailleurs il y a aussi des cierges à Hase-dera. Une cahute abrite l'un des inévitables troncs, mais aussi des jouets mis en offrandes, des petits cadeaux et de la nourriture (de konbini) présentés à une statue en bois clair de facture récente.

    La société des petits bouddhas n'est pas tout à fait égalitaire. L'un d'eux loge au milieu d'un cours d'eau ; une louche permet au visiteur de lui en balancer en pleine poire. C'est peut-être une forme de bizutage pour les bouddhas débutants. Les croix gammées sont omniprésentes. On a beau savoir que c'est un symbole bouddhique emprunté par les nazis, cela laisse une impression étrange à un Européen.

    Nous montons encore d'un niveau sur la colline où nous trouvons un clocher typique : quatre piliers sous un toit auquel est suspendu une grande cloche de bronze à évent tubulaire (et non évasé comme on fait en Europe), et au sommet rond. Il n'y pas de battant mais une poutre heurtoir suspendue horizontalement à côté de la cloche.



    Enfin nous entrons dans le sanctuaire où la statue de la Grande Kannon fait ses heures, impassible. Dorée à souhait, elle est nettement plus impressionnante que le GBK car elle est mise en valeur par l'espace noir qui l'entoure, l'éclairage sophistiqué et les tentures vertes frappées d'un mon qui nous tiennent à distance. La coquette sait cultiver le mystère.

    En quittant Kannon nous avons une révélation : les petits bouddhas en apparence jumeaux portent dans le dos des écritures différentes. Sont-ce des soutras, ou portent-ils des dossards à la gloire de leur sponsor ? Ou bien doivent-ils deviner ce qu'ils ont dans le dos en se posant des kôan les uns aux autres ? Quel bruit fait le vent quand tu ne l'entends pas ? Quand la neige fond que deviennent les traces de pas ? La lumière est-elle vraiment éteinte quand la porte du frigo est fermée ?

    Au Japon un temple ne saurait être complet sans son lot de distributeurs, des toilettes propres et des lieux de halte. D'ici on voit la baie de Kamakura et l'on goûte le vol gracieux des milans qui ont élu domicile sur la colline. On est cependant prévenu par des écriteaux que les rapaces ne dédaignent pas venir goûter aux pique-niques des touristes de temps en temps.

    Au pied de la colline, dans un bâtiment vitré, travaillent des calligraphes. Au bord du chemin un autel est dressé en l'honneur d'une figure à longs crocs, glaive à la main, à qui on fait des offrandes de sake (p't'êt' le mari d'Kannon). Plus loin on entre dans un réseau de grottes basses décorées de bas reliefs (ou de haut reliefs ?). Des cavités en eau sont jonchées de petite monnaie. On peut faire brûler des bougies, c'est peut-être la raison de la noirceur des murs moites. Un couloir s'abaisse à même pas un mètre et demi, les Japonais s'amusent comme des fous : c'est comme la maison fantôme sur les foires. Une pièce est habitée par une statue de pierre (le kami de l'humidité j'imagine) et ses clones minuscules que l'on achète (300 yens) pour les déposer auprès de leur modèle, là où sans doute ils seront le mieux à même d'intercéder en notre faveur. Mine de rien, c'est une industrie renouvelable : quand il n'y a plus de statuettes à vendre il suffit de les ramasser, de les remettre dans la caisse et c'est reparti pour un exercice fiscal.

    Gavés de nourritures spirituelles, notre enveloppe charnelle commence cependant à nous rappeler avec insistance les mérites des nourritures terrestres. Il est temps de se mettre en quête d'une table.

    À suivre...

  2. #112
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    Dans la série Kamakura



    (...)
    Les gros cu..
    Aie ça pique !
    Et vous, vous vivez sans ?

    Cigares
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    私は他の興味を見つけるために酒を飲む !

  3. #113
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    Irradiée quotidiennement des ondes positives de la Grande Kannon et baignée de la sérénité imputrescible du Grand Bouddha, Kamakura alanguie s'étire en bord d'océan pacifique, Taiheiyô (comme on dit à la chasse à courre...). Bref, le commerce local vit grassement du tourisme.

    À deux pas de la gare vous trouverez Shopping Town (hé oui...), une rue commerçante (à ciel ouvert cette fois) assez conforme à nos habitudes de flâneurs français, sauf les rabatteurs des magasins (chez nous on réserve ça aux endroits louches). C'est fou ce qu'on est farci d'automatismes culturels. Tenez, la simple utilisation de la chaussée. En France on roule à droite, au Japon à gauche. Et bien cela se ressent dans notre façon de marcher. Nous avons tendance à vouloir croiser les gens qui viennent en face par la droite, tandis qu'ils cherchent à nous croiser par leur gauche qui s'avère justement être notre droite. Comme ils sont plus nombreux que nous deux, on a l'air d'idiots. Les escaliers et les couloirs des gares sont munis de signaux en accord avec la préférence senestre des autochtones. De même on doit se ranger à gauche dans les escaliers mécaniques, sauf... Mais nous y reviendrons un jour prochain.

    C'est dans cette rue animée que nous avons trouvé à nous sustenter, dans une petite échoppe spécialisée dans les soba et aménagée agréablement. J'ai pris un tendon (des beignets sur du riz), une misoshiru très ordinaire et un tantinet salée, et du tofu. Les beignets étaient bons et assez différents de ce que l'on mange à Paris, dans le choix des légumes et la façon de les préparer. Heiho a pris un unagi-don, pas exceptionnel mais correct. Le tofu, qui est totalement insipide en soi, une fois servi avec une sauce au soja et des copeaux de bonite s'avère un plat intéressant. Les toilettes spacieuses et surchauffées étaient aménagées en petit jardin sec et comportait un lavabo, comment dire... « à portée de nain ».

    C'est bien joli la province, mais pour les soirées c'est tout mort. Nous reprenons le train pour Tôkyô (un peu fourbus), car ce soir nous sommes attendus dans les marécages...

    À suivre...

  4. #114
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    Ahhhh... Kamakura

    Allez, une vue (pas terrible m(_'_)m) de le rue commercante de Kamakura




    Et ce que nous avons manger (ou si je ne me souviens bien l'oeil du patron n'avez rien de bienveillant)


    Ca c'était ma "gamelle"



    Et celle-ci celle de TB


    Et là ca doit être l'enseigne du resto dans lequel nous étions ... enfin je crois



    ...

  5. #115
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    Par défaut oishii

    Haaaa...unagi; jadore! A la période la plus chaude de l'année, c'est là que l'anguille est la meilleure.

  6. #116
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    Salut à tutti !

    Unagi ?
    Et celle-ci , alors ?

    http://perso.orange.fr/claude.delann.../jdcqa073.html

    Délicieuse aussi , cette unagi !
    Ne les ratez pas !
    Ichigo ichie !
    La Connaissance et la Beauté non partagées sont vaines ! (tchotto- copyright ) Tintin l'incontournable! L'éveil et l'invitation au voyage ! Nihongo de mo !! www.tintin.com + www.tintin.co.jp

  7. #117
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    À peine arrivés à Tôkyô, capitale du Japon nous sommes déjà la coqueluche des soirées les plus huppées de la mégapole. Notre carnet de bal est plein : après l'inoubliable soirée d'hier en présence du gratin de l'intelligentsia française de la ville (CapRay et Suppaiku), nous nous joignons ce soir aux playboys cosmopolites et aux midinettes autochtones pour fêter l'anniversaire de Sopa.

    Une grande table a été réservé dans un restaurant de Shibuya. Les tablées sont semi-isolées les unes des autres par les fameux panneaux coulissants ; on se sent comme chez soi, le personnel de maison en plus. On laisse ses souliers dans les allées, mais on dispose de quasi-banquettes pour s'asseoir, plutôt que d'un sol de tatami qui obligerait à s'agenouiller (c'est pas plus mal...). Pour grignoter à l'apéro il y des eda-mame, des haricots à écosser que l'on mange crus et qui font partie intégrante du cliché du beauf' rivé aux retransmissions sportives comme chez nous les cacahuètes ou les chips. Viennent pour commencer : des petits sashimi, de la salade, des brochettes... dont une de peau de poulet (ne pas en abuser à moins de sortir d'une longue période d'anorexie).

    Suit le plat de résistance : un nabe « à la coréenne » présenté par Sopa en personne.

    Nous n'avons pu que nous féliciter de fréquenter cette aimable compagnie aux goûts raffinés comme en attestent les cadeaux offerts à notre hôte : micro déformant la voix spécial karaoke, paille à bière ultra longue, manga imprimé sur papier toilette, etc.

    Somme toute un excellent repas entouré de convives conviviaux et assorti de l'indispensable formule nomihôdai. Cela seul aurait suffit à notre contentement, mais nous sommes à Shibuya, quartier noctambule de Tôkyô, non dans un bled assoupi de province. La soirée ne fait que commencer.

    À suivre...

  8. #118
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    Citation Envoyé par TB
    Pour grignoter à l'apéro il y des eda-mame, des haricots à écosser que l'on mange crus
    En fait il s'agit de pois de soja vert :



    Juste pour information, Tsuruoka qui est une ville située dans la préfecture de Yamagata (Nord du Japon), est réputée dans tout le pays pour produire les meilleurs pois de soja du monde.
    Ce produit unique qui est connu sous le nom de dadacha-mame, est communément appelé le roi des eda-mame.
    En dehors de la préfecture de Yamagata, ce légume est vendu tel un produit de luxe, en atteingnant souvent des sommets en prix de vente !

    Vraiment délicieux...

  9. #119
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    Salut,

    Bon pour commencer nous étions à l'heure, bin ouais ca nous arrivent ...


    Je ne sais pas si c'est important mais nos Mame avaient des poils


    Bon la bouffe, ou du moins une partie:






    Là c'est le nabé


    Et dites nous pas qu'il n'a pas été gaté hein le Sopa


    J'en veux pour preuve ...


    ...

  10. #120
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    Le japon.org est fier de vous présenter en avant-première un extrait sonore du futur DVD pédagogique « J'apprends le japonais qui sert vraiment ». Il s'agit de la leçon n°1, Comment négocier un karaoke avec un rabatteur de Shibuya ? par Nishi-sensei.

    Bien entendu, un DVD ne saurait être attrayant sans son lot de bonus inédits...

    Ce soir là j'ai préféré rentrer à pied à l'auberge, mon compagnon de voyage empruntant l'un de ces fameux taxis à porte commandée depuis la place du conducteur et aux appuis-têtes à napperons. À Tôkyô comme à Paris, j'aime la solitude d'une promenade nocturne ; on ne connaît pas une ville que l'on a pas parcouru à pied. Oui, mais à Paris je sais où je vais, tandis qu'à Tôkyô... Je n'avais pas de plan, je ne connaissais pas les kanji de Azabu-jûban, et je n'avais même pas le nom de la rue ou l'adresse exacte. J'ai passé un bon quart d'heure à examiner le carrefour de l'autre côté de la gare de Shibuya avant de choisir une direction. Et bien le kami homologue de Saint Christophe devait être de très bon poil ce soir là, car j'ai retrouvé Azabu puis l'auberge sans difficultés. C'est beau une ville la nuit.

    À suivre...

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