Au hasard des liens fournis par google, je suis tombé sur le site de cette artiste japonaise vivant en europe.

>>ici<<

J’ai fui le Japon, parce que j’étais morte. Je me suis réfugiée en France, pour échapper à ce deuil. Un jour, quand j’avais trois ans, ma mère m’avait mise à la porte. J’ai quitté la maison en emportant une boîte avec tous mes trésors. Je me suis réfugiée dans un jardin public. La police m’a retrouvée là, le lendemain. Depuis, je me suis toujours sentie nomade, vagabonde, fugitive. Quand je suis arrivée en France, j’ai dû apprendre la langue comme une enfant qui venait de naître.[...]
Cette série d’autoportraits forme une suite d’identités, une multiplicité de réflexions qui se succèdent comme l’enchaînement de la pensée. C’est un fleuve de sensations en mouvement, où la vie s’agite comme l’air dans le ciel. J’ai voulu présenter cette série d’images à la façon d’un monologue intérieur - le fameux « courant de conscience » du Ulysses de James Joyce. C’est dans ce stream of conciousness que se concrétisent l’espace et le temps de la subjectivité.
Extrait de "MARRY ME!"
par Kimiko Yoshida, Actes-Sud, 2003, en français