Cocktail Molotov contre un journal japonais
L'extrême droite pourrait avoir perpétré cet acte d'intimidation.
Un attentat au cocktail Molotov, assez inhabituel au Japon, a été perpétré samedi matin, à 2 h 15 heure locale, contre les locaux du prestigieux Nihon Keizai ou Nikkei, premier quotidien économique japonais (3,5 millions d'exemplaires), sans faire de dégâts. Une partie de la presse japonaise soupçonne l'extrême droite d'avoir perpétré cet acte d'intimidation. L'attentat porte la marque des uyoku, les groupuscules d'extrême droite nippons (Libération du 31 mai), experts en cocktails Molotov. Les policiers ont aussitôt déclaré qu'ils allaient orienter leur enquête sur le possible lien entre l'attaque menée samedi et le scoop publié deux jours plus tôt par le quotidien Nihon Keizai, repris par tous les médias de l'archipel, révélant que l'ex-empereur Hirohito (1901-1989), avait pris la décision, en 1978, de cesser toute visite au sanctuaire shintoïste de Yasukuni, au coeur de Tokyo, après que les cendres et les «âmes» de quatorze grands criminels de guerre y ont été transférées. Ces révélations constituent un revers pour le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, qui à cinq reprises depuis 2001, s'est rendu à Yasukuni. Ses visites, qui perdent de leur légitimité puisque l'ex-empereur y avait lui-même renoncé, ont soulevé l'ire de la Chine et de la Corée du Sud. Ces pays qui ont profondément souffert des guerres d'occupation du Japon, considèrent Yasukuni comme un «symbole du militarisme japonais». Koizumi a réagi froidement au scoop. Il avait déjà annoncé, au préalable, qu'avant de quitter ses fonctions en septembre, il irait de nouveau, ce 15 août, prier à Yasukuni
Lundi 24 juillet 2006