Voici un ouvrage de sociologie.
Muriel Jolivet prend son parti. Elle décrit et dénonce, tambours battants, les travers de la société japonaise contemporaine.
Cet ouvrage - remarquable - compte 570 pages. J'en ai fait le tri en me référant à la liste des chapitres et me suis limité à la lecture des deux tiers.
Cette description du Japon est extrêmement effrayante. Un leitmotiv : la perte de toute référence.
Pour simplifier ce qui se voudrait être un résumé ou une critique, j'épinglerai quelques passages :
°°° La pauvre vie des salariés japonais.
°°° Le test de " l'âge où les maris deviennent encombrants " ( texto : Votre travail est votre seule raison d'être - Vous n'avez aucun passe-temps - Vous ne communiquez pas plus avec votre femme qu'avec vos enfants. etc.... )
°°° Test : " Qu'aimeriez-vous dire à votre famille ? ( texto : Je voudrais que ma femme augmente mon argent de poche - Je voudrais avoir le droit de dire " Je n'en peux plus ! ". etc... )
°°° Quelques beaux cas de karôshi ( mort par surmenage ).
°°° Buts recherchés par les femmes et les hommes.
°°° Le quartier de " Sanya, last exit ", un ghetto pour ceux qui ont tout lâché, qui n'existent déjà plus.
Vous l'avez compris, Muriel Jolivet nous parle ici des enchaînés à leurs entreprises, les innombrables victimes de la recession.
Et pour couronner le tout, on y retrouve çà et là, des propos plus qu'accablants sur la société japonaise.
En aparté : si vous avez une haute considération pour le Japon et de tout ce qu'il entraîne avec lui, gardez vos illusions et ne lisez surtout pas ce livre.
Pour ma part, il m'a enlevé tout désir d'y mettre les pieds un jour.
Je me contenterai de la Belgique, de Londres, de New York ( only ! ) et de Rome. Point / barre !
Mais je cultiverai toujours cette découverte de la part la plus exceptionnelle, à savoir la culture prodigieuse de ce pays bien étrange ...