Leader mondial de l'aspartame avec 40% de parts de marché, Ajinomoto entend le rester. Le groupe agroalimentaire japonais investira donc plus de 43 millions d'euros, d'ici à mars 2006, sur les deux usines de Yokkaichi au Japon, et de Gravelines en France, dédiées à son produit phare. Il portera sa production de 6000 à 10 000 tonnes par an et pourra ainsi fournir plus de la moitié du marché. Il conservera alors sa place de leader devant les deux autres fabricants majeurs, que sont NutraSweet, société d groupe d'investissement américain, JW Childs Associates et Holland Sweetener (HSC), joint venture entre le Japonais Tosoh et le Néerlandais DSM.
"De récentes études ontmontré une augmentation significative de la demande de produits à base d'aspartame, comme les boissons allégées", déclarait ainsi Kunio Egashira, président du groupe, à l'annonce de l'investissement. Cet édulcorant de synthèse est aujourd'hui intégré dans plus de 5000 produits alimentaires dans le monde, dont 2800 en Europe et 200 en France (chewing gum sans sucre et édulcorant de table). Il a l'avantage de posséder un pouvoir sucrant 200 fis supérieur à celui du sucre; 20 milligrammes d'aspartame suffisent à donner le même goût sucré qu'un morceau de sucre de 4 grammes. Du coup, dans un contexte de lutte contre l'obésité et de progression du diabète, la demande mondiale ne cesse de croître.
Si la répartition de l'investissement reste confidentielle, c'est au site japonais que revient la part la plus importante. En effet, cette usine sera dotée d'une nouvelle ligne de production, tandis que l'unité française de Gravelines travaillera à "éliminer les goulets d'étranglement sur la ligne existante", explique Jean Claude Vaireaux, le directeur du site nordiste et président d'Ajinomoto Euro-Aspartame. Pour autant, la direction nippone ne donne aucune indications sur les créations d'emploisnqui pourraient résulter de ce renforcement de la production : Gravelines continuera donc à tourner avec sa centaine de salariés.
(L'Usine Nouvelle)