Si vous le permettez, en bon scientifique que je suis, reprenont les termes du sujet, afin de savoir très exactement de quoi nous parlons.
Art : ensemble de moyens, de procédés réglés qui tendent à une fin.
Martial : relatif à la guerre, à l'armée ; qui encourage à la guerre.
(définitions du Robert).
Donc, un art martial est forcément violent, puisque la guerre n'est pas une garden-party, mais bien la plus haute expression d'une violence meurtrière.
Ce qui répond alors entièrement à la question de ce débat : oui, forcément, un art martial est par définition et par nature violent, puisqu'il s'agit d'un ensemble de moyens, de procédés réglés qui ont pour fin de servir à la guerre, à l'armée, d'encourager au combat.
Ensuite, et c'est plus intéressant, vient le débat sur les pratiques actuelles dans les clubs, les écoles et les dojos. Donc la question pourrait être reformulée :
Les pratiques actuelles des arts martiaux ont-elles oui ou non renoncé à l'aspect purement martial, utilitaire pour la guerre, afin de se tourner vers un enseignement plus spirituel, visant à la maîtrise et à l'épanouissement de l'individu au moyens de techniques servant autrefois sur le champ de bataille ?
Là, le champ du débat reste ouvert. J'ai déjà dit, ce qui a été relevé plusieurs fois :
1. la violence dans l'entrainement vient à présent de l'individu, puiqu'il n'y a plus de guerres "à l'ancienne" et que la violence entre pratiquants est interdite sur le tatami (ainsi que dans la rue, d'ailleurs).
2. il existe néanmoins des "nostalgiques" des bonnes vieilles méthodes, qui favorisent et encouragent la violence lors des entrainements, pour donner un côté plus "réaliste" à la pratique (l'école Harageï n'est pas la seule, je le sais, je l'ai juste citée en exemple).
Quant à dire qu'un sabre n'est pas dangereux en soi, mais que c'est la main qui le manie qui peut le rendre meurtrier, excusez-moi, mais c'est une porte qui a été enfoncée depuis longtemps et par beaucoup de gens.
A plus.