L'enseignement à la japonaise est elle pour l'occidental ?

[Durandal]

je concois l'etiquette comme une marque de politesse et de respect tout a fait naturelle. Quand ce n'est pas pousse a l'extreme et que les relations entre pratiquants restent detendues, les entrainements sont tres agreables.
Par contre, il faut que chacun aie un minimum de discipline et travaille serieusement lorsqu'il recoit des conseils.
Mais bon, tout ca c'est valable autant au Japon que dans n'importe quel pays ou sport.

Shigai-san: oui c'est vrai, c'est bien un "arigato gozaimashita" en fin de pratique. je n'ai pas ete tres precis sur ce coup la..

je sais pas ce qu'il en est pour les ecoles ou on apprend le combat a main nues, mais dans les ecoles de ken, l'etiquette etait aussi un kata faite pour demasque un espion et aussi pour savoir de chez qui venait cette personne. donc vraiment pas une marque de soumission mais a ces epoques, les marques de politesses etaient plutot strategiques.

[Shigai]

L'étiquette en effet ne se limite pas à la pratique dans le dojo, elle touche toute la vie sociale :
Tout commence avec Confucius qui avait dicté les règles de comportement de chacun, par tradition des principes hiérarchiques auxquels tous les Japonais doivent se conformer. Ceux-ci (principes) sont basés sur le rang, le sexe, l'âge et l'ancienneté qui l'accompagne.
Le langage honorifique (kei go) existe sous 3 formes qu'il faut utiliser dans les bonnes circonstances :
- le "teinei go" : le langage de la politesse,
- le "keinyo go" : le langage de l'humilité,
- le "sonkei go" : le langage de respect.

Dans l'intimité familiale, bien sûr, les dialogues sont identiques aux nôtres ; mais lorsque l'on a des invités, il faut se conformer aux règles.
Exemples :
- ne pas roter, même discrètement.
- ne pas se moucher à table.
- ne jamais refuser de goûter, c'est une offense.
- ne jamais pointer quelqu'un avec ses baguettes.
- ne jamais planter ses baguettes dans le riz (c'est un rite funéraire).
- ne pas agiter ses baguettes en l'aire.
- ne jamais échanger de nourriture avec quelqu'un d'autre de baguettes à baguettes.
- ne pas boire, l'alcoolisme même passager est inacceptable au Japon. Comme chez nous, le verre de son invité ne doit jamais être vide. Lorsque votre verre est à moitié vide, immédiatement, il faut le remplir. Donc il vaut mieux rester sobre.

Il est normal que l'on marque du respect envers son senseï ou sempaï, ce n'est pas de la dévotion. On peut par contre ne pas ou plus respecter son senseï, mais dans ce cas, personne ne vous impose de rester dans son dojo. Pour étudier, il faut faire confiance aux connaissances et à l'expérience de son instructeur, mais si cette confiance disparaît, vous ne pourrez plus le respecter, il est donc fortement recommandé de changer de dojo.

[skydiver]

Shigai a mis le doigt dessus, si j'ose dire.
En effet, cette étiquette déborde les limites du dojo et se retrouve dans l'interaction sociale au quotidien. Au sein du dojo dont je suis membre à Osaka c'est exactement le message que le sensei fait passer. Spécifiquement pour les enfants. Il reste en cela dans la droite ligne des idéaux du fondateur de notre Ecole qui prônait l'amélioration de l'individu par le biais de la pratique martiale. Comme Shigai le fait remarquer la religion influe sur ce comportement; tout cela reste "très japonais".