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Sujet : article de Libé : les japonais et le "mal de paris"

  1. #1
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    Par défaut article de Libé : les japonais et le "mal de paris"

    un article sur la détresse de certains japonais à Paris... qu'en pensez-vous ?

    http://www.liberation.fr/page.php?Article=261122


    Des Japonais entre mal du pays et mal de Paris

    Installés en France, une centaine d'entre eux tombent chaque année dans une étrange dépression.

    Par Audrey LEVY
    lundi 13 décembre 2004 (Liberation - 06:00)

    «Ils se moquent de mon français et de mes expressions», «ils ne m'aiment pas», «je me sens ridicule devant eux»... Ces plaintes, le Dr Ota, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, les entend chaque jour. Venus s'installer à Paris, ils sont plus d'une centaine de Japonais à sombrer chaque année dans un étrange état , surnommé «syndrome de Paris», une dépression qui peut se transformer en délire de persécution ou conduire à des tentatives de suicide et qui se déclenche au bout de trois mois en France. D'abord légère déprime après quelques mauvaises expériences dans la vie quotidienne, puis très vite l'angoisse, la peur de sortir, la phobie dans les transports qui prennent le pas. Ne voulant pas renoncer à leur rêve parisien, les patients refusent pourtant de rentrer au Japon.



    Souvent, la situation tourne mal. Et, dans 25 % des cas, une hospitalisation est nécessaire avant le rapatriement. Selon le Dr Ota, lui-même japonais, «le phénomène se manifeste chez ceux qui n'ont pas la capacité de s'adapter à la France à cause d'un choc issu de la confrontation entre deux cultures». Bernard Delage, président de l'association Jeunes Japon, précise, en évoquant la rigidité de la société nippone de type patriarcal : «Ce sont, en général, des jeunes filles très gâtées et protégées. Mal préparées aux libertés occidentales, elles déraillent.» Un tableau complété par Mario Renoux, président de la Société franco-japonaise de médecine : «Les rapports sociaux sont très différents : l'esprit de groupe à la japonaise s'oppose à l'individualisme occidental. Les Japonais privés de ces repères éprouvent rapidement un sentiment d'insécurité.»

    Notre société ferait donc disjoncter les ressortissants du pays du Soleil-Levant ? Le Dr Ota invoque les difficultés linguistiques et les différences de communication: «Les Japonais timides se sentent agressés par l'impatience des Français. Trop parler est vulgaire pour les Japonais, qui se font violence pour se faire comprendre. L'humour des Français peut aussi provoquer des sentiments de persécution chez les Japonais très sérieux.»

    Pour le Dr Mahmoudia, psychiatre à l'Hôtel-Dieu, le syndrome de Paris renvoie à une fragilité psychologique plutôt qu'à une incompatibilité entre deux cultures : «Dans le contexte d'un voyage, une dépression banale se transforme en une pathologie spectaculaire. Souvent, le voyage s'inscrit dans un processus de délire du patient et s'intègre à une pathologie psychiatrique préexistante.» Dernière explication : ces troubles psychologiques sont dus à la désillusion des Japonais devant le décalage entre leur rêve et la réalité parisienne.: «Les magazines nourrissent les fantasmes des Japonais qui pensent qu'il y a des mannequins partout, des femmes habillés tout en Vuitton», explique Mario Renoux. Pourtant, la réalité est bien éloignée. Pas de Van Gogh, ni de top modèles à chaque coin de rue de la capitale. Pas de quoi pourtant en tomber malade.
    mes amis japonais n'ont jamais eu ce genre de problème, dans l'ensemble, même s'il y a des décalages certains (entre les deux cultures, les façons d'être, entre ce qu'ils avaient imaginé et la réalité, etc.)

    ah, un truc marrant (bien qu'évident) : comme beaucoup de Français au Japon, un ami japonais m'a dit que c'est ici (en France) qu'il a appris à aimer le Japon... et oui, il faut partir de chez soi, pour se rendre compte que finalement, on n'y était pas si mal, et que nulle part sur Terre la vie n'est idéale... Même à Paris ou à Tôkyô !

  2. #2
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    Ce n'est pas pour jouer les rabats-joie mais cette article de Libe est legerement en retard. Le bon professeur Ota Hiroaki a tout de meme sorti son fameux bouquin [パリ症候群 (Pari Shôkôgun) c'est-a-dire en gros "Le syndrome de Paris"] il y a une quinzaine d'annees.

    Il est dommage que dans cet article on nous reserve toujours les memes cliches ("rigidité de la société nippone de type patriarcal", "libertés occidentales", etc...) vieux d'au moins un demi-siecle. Par contre cette depression touche sans doute beaucoup plus qu'une "centaine d'entre eux chaque annee" mais a des degres differents (certain(e)s rentrent assez rapidement au Japon, d'autres souffrent en silence -au sens propre- avant de rejoindre le premier groupe). Pas evident de vivre ce choc des cultures/langues en general combine avec le choc des illusions brisees.

    Y-a-t-il un equivalent de ce "mal du pays" puissance 10 ailleurs?

  3. #3
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    J’ai le même sentiment que tochiji sur le fait que l'explication est un peu caricaturale ( les japonais sont bridés ( sans mauvais jeux de mots ) alors qu'en France c'est la liberté)

    Par contre j'ai des amis chinois et certains m'ont fait par d'une extrême souffrance psychologique après environ 3 mois mais que cela va mieux avec le temps ce qui confirmerait le phénomène
    En général ils se sentent seuls , dans un monde étrange , très différent de ce qu'ils ont entendus sur la France .Beaucoup pleurent tout les jours puis cela s'arrange "relativement" rapidement.

    A mon avis le phénomène serait plus "asiatique" que purement japonais

  4. #4
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    Je ne vois pas ce que cet article a de révélateur, c'est un "syndrome" que l'on retrouve bien souvent. Soit il disparait avec le temps et l'intégration, soit il provoque le retour dans sa mère patrie...

    Bien entendu, on peut considérer qu'il s'aggrave avec la distance, les différences culturelles, etc... Néanmoins j'ai connu deux exemples d'européens, un anglais et une italienne, qui étaient en France pour neuf mois dans le cadre d'un échange Erasmus, et qui sont tombés dans un sorte de paranoïa en France, car ils ne se sont pas adaptés au pays, et au milieu estudiantin en particulier.

    Moi-même, dont un des rêves est de passer quelques années au Japon, j'appréhende ce "mal du pays", de ne pas pouvoir retrouver dans ce pays, malgré tout ce qui m'y attire, un palliatif à ce que je perdrais en quittant la France.

    Voilà, donc rien ne neuf, rien de typiquement japonais selon moi, mais le phénomène existe, même s'il est difficile de le quantifier.

  5. #5
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    en vous lisant, et en relisant l'article, je me rends compte que j'ai peut être été trop gentil avec le journaliste en première lecture.

    En fait, je trouvais que cet article allait (un peu) sur la bonne voie du "traitement équitable des Japonais dans les média" : il est intéressant qu'il y ait l'explication en nuance du docteur Mahmoudia, selon lequel c'est plutôt une fragilité initiale (pas typiquement japonaise d'ailleurs) qui est mise au jour par le dépaysement et le décalage d'avec ce qui avait été imaginé.

    mais bon, finalement, je suis assez d'accord avec vous

  6. #6
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    Mowgli a completement raison, le syndrome de Paris ne touche absolument pas que les japonais, mais toutes les nationalites. Je me rappelle avoir etudie un texte en classe d'anglais sur ce sujet ou il etait question de canadiens, d'anglais, d'americains et de japonais. Il n'y a donc pas a aller chercher une quelconque explication dans le systeme de socialisation japonais, mais plus dans les differences des rapports humains entre chaque pays.
    Encore un bel exemple de traitement inequitable du Japon dans la medias !

  7. #7
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    Je voudrais modérer votre interprétation par trop "japophile" à mon goût. Le syndrôme de Paris existe quand meme, particulièrement chez les garçons. A l'INALCO, tout le monde sait que les quelques Japonais qu'on voit au début de l'année vont disparaître dans le trismestre (tous), mais que les filles vont s'accrocher.
    Paris, c'est pas une ville du nord, avec ses espaces de socialisation (pubs en GB par exemple). J'ai rencontré des Japonais à Londres, certains connaissaient Paris, et quand je leur demandais s'ils aimaient Paris, ils me disaient "oui". Si je leur demandaient pourquoi ils n'y vivaient pas, c'était une grimace...
    On n'est pas une ville du sud, non plus, à la réputation excessive comme Barcelone ou Rome.
    Paris est une ville froide, individualiste à outrance, très chère (les étudiants vivent parfois dans des conditions sordides, les produits japonais sont coûteux), ils sont souvent pris pour des chinois. A Paris, chacun "fait comme il veut", on parle librement, notre humour est sarcastique, moqueur (oh, t'as mis l'Tshirt de ta grand-mère...). On parle vide en mélangeant les degrés de politesse et de langage (pas les britanniques). On "bavarde" plus souvent qu'on ne parle, "ouah, t'as vu la gueule de cette pouf ! (blabla) Alala, et alors tu fais quoi dans la vie ? Ah, tu écris une thèse sur la place de la crise du Lacanisme dans l'école de Psychanalyse en France, c'est qui ton directeur ? Moi, je me suis intéressé à Derrida mais c'est finalement Foucault....". Voilà une conversation parisienne. Et au 3ème verre de kir, de beaujolais, et avec de la musique latino en fond, Derrida, Lacan ou Foucault n'ont pas plus d'importance que la pouf du début. En revanche, vu que le parisien aura appris cela, il invitera son interlocuteur au cinéma (voir un film de Despléchin), à un colloque à Beaubourg. La "distinction" est une marque très profonde de la société française qui s'appuie sur la "reconnaissance" de signes culturels. Ce sera pareil chez les jeunes moins intello avec le rap, le manga, etc. Le plaisir de communier par le bavardage sans conséquence est une marque de la civilité parisienne.
    Or, les Japonais ont du mal à "bavarder", pour rien, à la légère, sans conséquence, rien que pour le plaisir de le faire. Très souvent, ils prennent nos conversations au mot.
    Ceux que je connais m'ont souvent dit qu'ils se sentent exclus. Et c'est vrai qu'un français qui démarre (comme moi), on l'arrete pas facilement. Et un parisien, alors là...
    En revanche, les japonais qui s'y font, même s'ils éprouvent une certaine nostalgie du Japon (gustative, propreté, amis), s'adaptent alors rapidement à la France, même s'ils mettent du temps à s'y faire.
    Car, et c'est un vrai point commun franco-japonais pour le coup, devenir vraiment "ami" à Paris est très difficile. Je crois que leur désillusion est là aussi. Causer manga et Kitano, c'est gentil 15 jours, mais après... Car on pourrait parler des "graves" qui s'"interessent au Japon". Il faut donc que le Japonais, et la japonaise aussi (elle va finir par larguer ses petits copains collants) passent par une phase de solitude pour "devenir parisien". Et je pense que c'est ce besoin qui en fait dérapper certains. Les autres découvrent leur cinéma, leurs artistes contemporains, commencent à aller à la MCJP, invitent leurs amis Japonais, se trouvent une bonne boulangerie. La plupart vivront entre Japonais et quelques un découvriront que parmi toutes leurs connaissances Françaises se cachent quelques amis.
    Les Européens n'ont pas ce problème : proximité, langue anglaise, anonymat urbain.
    Je vous rappelle enfin que les japonais n'osent pas dire qu'ils échouent, qu'ils vont mal, et que leur soucis de bien parler les conduit souvent à se taire. Et que contrairement aux chinois, il sont très peu nombreux en Europe.
    To omoimasu.

  8. #8
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    Par défaut Paris seulement...?

    'lut, (déjà publié sur l'autre post... désolé)

    j'aimerais apporter ma pierre à l'edifice. Je pense que ce syndrome n'est pas uniquement réservés au japonais(es) vivant à Paris. Ma copine est sur Lyon depuis plusieurs mois, et ces jours ci elle a commencé à montrer certains signes de ce mal-être. Ne vivant pas dans la meme ville, je ne peux pas faire autrement que de la rassurer et essayer de lui expliquer que "les français ne sont pas des monstres". Je pense que la saison n'aide pas... C'est assez déprimant

    Voilà, c'était juste pour dire que tout ne tourne pas qu'autour de Paris.

    ++
    ---
    dale

  9. #9
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    Citation Envoyé par suppaiku
    Or, les Japonais ont du mal à "bavarder", pour rien, à la légère, sans conséquence, rien que pour le plaisir de le faire. Très souvent, ils prennent nos conversations au mot.
    C'est peut-etre vrai quand ils s'expriment en Francais, mais en Japonais, la maitrise du bavardage vide et sans consequence est quasiment indispensable. La seule difference avec le Francais je pense c'est que ce bavardage evitera toute conversation polemique, discipline sportive dont la France semble detenir la medaille d'Or depuis la nuit des temps.

  10. #10
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    Oui, je suis d'accord. C'est ce que je voulais dire avec mon exemple de la pétasse et Derrida. J'ai constaté (et même fait les frais) qu'ils prennent au sérieux justement nos polémiques, nos disputes. Je pratique facilement la polémique politique, philosophique avec parfois une certaine "simplicité" qui rend le propos cassant, mais finalement, ça prête pas à conséquence (vous inquiétez pas, je connais des gens du même acabis). Je connais des gens pas d'accord du tout avec moi, on parlera de plein d'autres choses, de temps en temps ce sera la bagarre. Mais je ne me suis jamais fâché vraiment. Le résultat, c'est qu'il m'arrive finalement souvent d'avoir des conversations super intéressantes au travail, avec mes amis parce que je justement, nos désaccord mettent en valeur nos convergences voire nos évolutions. Il m'est même arrivé de dire à un collègue que j'avais lu un truc qui lui aurait plu (ironique, mais gentil).
    Je crois que le caractère français, c'est ça, justement : on polémique politique, religion, philosophie, mais c'est ce qui nous fait nous aimer je crois.
    Peut être que justement une de nos crise d'"identité" à l'heure actuelle tient à ce ramolissement de nos divisions et de nos polémiques.
    En tout cas, pour un Japonais, quelle gène, une polémique religieuse, politique qui précède l'ouverture d'une bonne bouteille qui au moment où l'on trinque, est assortie d'une blague cassante qui fait rire tout le monde, à commencer par l'intéressé. J'ai déjà constaté un visage qui voulais dire "je crois que j'ai loupé quelque chose".
    Mais ceux qui un jour comprennent le truc apprécient en général. Pour les femmes, c'est pratique, c'est le moment où elles peuvent passer à la cuisine ( ) (je vais pas me faire que des amies... je blague... ) comme les françaises (oullalaaaa... :lol: )

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