En 1980, lors de son second séjour au Japon, Philippe Barthélemy rencontre Laurent Teisseire. Celui-ci est le premier occidental à avoir été autorisé à pratiquer le Nin-Jutsu au Bujinkan, école de M. Hatsumi Masaaki.Laurent Teisseire qui, à ce moment a arrêté de pratiquer, propose à Philippe Barthélemy de l'introduire au Bujinkan. Il suit donc pendant deux mois les cours 5ème dan de M. Hatsumi sans pour autant être convaincu. En effet, il n'y a pas de méthode, pas de progression ni de suivi. A chaque cours, on ouvre au hasard un gros classeur, on y lit le descriptif d'une technique que l'on applique ensuite pendant un quart d'heure.A la fin de ce séjour, Philippe Barthélemy, à l'époque titulaire d'un Menkyo-Kaïden d'une école traditionnelle de Ju-Jitsu, revient en France avec un diplôme de Menkyo-Kaïden (9ème dan) et un certificat de pionnier et délégué pour l'Europe du Bujinkan. Il a surtout été convaincu par le savoir-faire de Tanemura, cousin de Hatsumi et, sur son instance, décide de diffuser confidentiellement le Nin-Jutsu à une condition : Hatsumi et Tanemura doivent structurer sérieusement une méthode dans les deux années suivantes afin de codifier les techniques.
Deux années plus tard, en 1982, non seulement la progression n'est toujours pas structurée mais, de plus, M. Hatsumi a déjà nommé plusieurs représentants par pays et commence à vendre des grades : une ceinture noire s'achète deux mille francs (même si l'on n'a fait qu'un ou deux cours). Dégoûté, Philippe Barthélemy insiste auprès de M. Tanemura pour qu'il fasse quelque chose et précise à M. Hatsumi qu'il ne le représentera plus s'il continue dans cette voie.Peine perdue, deux ans plus tard, en 1984, un certain Sylvain Guintard, après avoir suivi deux cours de Nin-Jutsu au CSA de Villacoublay où enseignait M. Barthélemy, se proclame grand-maître, part au Japon et revient en France deux semaines plus tard 4ème dan.Philippe Barthélemy, ayant mis une méthode au point, à partir des techniques qu'on lui a montré, la propose à Maître Tanemura qui quitte le Bujinkan et fonde le Genbukan. Il sera invité en France par nos soins en 1985 et 1987. Peu après son second séjour en France, en 1987, M. Tanemura, surpris par le niveau des pratiquants français mais déçu par leur petit nombre commence, lui aussi, à vendre les grades et suit le chemin de son cousin.