Sarinagara, Philippe Forest

[dazai]

bonjour

qui a lu le livre de philippe forest
"sarinagara"?
qui veut en parler?
je suis ouvert a tous les propos

a bientot

[Umi]

Oui, je viens de le finir et j'ai beaucoup aimé, un très beau roman sur la mémoire et l'oubli, le désir de survie après un deuil. Mais également une analyse à la fois très fine et accessible du fonctionnement de l'art (poésie, littérature, photo),une réflexion sur la notion d'Histoire...
L'auteur désacralise au passage le haiku, que les occidentaux auraient tendance à considérer comme un condensé de sagesse mystico-religieuse et lui rend son rôle premier et sans prétention: la simple description de la réalité. On apprend (en tous cas je ne savais pas) que le recueil de haiku n'existait pas autrefois mais les poèmes étaient insérés dans des textes, des romans.
Un livre où l'auteur exprime son attirance pour le Japon où il a séjourné plusieurs fois en allant à l'encontre des clichés habituellement rencontrés, sur le "pittoresque" des paysages et des habitants.
Kyôto et Kôbe sont pour lui magnifiques mais pas dépaysantes car elles lui évoquent exactement la ville étrange, le Paris irréel, dont il rêvait toutes les nuits étant enfant. Tout au long du roman ,il établit également des "ponts" entre l'histoire japonaise et européenne.
En rattachant son histoire personnelle (le deuil,la perte de sa fille) aux histoires du poète Kobayashi Issa, du romancier Sôseki, et du photographe de Nagasaki, qui ont tous été confrontés à la mort d'enfants, il montre à quel point tous les hommes sont semblables face à une telle épreuve. Sarinagara est plutôt un roman sur l'universalité que sur le Japon.

[tampopo]

Philippe Forest parlera de ses livres La beauté du contresens et autres essais sur la littérature japonaise et Oé Kenzaburô, nostalgies et autres labyrinthes le mardi 15 février dans l'émission Les mardi littéraire sur France Culture de 9h00 à 10h00.

[tampopo]

Pour ceux qui ont loupé l'émission, voici le lien qui vous permettra de l'entendre : Les mardis littéraires du 15 février 2005. La partie concernant Philippe Forest dure une trentaine de minutes.