Michel Butor nous parle ici des écrivains qui nous ont raconté le Japon. Leur Japon car beaucoup d’entre eux ont conté des énormités. Des textes - plus commentaires de l’auteur – de Voltaire, des encyclopédistes, de Pierre loti, Zola, Claudel, Henri Michaux, Roland Barthes, Jules Verne, etc… M. Butor exprime à souhait son admiration pour le peintre Hokusai.
Pour ma part, je serai franc : la lecture m’a un peu dépassé mais si vous le voulez bien, je me permettrai d’en agrafer deux extraits remarquables et émouvants.



- ( de Pierre Loti ) :
« Par exemple, cet île sacrée de Miyashima, ce refuge édénique ou il n’est pas permis de tuer une bête, ni d’abattre un arbre, où nul n’a le droit de naître ou de mourir ! … Aucun lieu du monde ne lui est comparable, et les hommes qui, dans les temps, ont imaginé de la préserver par de tels lois, étaient de rêveurs merveilleux ( … ) Une ile d’où l’on a voulu bannir toute souffrance, même pour les bêtes, même pour les arbres, et où nul n’a le droit de naître ou de mourir ! … Quand quelqu’un est malade, quand une femme est près d’être mère, vite, on l’emmène en jonque, dans une des grandes îles d’alentour, qui sont de terres de douleur comme le reste du monde. Mais ici, non, pas de plaintes, pas de cris, pas de deuils. Et paix aussi, sécurité pour les oiseaux de l’air, pour les daims et les biches des forêts. «

- ( de Hiroshige )
« Car si le ciel est bleu au-dessus de Nihombashi, il devient orange au-dessus des voiles de Shinagawa, puis pourpre, vermillon, bistre au-dessus d’Oiso sous la pluie, gris fer au-dessus du gué d’Odawara, rose, bleu de Prusse au-dessus de Numazu dans le clair de la lune, ocre jaune, outremer, gris anthracite au-dessus de Kamabara sous la neige, rose orangé, bleu sombre et jaune citron au-dessus du gué de Kanaya, volet au-dessus du pont de Yokkaichi en coup de vent. «