« De l’Antiquité jusqu’au début de l’ère d’Edo (1600-1868), la piraterie infesta les mers du Japon. Les archives japonaises l’évoquent très tôt. En 934, le célèbre poète japonais Ki no Tsurayuki relate, lors de son voyage sur la « mer intérieure » les précautions du capitaine pour éviter ces pirates, qui avaient l’embarras du choix pour se rendre invisibles grâce aux multiples îlots et chenaux d’où guetter leurs proies. [...]

Longtemps sous-estimée dans l’historiographie, la piraterie compta sans doute bien plus que la mer et l’insularité comme l’un des vecteurs de l’isolement de l’archipel : une vraie frontière en somme. Un isolement que les Tokugawa, qui mirent fin à cette piraterie, remplacèrent par la fermeture de l’archipel durant près de 250 ans. Elle fut aussi l’une des causes des mauvaises relations endémiques que le Japon entretint avec la Corée et la Chine et qui allaient se poursuivre tout au long de l’histoire. »




Lire La piraterie au Japon, par Christian Kessler.