Katana Three Monkey Paul Chen

[Nyah]

Bonsoir à tous,

après cette intéressante discussion, j'ai laissé mûrir ma réfléxion. N'étant toujours pas inscrit, à mon plus grand regret, dans un dojo faute de temps (les horaires des infirmiers sont pas très commodes =/) j'ai décidé d'attendre pour m'initier au battodo et au tameshigiri. Malgré tout je pratique quelques kata de base avec mon boken et parfois avec ma lame afin de me familiariser avec les sensations de la pratique avec un sabre (biensûr avec de grandes précautions et une extrême sécurité)
Voici la bête




Devenant un objet de décoration plus qu'un "outil de coupe" comme il est si bien dit sur ce forum, j'ai décider de m'initier à un aspect non moins intéressant du katana: l'art du koshirae et notamment de tsukamaki.
Ainsi, j'ai entrepris de commander une peau de raie véritable (samekawa ou samegawa), des menukis, seppas, fuchi et kashira, tsukaito ainsi que tsuba de qualité ( plus du nuguigami afin de réaliser les hishigami). Mon projet touche bientôt à son terme puisqu'il ne me manque plus qu'à recevoir le same dont je couvrirais intégralement la tsuka.
J'ai longement écumé le net en quête des information nécessaires à la réalisation d'une tsuka au plus proche des techniques traditionnel, et me suis entraîné maintes et maintes fois pour obtenir un résultat tant esthétique que sûr au niveau de la sécurité.
Dès réception de la dernière pièce je me met au boulot ^^.
N'oublions pas qu'un tsukamaki mal réalisé c'est la garantie de voir votre katana quitter vos mains en plein mouvement pour aller se planter droit devant vous, ce qui va sans dire est d'une extrême dangerosité pour vous et pour toute personne qui aurait le malheur d'être sur la trajectoire !!!

J'ai ainsi réuni pas mal d'information, trouvé des sites improbables (j'ai même dégoté un site anglais où on peut trouver tout le matériel nécessaire à la frabication d'une tsuka, d'une saya et à son laquage).
Si vous êtes intéressez par tout cela, n'hésitez pas à poser vos questions, je serais ravi de vous communiquez mes ressources.

Je posterais des photos de ma tsuka une fois terminée pour la soumettre à vos critiques et vos commentaires.

[jeancharles]

Avec un peu d'entrainement c'est jouable!
bonne chance et montre nous.

[grosMulet]

realisee une tsuka complete est une veritable entreprise, surtout si on veut qu'elle ressemble a quelque chose

personnellement j'ai modifie et reprit la tsuka de mon premier sabre de coupe, un paul chen practical pro: j'ai raccourci la tsuka, demesurement longue, l'ai remise en forme (affinee) et j'ai remplace le faux same en plastique (d'une laideur sans nom) et le faux tsuka-ito en plastique (imitation cuir, a vomir) par des panneaux de veritable same de requin (pas trouve de peau de raie integrale pour faire une couverture complete) et du tsuka-ito en veritable coton japonais.

pour le tsukamaki j'ai choisi de le faire en katate-maki a la place de l'hineri-maki d'origine. Je me souviens que ca n'avait pas ete facile, j'avais des crampes aux mains a force de tenir le ruban tendu . tu devrais moins subir ce probleme si tu parviens a recouvrir completement le bois de peau de raie (car le tsuka-ito s'y accroche bien et se detend moins).
prevoit aussi que la peau de raie se detend quand elle est mouillee par la colle (pate de riz a l'eau) et qu'elle se retend en sechant (ca aide a serrer la tsuka autour du nakago). il faut donc la dimensionner a sec.
de meme les petits triangles de papier japonais font beaucoup mieux leur job quand ils sont poses sur une tsuka completement recouverte de peau de raie (comme pour le tsuka-ito, ca les empeche de bouger).
la difficulte est de garder une uniformite sur les motifs en losange (qu'ils soient tous identiques). pour y parvenir il faut fixer solidement la tsuka (a un etabli) de maniere qu'elle ne bouge plus du tout et faire des reperes afin de toujours garder le meme angle de pli au niveau de la torsion du tsuka-ito (c'est precisement cet angle qui fait la geometrie du losange). il ne faut pas oublier de deplacer ces reperes a mesure de la progression sur la tsuka.
les 2 noeuds finaux sont pas mal sportifs a realiser egalement, je ne me souviens plus lequel de l'ura ou de l'omote m'avait donne des difficultes.
mais il faut prevoir de perdre un peu de tsuka-ito sur ces operations (car on abime les extremites si on veut un tsuka-maki bien tendu).

[Nyah]

Merci pour tes conseils Grosmulet
J'avais effectivement observé le phénomène de dilatation et de rétractation du same car le vendeur m'a généreusement donné deux bandes de same qui sont des chutes de peau complète. Il les donne généralement à des bijoutiers.
Charmante attention, malgré le fait qu'elles ne mesurent que 21cm de long pour couvrir ma tsuka qui en fait 25. Mais à 28 euros la peau entière chez le même revendeur (technique commerciale vous dites ?!?) ça vaut pas la peine de se priver. Surtout vu l'imitation à vomir aussi qui équipait mon katana à l'origine.

Je prendrais donc les mesures à sec, sachant que je raccorderais les deux bords sur la partie arrondie de la tsuka et non sur le plat pour ne pas avoir de surprises.
J'utiliserais malgré tout les hishigami, non pas pour leur but de bloquer le ito vu que la peau de raie accroche effectivement très bien (surtout le tsukaito en soie) mais pour la régularité des motifs. Les repères papiers comme celui-ci http://www.histophile.com/catalogues...nHishigami.pdf
sont je trouve peu adaptés.
Je me suis d'ailleurs entrainé de nombreuses fois, avec le tsukaito d'origine en coton noir, en utilisant des hishigami fait en papier pour imprimante (si si ^^) très dur à manipuler et très volumineux; puis avec des hishigami en papier journal et finalement avec des hsihigami en papier de riz (nuguigami) et avec le tsukaito en soie (que j'ai pris en violet). J'ai opté pour un tressage en tsunami-maki que je trouve très esthétique et vu que je n'ai aucune campagne de guerre de prévue avant un moment je délaisse le katate-maki d'origine, très sûr mais moins beau à mon goût.
Pour ce qui est de l'ergonomie lors du tressage, je n'ai pas opté pour un établi n'en ayant pas. Je me pose simplement en tailleur avec la tsuka montée sur le nakago, lame dans la saya, confortablement assis sur mon lit pour éviter de la rayer.
Afin d'éviter de perdre de la tension et de libérer mes mains (et avoir moins de crampes) j'ai trouvé une astuce. J'ai récupéré les pinces des cintres pour pantalons à pinces, dont j'ai coupé les extrémités pour pouvoir les ouvrir plus grand et ainsi bloqué le ito sur les bords de la tsuka. Je sais ça paraît "rustique" mais c'est super efficace.
Aux vu des nombreux essais que j'ai déjà réalisé, des tsukas réalisées par des professionnels japonnais utilisant les techniques traditionnelles; ainsi que les photos d'autres personnes ayant entrepris de refaire leurs tsukas que j'ai trouvé dans des forum, je pense être prêt.
Le talon d'achille sera le noeud final qui est du côté otome


pour lequel je ne me suis pas assez entraîné.
Je vais palier à cela, et dès que je reçoit le samekawa je met au boulot.
Je suis impatient de pouvoir vous montrer le résultat

Pour finir je vous soumet des photos d'une lame qui attise ma convoitise, pour lequelle je suis désormais en train d'économiser





c'est une lame en tamahagane, livrée avec son certificat, en acier forgé et plié main au japon dixit le revendeur. Je vous donnerais son prix après avoir lu vos commentaires, c'est plus drôle comme ça.

Merci de votre attention