la resistance (ou plutot la resilience) exceptionnelles des authentiques sabres japonais tient de l'association de plusieurs caracteristiques:
- tout d'abord l'acier de bas fourneaux reduit dans un tatara par le tosho lui-meme (contrairement a l'acier de haut fourneau, l'acier de bas-fourneau contient des impuretes qui donne une certaines flexibilite a l'acier cristalise, tout en contenant moins d'elements nuisibles pour les soudures [souffre, oxydes]).
- ensuite la fabrication composite de la lame: les lames des veritables shinkens sont generalement elaborees a partir de l'assemblage de plusieurs nuances d'acier [dans le principe de l'acier doux au centre pour conserver de la souplesse et de l'acier dur autour pour resister aux deformations dues aux chocs et de l'acier ultra-dur au niveau du ha pour un tranchant durable et redoutable. ces methodes de confection sont shoshu-gitae pour la plus complexe a kobuse-gitae / makuri-gitae pour les plus simples en passant par san-mai, hon-san-mais et d'autres. le maru gitae est une lame constituee d'une seule nuance d'acier, mais il faut garder a l'esprit que le maru-gitae d'un tosho est en fait un acier replie de nombreuses fois qui s'apparente finalement plus a un damas qu'a un simple monobloc.
- enfin la trempe selective a l'argile qui exacerbait encore la durete du ha par rapport a la relative douceur du coeur et du mune.
edit: a ce sujet les meilleures lames presentent une caracteristique particuliere: l'utsuri. il s'agit d'une ligne de trempe brumeuse pres du mune due au fait que la couche d'argile sur le mune etait plus fine que sur les flancs de la lame. il s'en est suivi que le mune a recu une legere trempe lui-aussi. cette caracteristique indique generalement une lame de tres grande qualite.
enfin en ce qui concerne les chocs, les bushis n'etaient pas senses bloquer les coups d'une lame avec le tranchant de la leur mais plutot avec le dos ou le flanc de leur lame; ceci dans le but evident de preserver le tranchant.
le combat au sabre etant un combat dynamique, le blocage statique d'un coup n'est generalement pas une solution tres valable car elle expose grandement a l'attaque suivante (on est a portee et un samourai porte egalement un wakizashi a cote de son daito donc...). un mouvement d'esquive, voire un mouvement qui utilisera le mouvement de l'attaquant a son propre desavantage est souvent preferable.
le mouvement typique (sur une attaque verticale par exemple) est celui qui consiste a frapper la lame de l'attaquant pour la faire devier de sa trajectoire et l'ecarter plutot que de lui opposer un blocage fort et raide qui casse le rythme du combat mais laisse l'assaillant sur une posture de force (ou du moins a l'aise) pour enchainer une seconde attaque. en comparaison le desequilibre potentiel cause par une deviation de l'attaque est plus avantageuse.
enfin en ce qui concerne les lames antiques, les traces de combats ne sont pas des defauts qui devaluent ces lames mais des caracteristiques a part entiere, preuve de l'histoire de ces lames.