Tonari no Yamada, le célèbre manga de Hisaichi Ishii, adapté au cinéma par Isaho Takahata, vient de sortir aujourd'hui en librairie. C'est une excellente surprise, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il s'agit d'un classique et cela manque en France où l'édition, ciblée essentiellement vers un public ado, ne prend pas toujours de risques avec ce type de titre susceptible de plaire surtout à un public adulte.
Autre point positif : la qualité de l'édition. Un gros pavé de plus de 300 pages, grand format (pour un manga), papier de qualité : l'ouvrage est un peu cher (15 euros) mùais on en a pour son argent. Sinon la traduction est excellente (enfin, à ce qu'il m'a semblé après avoir lu quelques pages), aucune tentative d'adaptation hasardeuse pour un public française. Si on devait pinailler, on pourrait regretter que l'éditeur n'ait pas choisi une typographie un peu foireuse, enfantine, comme celle de la version japonaise.
Enfin, et c'était un point sur lequel j'avais quelques craintes, il s'agit du premier tome (sur trois) d'une édition qui constituera l'intégrale de la série. Rappelons que Tonari no Yamada était une BD de type "strip" qui était publiée chaque jour dans un quotidien japonais. Delcourt aurait pu se contenter d'un "Best of", il n'en est rien. En comparant avec le tome 1 d'une édition japonaise (petit format, un peu plus de 150 pages), j'ai pu constater avec plaisir que tous les strips avaient été reproduits.
L'histoire ? Juste la chronique d'une famille japonaise type, avec le père, la mère, le fils, la fille, la grand-mère et le chien. On y suit leurs petits tracas de la vie quotidienne, tracas qui sont comme le reflet de la société japonaise. C'est drôle, sans prétention, parfois caustique, toujours tendre.Une sorte de Simpsons japonais, l’acide et l’humour déjanté en moins. A lire avec modération cependant. Bien sûr, le bouquin peut se lire rapidement. Mais ce serait dommage. Je conseillerais plutôt de lire une dizaine de pages par jour (il y a deux strips par page) afin de savourer ces moments passés avec la famille Yamada comme une friandise quotidienne, finalement un peu comme le lecteur japonais des années 90, lorsqu’il découvrait un strip des Yamada dans son journal. Et puis, à la longue, on a un peu l’impression de faire partie de la famille, de partager leur intérieur, de faufiler nos jambes sous une kotatsu pour savourer des mochis tout en écoutant avec délices les prises de bec quotidiennes de cette adorable famille.