Odessa, tu es donc un expat' français au Japon. Plutôt que de partir sur un débat politique (un tel vote pour tel parti, tel autre pour celui-ci...) je reviens au cinéma. En lisant tes posts je vois que tu connais bien le cinéma japonais (et peut-être le cinéma mondial, en général).
J'en profite pour te faire part de cette interrogation, puisque tu résides dans l'Archipel : les japonais sont-ils conscients d'avoir eu un cinéma d'une telle richesse et diversité, non seulement à l'époque de Rashomon mais aussi dans les 60's et 70's ? Je regrette que leurs dvd ne soient pas au moins sous-titrés en anglais, que certains titres n'apparaissent pas encore dans leurs catalogues. Cependant, nuançons tout cela : des penseurs japonais d'importance (Nakae Chomin...) pourtant très francophiles (ce dernier a traduit et s'inspire de Rousseau) ne sont toujours pas traduits en français, à l'exception de quelques textes assez courts, dans diverses anthologies.
Connais-tu le film sur Sanya (et accessoirement le quartier éponyme), -il est évoqué dans un texte de Félix Guattari- ? Apparemment terrifiant, ce film semble passé aux oubliettes et suscite donc l'intérêt.
Dans les posts précédents, tu évoquais Suzuki (etc...) : Fukasaku tenait bien la route dans les 70's, quand son oeuvre était à son apogée. Je crois que c'est le chaînon manquant entre les grands cinéastes intéressants (pas à chaque film mais bon) d'aujourd'hui : Ringo Lam de la grande époque, John Woo, Tsui Hark. Et Tarantino, évidemment, même s'il n'a pas repris ce qu'il y avait de plus intéressant chez Kinji Fukasaku.
Enfin, avec Kiyoshi Kurosawa, Suwa, Kawase, la relève est toujours assurée. Sans oublier l'animation (domaine que je ne connais pas), et des cinéastes comme Takashi Miike qui n'ont que leur audace (mais quelle audace !) pour réaliser, pour le meilleur et aussi pour le pire (à deux doigts du n'importe quoi).