Le Japon va rapatrier son contingent militaire déployé en Irak...
Ce mardi 20 juin le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a confirmé la décision de son gouvernement de rapatrier son contingent militaire déployé en Irak depuis février 2004.
Cette décision, annoncée peu avant la visite de Koizumi à Washington fin juin, met un terme à la mission la plus importante et la plus risquée confiée hors de l'archipel à l'armée impériale depuis sa défaite en 1945.
"Je veux exprimer mon profond respect et ma profonde gratitude à l'égard des Forces d'autodéfense qui ont travaillé dans des conditions très dures en étant pleinement conscients d'être en Irak au nom de tout le peuple japonais", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Le contingent japonais, fort d'environ 550 militaires, est principalement cantonné dans la ville de Samaoua, dans le Sud irakien sous commandement britannique.
Il n'a aucun rôle combattant en raison de la Constitution "pacifiste" du pays. Les militaires japonais accomplissent des tâches de construction d'infrastructures, comme des routes, et fournissent une aide en matière de formation du personnel des services de santé.
La décision de retrait intervient au lendemain de l'annonce par le Premier ministre irakien, Nouri Maliki, du transfert à compter de juillet à l'armée irakienne de la sécurité dans la province de Moussanna.
Ce secteur, dans le sud du pays, est placé sous le contrôle d'un contingent multinational sous commandement britannique.
AUCUN ROLE COMBATTANT
Le rapatriement de ces troupes, qui n'avaient aucun rôle combattant en Irak, pourrait débuter d'ici la fin du mois de juin et s'achever avant août.
Aucun militaire japonais n'a été tué ou blessé en Irak mais en 2004, trois civils avaient été pris en otages par des rebelles avant d'être relâchés sains et saufs.
Au total, six ressortissants nippons, dont deux diplomates, ont été tués par la rébellion en Irak.
A Canberra, le ministre australien de la Défense, Brendan Nelson, a annoncé mardi que son pays affecterait à la protection de la frontière irako-syrienne les quelque 460 soldats australiens assignés à la protection du contingent japonais.
Après le retrait d'Irak de ses forces terrestres, le Japon a l'intention de renforcer la mission de son aviation déployée au Koweït voisin où elle sert notamment à convoyer le personnel des Nations unies.
La présence militaire en Irak se heurtait à l'hostilité des pacifistes de l'archipel, estimant qu'elle était contraire à la Constitution adoptée après la Deuxième Guerre mondiale.
(Sources Reuters)