katana acheté au Japon dans les années 60

Bonjour à tous !

Je possède deux katanas achetés au Japon, de ce que j'en sais, dans les années 60 par mon arrière grand-mère.
Un seul a une signature (l'autre, sans signature, a même été raccourcis).
Pour l'un comme pour l'autre, mon petit doigt me dit que les poignées et fourreaux ne sont pas de l'époque de chacune des lames, mais plus vraisemblablement de la seconde guerre mondiale, ou des années 50.

Voilà pour une vue d'ensemble,

Fichier joint 4714

et la signature du plus long des deux

Fichier joint 4713

Pour d'autres images, plutôt que de vous bombarder de jpg, je vous laisse un lien vers un dossier qui les contient : http://new.light.free.fr/katana/
Ceux qui sont intéressés y trouveront une vingtaine de photos de ces katanas, dont des gros plans avec poignées retirées.

Je vous remercie d'avance si vous pouvez m'aider à dater et me dire l'origine des lames, et des éléments sur les photos ! :)

bonjour
Southboy
merci pour le lien
c'est très intérèssant
je suis sûr certains éminents spécialistes experts ,que l'on voit pas souvent dans ce forum,sauront répondre

Bonjour,

Signature : Hizen no kuni ju Tadayoshi saku.
(je ne me prononcerai pas sur l'authenticité des signatures)

Les montures ne datent pas de la seconde guerre mais sont plus anciennes (période Edo).

Merci pour ces réponses déjà rapides ! :)

Ce qui me laissaient à penser que les fourreaux n'étaient pas aussi anciens, ce sont les anneaux (kurigata si j'ai bien compris). Je m'imaginais, à tord il faut croire, que c'était un élément plus moderne dans la conception des fourreaux traditionnels.

J'ai aussi remarqué que la poignée de bois du katana le plus long (autant la lame que la soie qui est entière), est en fait la plus courte des deux. En outre il ne me semble pas avoir de quoi la fixer, et j'ai pas vu dans le bois de trou aligné avec ceux de la soie.

J'ai deux questions plus générales :
– Quelle est la date d'interdiction de l'exportation des katanas anciens au Japon ?
– Est-ce qu'il y avait déjà dans la première moitié du XXième siècle (jusque dans les 60's mettons), beaucoup de reproductions (voir de contrefaçons) fabriquées et vendues au Japon ?

Alors, il faut savoir que les lames, même à l'époque, étaient souvent "remontées". Dans un but marchand ou tout simplement esthétique. D'où le fait qu'il est très rare de trouver une lame avec sa première monture d'origine (crée sur mesures).
Donc il ne serait pas du tout étonnant que la Tsuka (poignée) et le tsukamaki (tressage de la poignée) aient été refait courant XXème. Les éléments par contre eux semblent plus anciens.
Concernant le mekugi ana (trou dans la tsuka), parfois il est un peu caché par le tressage. S'il y a un trou mais que celui-ci n'est pas aligné avec celui du Nakago (soie) c'est tout simplement que la tsuka est une pièce rapportée (à la va-vite) qui ne convient pas vraiment à la lame.
Etant donné que les lames sans koshirae (monture) étaient impossibles à vendre aux européens, on y ajoutait souvent une monture bas de gamme, souvent non adaptée, pour faire illusion.

- Il n'y a pas d'interdiction d'exportation des sabres hors du Japon, sauf cas exceptionnels.
- Au Japon il y a toujours eu des falsifications de signatures. Certains forgerons ou marchands n'hésitaient pas à apposer une signature d'un forgeron prestigieux pour pouvoir vendre leurs lames plus chères. Ce genre de lames restent bien sûr "authentiques" dans le sens où ce sont de vrais sabres japonais anciens, forgés traditionnellement et même parfois d'excellente qualité. Par contre leur valeur marchande est bien sûr grandement diminuée et elles ne pourront pas obtenir de certificat japonais.
Ensuite vous avez les reproductions chinoises &co sans aucune valeur, que l'on trouve principalement dans les pays asiatiques hors du Japon et qui sont bien sûr exportées en Europe.
Je ne peux par contre vous dire s'il y avait déjà début XXème beaucoup de reproductions vendues au Japon mais ça m'étonnerait. Les japonais avaient plutôt tendance à vendre aux européens de vraies lames mais sans grande valeur.

Merci beaucoup Florian pour ces précisions. Ça confirme ce que je supposais sur un possible ré-assemblage.

Par contre je m'attendais pas du tout à ce que les japonais n'hésitaient pas à l'époque à apposer des signatures d'autres forges sur des lames japonaises d'autres provenances ! Mais ça colle assez bien avec un achat fait par mon arrière grand-mère, partie faire du tourisme autour du monde, que de faire l'acquisition d'un de ces assemblages expéditifs.