• Dazai Osamu



    Biographie:

    Dazai Osamu, de son vrai nom Tsushima Shūji, est né le 19 juin 1909 dans le village de Kanagi, préfecture d’Aomori. Sa famille dispose de nombreuses propriétés dans la région ainsi que d’une grande influence politique (son père, Gen’emon, ainsi que son frère aîné, Bunji, siégèrent à la Chambre des Pairs)
    Brillant élève durant toute sa scolarité, il intègre en 1927 le Centre d’Etudes Supérieures de Hirosaki. Cette même année le célèbre romancier Akutagawa Ryūnosuke se suicide. Dazai, qui l’idolâtrait, en est profondément marqué. Il commence dès lors à négliger ses études, s’intéressant de plus en plus à la littérature et à l’écriture. Il se met à fréquenter les lieux de plaisirs et paradoxalement les milieux communistes. Deux ans plus tard, le 10 décembre 1929, il fait la première de ses nombreuses tentatives de suicide.


    Bon an mal an, il réussit tout de même ses examens de fin d’année et intègre l’Université de Tôkyô, section littérature française, en avril 1930. De plus en plus impliqué dans la vie littéraire, il commence à fréquenter l’écrivain Ibuse Masuji, et, en parallèle, s’implique financièrement et physiquement dans les actions du parti communiste. Suite à la découverte par son frère aîné Bunji de sa relation avec une geisha – Oyama Hastuyo – Dazai est exclu de sa famille le 19 novembre 1930. Le 28 novembre il tente une nouvelle fois de se suicider, cette fois-ci en compagnie d’une jeune femme – Tanabe Shimeko. Cette dernière n’en réchappe pas, et Dazai épouse le mois suivant Oyama Hastuyo. En 1931 sous la pression de son frère et divers ennuis avec la police il cesse toute relation avec le parti communiste. Sa production littéraire de l’époque est essentiellement poétique et il compose nombre de haïku. 1933 est l’année où il publie pour la première fois une nouvelle (Le Train) sous son nom de plume. Sa production commence à être abondante et son assiduité aux cours à l’Université de plus en plus faible. De fait, à la fin de ses études, l’année 1935, il n’obtient pas son diplôme. Fin mars de cette même année il tente une nouvelle fois de mettre fin à ses jours, essayant cette fois-ci de se pendre. Bien évidemment il échoue. A la suite de ce suicide raté, il a une appendicite qui évolue en péritonite et qui, elle, réussit presque à l'emporter dans l’autre monde. Après trois mois d’hospitalisation il sort guéri mais dépendant de la morphine.

    La reconnaissance littéraire vient enfin à sa rencontre. Deux de ses nouvelles sont présentées en juillet 1935 pour l’obtention du prix Akutagawa tout juste créé cette année là. Connaissant la passion de Dazai pour cet auteur et la renommée allant avec ce titre (sans parler de la bourse de 500¥, dont il avait grandement besoin), il en est très affecté et en tient rancœur à l’un des membres du jury, Kawabata Yasunari. Le lauréat de cette première édition est Ishikawa Tatsuzo. Ce prix étant attribué deux fois par an, Dazai croit qu’il va le recevoir en décembre, mais malheureusement cette deuxième édition du prix ne récompense aucun lauréat. L’année suivante sort son recueil de nouvelles Dernières Années, avec lequel il est grand favori pour le prix Akutagawa. Malheureusement, ayant déjà eu des nouvelles proposées pour ce prix, il n’est pas autorisé à y concourir à nouveau.

    Toujours dépendant de la morphine, il fait plusieurs cures de désintoxication entre 1936 et 1937. A la fin de ces différentes cures il apprend que sa femme l’a trompé. En mars 1937 il décide avec elle d’un double suicide, raté, à la suite duquel ils se séparent.
    Un an et demi plus tard il épouse Ishihara Michiko avec qui il aura trois enfants : Sonoko en 1941, Masaki en 1944 et Satoko en 1947. Durant la guerre du Pacifique, Dazai, contrairement à la majorité des autres écrivains japonais, continue d’écrire abondamment même si beaucoup de ses écrits sont victimes de la censure.

    A la fin de la guerre, Dazai, de nature fragile, a de plus en plus de problèmes de santé et sombre dans l’alcoolisme. Sa popularité auprès du public est de plus en plus grande, en 1947 il publie Soleil couchant puis La Déchéance d’un homme en 1948. Il ne vit pratiquement plus avec sa femme et c’est une jeune veuve, Yamazaki Tomie, qui prend le plus souvent soin de lui. C’est avec cette dernière qu’il réussit enfin à se suicider en se jetant dans la rivière Tamagawa le 13 juin 1948. Le corps de Dazai n’est découvert que le 19, jour de son anniversaire.


    Bibliographie des œuvres de Dazai traduites en français

    • Cent vues du mont Fuji : Edité chez Picquier, ce recueil comprend 18 nouvelles publiées entre 1933 et 1948:
      Mes Frères 兄たち VO
      Le Train 列車 VO
      Femelle 雌に就いて VO
      Paysage doré 黄金風景 VO VA (mp3)
      Toute plaisanterie mise à part 座興に非ず VO
      Un Vœu exaucé 満願 VO VA (real audio)
      Cent vues du mont Fuji富嶽百景 VO
      I can speak VO VA (real audio)
      Belle enfant おしゃれ童子 VO
      Le Chien 畜犬談 VO VA (real audio)
      Il y a tout de même une providence 善蔵を思う VO
      Huit tableaux de Tôkyô 東京八景 VO
      L’Aurore朝
      Le Jardin 失敗園 VO
      Pa-pa 父 VO
      Merry Christmasメリイクリスマス VO VF
      Narcissisme et cigarettes 美男子と煙草 VO
      Les Cerises桜桃 VO
    • Pays natal 津軽, 1944 : Edité chez Picquier. Dazai a écrit ce roman suite à ses aller-retour durant la guerre entre Tôkyô et son village d’origine. Il n’y était pas retourné depuis 1931.
    • Les deux bossus お伽草紙, 1945 : Edité chez Picquier. Ce livre regroupe plusieurs contes populaires lus par un père à sa fille dans un abri anti-aérien.
    • Soleil couchant 斜陽, 1947 Edité chez Gallimard. Ce livre est inspiré du journal intime d’Ota Shizuko, une jeune femme aspirant à devenir écrivain qui rencontra Dazai en 1942 et avec laquelle il aura une fille illégitime en 1947.
    • La Déchéance d’un homme 人間失格, 1948 : Edité chez Gallimard. Sous les traits d’un peintre, c’est Dazai qui se décrit lui-même.
    • Souvenir d’une coupure de cent yens貨幣, 1946 : Edité chez Picquier dans Anthologie de nouvelles japonaises – Tome II.
    • La Femme de Villon ヴィヨンの妻, 1947 : Paru dans Le Bulletin de l’Association des Français du Japon nos 93-94.
    • Madame Amphitryon 饗応夫人 : Paru dans le revue France-Asie no 76.