• Sumô: Les Yobidashi



    Quiconque aura assisté à un tournoi de sumo, que ce soit directement dans l’enceinte du Kokugikan à Tokyo, ou même à la télévision japonaise, aura remarqué ce personnage qui entre chaque combat, vient annoncer d’une voie lancinante, les noms des 2 futurs combattants.
    C’est le Yobidashi : le présentateur ou l’annonceur, comme on voudra.

    En réalité, ce personnage est une figure centrale et importante du sumo, car il a un rôle précis aussi bien pendant le tournoi qu’avant et après.



    Avant le tournoi :

    Tout d’abord, les yobidashi supervisent la construction et la démolition du « dohyô » (l’endroit ou les combattants s’affrontent). Ce sont eux qui recherchent la terre glaise appropriée à cette construction. Ils mesurent les dimensions du dohyô (côtés, hauteur), en marquent les limites (circonférence) et dessinent les lignes parallèles en son centre.
    Les plus jeunes yobidashi s’occupent des tâches proprement manuelles, et les plus anciens mesurent et supervisent le travail.

    Le « dohyô matsuri » est une cérémonie qui a lieu la veille du début du tournoi. Il s’agit d’une cérémonie solennelle Shintô, qui consiste à bénir le dohyô fraîchement construit.
    C’est un yobidashi qui débute cette cérémonie en frappant l’un contre l’autre ses deux batons de bois. A la fin de cette cérémonie, c’est encore lui qui habillé en « tattsuke bakama » (vêtement de travail traditionnel) parade sur le dohyô en frappant sur le « fure taiko » (tambours).
    Ensuite, il continue à parader dans certains quartiers de la ville, en annonçant les principaux combats du premier jour.

    Pendant le tournoi :

    Il joue alors le rôle d’annonceur. Vêtu d’un tattsuke bakama, le bras tendu et le coude plié, il tient ouvert un éventail blanc ne présentant aucune inscription.
    Il fait face au public, puis pivote alternativement vers l’est puis vers l’ouest en chantant les noms des futurs combattants.
    En fonction du rang de ces combattants, il annoncera soit seulement leurs noms, soit leurs noms, origines et heya (lieu d’entrainement). L’ordre de l’annonce change tous les jours : soit il commence par le lutteur du côté est, soit par celui du côté ouest.
    Il quitte ensuite le dohyô et laisse la place à l’arbitre.

    Entre les combats, il maintient en état la surface du dohyô en la balayant et l’humidifiant. Les yobidashi installent également les coussins des prochains lutteurs dans la zone d’attente.

    Il est aussi responsable des sceaux de sel et d’eau et du rituel à la fin de chaque combat, quand le lutteur victorieux doit tendre au prochain lutteur le « chikara-mizu » et le « chikara-gami ».
    Si le combat est primé, les yobidashi paradent au centre du dohyô en présentant des bannières, et c’est encore un yobidashi qui tend l’enveloppe contenant l’argent au vainqueur du combat.

    Chaque jour à la fin des combats, un yobidashi joue du « yagura taiko » (tambour) pour annoncer la fin officielle des combats de la journée.

    Après le tournoi :

    Les yobidashi supervisent la démolition du dohyô.

    Les yobidashi sont employés par la NSK (Nihon Sumô Kyokai), l’Association japonaise de Sumo. Ils y entrent très jeunes et sont classés hiérarchiquement.
    Plus ils sont anciens, et plus ils annoncent des matchs importants.
    Le plus ancien peut également être vue en tête de la procession au moment de l’entrée des yokozuna (plus haut grade des lutteurs de sumo).
    Ils prennent leur retraite à l’âge de 63 ans.