• Sumô: Nagoya basho 2003



    En division « makuuchi » (première division), chaque « rikishi » (mot japonais désignant les lutteurs de sumo) réalise au total quinze combats, soit un combat par jour. Le but est d'obtenir plus de victoires que de défaites, pour pouvoir monter dans la hiérarchie.
    Du 6 au 20 juillet dernier, s'est déroulé à Nagoya, le quatrième « hon-basho » (tournoi majeur) de l'année. Le tournoi a été des plus disputés puisqu'à cinq journées de la fin, ils étaient dix, fait rarissime, à pouvoir encore remporter le titre. Ce « Nagoya basho » a aussi été marqué par les déconvenues des deux « yokozuna ». Il est légitime de souligner, à notre grand regret, la relative faiblesse de niveau de sumo proposé.

    Les hommes forts

    Kaiô
    L' « ôzeki » a remporté le tournoi avec une fiche de 12 gains pour 3 pertes. Il n'a pu développer son style habituel, en raison de son problème, à présent récurrent, de sciatique. Il a fait preuve de beaucoup de courage pour remporter le quatrième titre de sa carrière.

    Chiyotaikai
    L'ôzeki a terminé en seconde position, avec 11 gains et 4 pertes. Il a perdu 14 kg depuis le dernier tournoi, et ceci semble lui avoir donné plus de vivacité. Il est apparu très véloce, et finalement, a du céder le « yushô » à Kaiô lors de la dernière journée, au terme d'un affrontement dantesque entre les deux ôzeki.

    Takamisakari
    La coqueluche du public a réussi un des meilleurs tournois de sa carrière. Bien qu'il n'ait remporté que 9 gains pour 6 pertes, il s'est tout de même débarrassé des deux yokozuna et des ôzeki Musôyama et Chiyotaikai. Un « shukun-shô », ou prix de la performance, est venu récompenser ces prouesses. Il a également réalisé un combat épique contre Kyokutenhô, au cours duquel il a emporté la décision grâce à un « utchari », c'est-à-dire un soulèvement de l'adversaire en même temps qu'un pivotement sur soi-même.

    Les déceptions

    Musashimaru
    De retour après 8 mois d'absence, le yokozuna n'était pas en assez bonne condition physique pour faire honneur à sa charge. Deux petits succès, et surtout trois revers consécutifs ont brisé net ses espoirs de bien figurer. Il s'est retiré en fin de première semaine. A 32 ans, s'il ne se reprend pas très vite, il se pourrait qu'il soit amené à prendre sa retraite.

    Asashoryû
    Le cas du jeune yokozuna a fait, une nouvelle fois, couler beaucoup d'encre. Tout le monde se souvient de son coup de sang après son combat, en mai, contre Kyokushuzan. Depuis, l'atmosphère entre les deux Mongols était électrique. Cette fois-ci, leur combat a encore dégénéré. Le yokozuna a tiré les cheveux de son adversaire, ce qui est formellement interdit. Ainsi, Asashoryû a été disqualifié. Quelques jours plus tard, après la défaite du yokozuna contre Takamisakari, les deux compatriotes en sont venus aux mains dans les vestiaires. Une attitude indigne d'un « rikishi »! Le jeune homme doit impérativement se reprendre, et faire preuve d'une attitude plus conforme aux exigences que sa charge lui incombe.