• Le kôdan



    Qu'est ce que le kôdan ?

    Le kôdan présente beaucoup de similitudes avec le rakugo, puisque le conteur professionnel appelé " kôshakushi ", se présente assis sur une scène, face à un bureau et raconte une histoire en frappant le bureau avec un éventail pour donner du rythme à son récit. A l'époque d'Edo, cet art était appelé " kôshaku " et il a été appelé ensuite " kôdan " à partir de Meiji.

    A l'inverse du rakugo où les histoires sont le plus souvent comiques, le kôdan se caractérise par des contes historiques de guerre ou de vengeance qui combinent des faits réels et de la fiction. Alors que le rakugo se présente plutôt sous la forme d'une conversation, le style narratif du kôdan est différent.
    La période Muromachi ( 1333-1568 ) a vu l'apparition de conteurs fameux, connus sous le nom de " taiheiki-yomi " qui étaient souvent des " rônin " ayant perdu leur seigneur pendant la longue période de guerre civile ( 1467-1568 ). C'est en racontant ces histoires, qu'ils espéraient retrouver un nouveau maître.

    Au début d'Edo, certains d'entre eux étaient connus en tant que " conteurs de rue " et c'est ainsi que la profession de " kôshakushi " apparu. Ils étaient appréciés et respectés pour leur érudition et étaient souvent payés pour raconter des histoires devant le shogun. Pendant la période d'Edo, le kôdan était pris avec plus de sérieux que le rakugo, le manzai (dialogue comique) ou les acrobates qui étaient considérés comme des amusements légers et peu sérieux.


    Qui ont étés les plus célèbres de ces conteurs de kôdan ?

    A l'époque où la société d'Edo devenait plus rigide, Fukai Shidôken était apprécié du public pour son style satirique qui allait à l'encontre du courant et qui critiquait la politique et la société.
    A la même époque, Baba Bunkô devint populaire avec ses récits de guerre et ses histoires de famille célèbres. Il fut censuré et exécuté par le shogun pour avoir trop critiqué sa politique.
    Tous les deux ont largement contribué à faire du kôdan, un art très apprécié de la population.

    Pendant la période de Meiji, le plus populaire conteur de kôdan fut sans conteste Matsubayashi Hakuen II (1834-1905), dont la spécialité était de raconter les histoires d'un voleur. Cela lui valut d'être rapidement appelé " Hakuen le voleur ".

    Apprécié de l'acteur de kabuki, Ichikawa Kodanji IV et en très bons termes avec le dramaturge (de kabuki) Kawatabe Mokuami, Hakuen a vu alors plusieurs de ses histoires reprises dans le théâtre kabuki, comme par exemple Nezumi Kozô et Tenpô Rokkasen.