• Les couples au Japon



    « Peu de Françaises accepteraient que leurs maris ne rentrent presque jamais dîner tous les jours de la semaine, et partent systématiquement le dimanche pour aller jouer au golf ou pêcher entre copains. S'il arrive à leurs époux d'être mutés à l'autre bout de la France et à plus forte raison à l'étranger, elles trouvent tout à fait normal de les accompagner. Il en va tout autrement des Japonaises : il est parfaitement admis que l'homme travaille tard et dîne tous les soirs, ou presque, avec ses collègues, qu'il ait ses propres distractions le week-end, et soit muté dans un poste loin de chez lui, sans être accompagné.
    Cette diférence dans la manière d'être des couples japonais tient en grande partie à la nature des relations entre mari et femme. En Occident, les liens affectifs qui provoquent le mariage restent relativement vivants, même après de longues années de vie commune (et même malgré quelques petits incidents de parcours).
    Chez les Japonais, on a l'impression que le mariage est avant tout une sorte d' "association" entre deux personnes qui estiment raisonnable de fonder ensemble un foyer. Il y a à peine quelques décennies, la plupart des mariages étaient arrangés par des amis de la famille ; les jeunes gens se rencontraient et se fréquentaient quelques semaines ou un mois, dans la perspective d'un mariage éventuel. Aujourd'hui, heureusement, l'initiative en revient le plus souvent aux intéressés. Mais au bout de quelques années, les rapports entre mari et femme perdent leur caractère sentimental pour devenir au mieux des liens de bonne camaraderie, tournant souvent autour de l'éducation des enfants. Le mari a sa vie, ses distractions, ses amis. La femme de son côté, mène une existence autonome, dont le mari est absolument exclu. Ce qui explique que l'absence du chef de famille aux repas du soir ne pose aucuns problèmes, et que son affectation à un poste éloigné est acceptée sinon avec joie, du moins avec une bonne dose de philosophie par toute la famille. Il n'est d'ailleurs pas rare d'entendre une épouse japonaise affirmer qu'elle est contente que son mari ne rentre pas dîner, lui épargnant ainsi la peine de se tracasser pour le repas du soir. En général, le mari n'est pas cet être chéri que l'on comble d'égards et d'affection comme dans les foyers occidentaux, mais un individu souvent qualifié du terme cynique de "déchet encombrant" (sodai-gomi). »

    [...]


    Extrait tiré du livre L'Abécédaire du Japon de Takashi Moriyama.

    Notes personnelles :

    J'ai eu l'expérience de vivre au Japon dans la famille de ma correspondante, et il est vrai que la relation entre les parents de mon amie était plus amicale qu'autre chose. Peut-être est-ce ma présence qui à joué la-dessus, mais je ne pense pas. Ils s'entendaient très bien, mais jamais un petit bisou ou un petit signe d'affection.
    Mais contrairement à ce que dit Moriyama-san, je ne trouvais pas que le mari et la femme avaient leur vies à eux, et personne n'était exclu. Evidemment, je ne peux pas dire si l'auteur de l'article que j'ai recopié à entièrement raison, car mon expérience au Japon fut trop courte et je n'ai rencontré que peu de couples. J'ai eu l'occasion de rencontrer des couples de jeunes, des flirts entre lycéens, et c'est vrai qu'ils font plus ressortir leurs sentiments l'un envers l'autre que pour les couples bien installés et mariés.
    J'ai donc posté cet article afin de voir ce que vous en pensez et j'attends vos commentaires.