• Apprendre toute la vie

    Réconcilier le travail, la communauté et l’école pour une société du savoir.
    L'apprentissage tout au long de la vie fait désormais partie intégrante du processus de réforme de l’éducation en Asie où l'on s'efforce par ce biais de rattraper le retard consécutif à la crise de 1997 et d’intégrer l’économie mondialisée.

    La plupart des gouvernements des pays asiatiques voient dans l'apprentissage tout au long de la vie une stratégie vitale pour relever les défis de la mondialisation. Des pays comme la Chine, la Malaisie ou la Thaïlande mettent aujourd'hui l'accent sur l’avènement d'une économie du savoir.
    La Corée cherche pour sa part, avec l’éducation tout au long de la vie, à minimiser l'importance du cursus et des diplômes universitaires. Au Japon, l'objectif est de poursuivre la marche vers une société où l’éducation dure tout au long de la vie. Au-delà de ces différences, l’éducation tout au long de la vie est aussi considéré comme une stratégie pour reprendre, après la crise de 1997, le chemin d'une croissance solide et durable.

    L'examen rapide proposé ci-après des tendances et des politiques adoptées dans différents pays reflète bien la diversité des solutions et des innovations mises en oeuvre.

    En Chine et en Thaïlande, la réforme éducative des années 1990 a eu pour objectif de faire de l'apprentissage tout au long de la vie une réalité. Face à l’accélération actuelle de la mondialisation, les deux pays tâchent d'introduire, en les adaptant, des stratégies empruntées à des pays voisins. La Chine est en train de mettre au point diverses stratégies de soutien visant à accélérer la modernisation du pays et à instaurer une économie de marché.

    Ces efforts de transformation des zones rurales, de restructuration du marché du travail et d'instauration d'une économie du savoir déterminent les objectifs et les stratégies d'apprentissage tout au long de la vie. La tâche est immense et il faudra restructurer les cadres institutionnels, afin de garantir l’accès, l'offre et la reconnaissance des acquis.

    La Thaïlande a été l'un des premiers pays d'Asie à adopter une loi sur l’éducation, qui désigne clairement l'apprentissage tout au long de la vie comme l'un des principaux objectifs de l’éducation. La réforme en cours, qui vise à offrir à tous les citoyens le même accès à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, devrait accélérer la reprise, après la crise, - et consolider la dotation en capital humain. Cette réforme insiste beaucoup sur les partenariats entre les ministères, les pouvoirs publics (central, régionaux et locaux), le monde des entreprises et les autres partenaires sociaux afin d'octroyer davantage d'autonomie aux prestataires publics et de les rendre plus réactifs.

    En Malaisie, l’intégration du concept d'apprentissage tout au long de la vie dans les politiques d’éducation et de formation est récente. Le pays met l'accent, dans le cadre d'une stratégie plus large d'instauration d'une économie du savoir, sur «l’employabilité», les compétences et la productivité, en insistant sur l'offre formelle et l'enseignement post-secondaire technique et professionnel ; plusieurs ministères sont impliqués. Ce projet se déploie dans un cadre de planification plus général, où le gouvernement joue un rôle clé dans un processus centralisé.

    Une attention particulière est accordée à l'articulation des différents sous-systèmes et aux qualifications, de manière à augmenter l'offre privée.

    En Corée, l'apprentissage tout au long de la vie adopte une nouvelle approche des qualifications, qui se traduit par la mise en place d'un système de crédit – un mécanisme souple qui reconnaît la diversité des expériences acquises à l’école et au travail. Dans un pays où l’entrée à l’université dépend toujours de concours très sélectifs excluant largement les adultes, ce système de validation des acquis a ouvert de nouvelles voies d'apprentissage pour obtenir des qualifications supérieures.

    Cette réforme a participé à la réhabilitation de l’éducation non formelle et les étudiants adultes ont désormais accès aux formations et aux diplômes du supérieur. La mise en oeuvre du projet est encore modeste. Pour se développer, il aura besoin de la mise en place de la validation des acquis professionnels. Il faudra aussi revoir le système de financement, qui dépend aujourd'hui de l'État.

    Au Japon, l'approche retenue est totalement différente. Les autorités considèrent, dans une large mesure, que l'apprentissage tout au long de la vie est une solution pour résoudre les difficultés croissantes rencontrées dans les établissements scolaires (résistance des élèves à l'apprentissage, opposition à l'autorité et apparition de nouveaux schémas de transition entre l'école et le monde du travail). Les stratégies portent sur la coopération avec les communautés, qui devrait permettre de «fusionner» les écoles et la société.

    Si le ministère de l'Éducation assume la responsabilité générale du projet, la mise en oeuvre se fait surtout aux niveaux régional (dans les préfectures) et local (dans les municipalités). Les dispositions prises pour favoriser l'interaction entre les élèves et leurs communautés, sur la base d'initiatives de la société civile, visent à leur communiquer une «joie de vivre» et à responsabiliser les parents et la communauté dans son ensemble.

    Dans toute l'Asie, la mondialisation, associée aux évolutions internes des pays, avec par exemple le vieillissement des populations, a profondément transformé l'emploi, la famille et l'école. Les tensions liées à ces phénomènes provoquent parfois de graves dissensions sociales. La volonté d'introduire l'apprentissage tout au long de la vie traduit bien la préoccupation des pouvoirs publics asiatiques, qui souhaitent restaurer les liens entre l'école, le marché du travail et la communauté.

    Pour plus d'info visiter le site internet de National Institute for Educational Policy Research