• De Meiji a l'an 2000



    Le Mainichi Shinbun a consacré depuis quelques mois une série à l'histoire du siècle écoulé.

    En voici la premiere partie, les annees 1900-1905.

    Le Japon amorce son tumultueux 20ème siècle en offrant des signes laissant présager de son futur – une attaque secrète contre une grande nation occidentale, des avancées en Corée et en Mandchourie et un contrôle plus strict sur ce que les 43 millions de japonais ont plus ou moins le droit de faire.
    <p>A l’instar des Forces d’Auto-Défense qui ont récemment démontrées leur nouvelle puissance en envoyant des navires à l’étranger (NDT : au cours du conflit afghan), la nation avait exprimé sa confiance en elle-même, en exécutant son premier criminel «non-japonais », abrogeant de fait des traités internationaux défavorables à son égard et s’alliant à la Grande-Bretagne, à l’époque le plus impressionnant pouvoir impérial du monde.

    Une autre chose nous rappellant le Japon moderne : les finances de la nation étaient dans un état catastrophique, et ce pour les cinq premières années du siècle. Un crack boursier toucha la Bourse de Tokyo en 1902, et ce fut la guerre qui mena les finances publiques jusqu’à la fin de 1904.
    <p>Les problèmes militaires ont joués un rôle majeur dans le développement de la nation de 1900 à 1904. Les troupes japonaises ont rejoint la force multi-nationale placée en Chine dans le but d’enrayer la révolte dite des «Boxers ». L’année suivante, la nation signait une alliance de 20 ans avec le Royaume-Uni.

    Dans le même temps, les relations avec la Russie se durcirent au sujet de la Mandchourie. Le Japon lança une attaque surprise sur la flotte russe à Port Arthur le 10 Février 1904, quatre jours après une déclaration de guerre. Les troupes terrestres marchèrent un peu plus tard vers les positions russes en Mandchourie à travers la péninsule coréenne, en violation de la neutralité déclarée de la Corée dans le cadre de cette guerre. Les troupes y restèrent stationnées. Même après la fin des hostilités en 1905.
    <p>Le changement avait été un mot d’ordre pour l’armée au cours du siècle précédent. Les premiers tests nationaux de dinamite eurent lieu à Tokyo au cours de l’année 1902, et le kaki fut adopté comme couleur des uniformes en remplacement du bleu, marquant une réelle avancée vers la modernité.
    <p>Une autre approche de la modernité se développait, au sein même des foyers japonais. Les gens commencèrent à fêter régulierement Noël à compter de cette période. Avec l’autorisation gouvernementale de 1903 autorisant la consommation de bière à la maison, les publicités pour les marques de bière commencèrent à fleurir dans les journaux et cette boisson commença à se répandre dans la population, entraînant la création de clubs, dits «Jardins de la Bière », dans la Capitale.
    <p>En 1902, un évenement matérialisa ce qui devint plus tard une institution annuelle – Le Concours National de Cuisine de Viande de Cochon.

    Cependant, les politiciens qui ont mené la nation du féodalisme à la modernité en un peu moins d’une génération ont une approche très paternaliste avec les personnes qu’ils gouvernent.

    Dans la période de 1900 à 1904, de nouvelles normes législatives furent introduites, concernant le style de coiffure que les femmes pouvaient avoir, les pousseurs de Pousse-pousses et autres palanquins ne devaient plus apparaître pieds nus en public, et la mixité des bains publics ( 温泉 - Onsen ) interdite.

    La personnalité de la période

    Maresuke Nogi (1849-1912) Général d’Armée


    La carrière précoce de Nogi fut aussi fameuse pour ses échecs que pour ses succès. Il était renommé pour être un ivrogne et prôner la débauche. Cependant, il fut très efficace dans le commandement de ses troupes au cours de la guerre sino-japonaise de 1894-95 et servit comme gouverneur de Taïwan – tribut de cette même guerre - de 1896 à 1898. L’exploit qui l’a amené à la postérité fut le siège qu’il mena à Port-Arthur, durant la guerre russo-japonaise de 1904-05, où environ 60.000 hommes périrent sous ses ordres. Il a aussi su capter l’attention des japonais, avec son acceptation très stoïque de la mort de ses deux fils, et par son suicide, avec sa femme, peu de temps après que l’empereur Meiji ne soit décédé en 1912.

    Article de Ronan Tyler

    Cet article a été traduit par les membres du site lejapon.org.

    De Meiji à l'an 2000, 2ème partie