• Zôka ni shitagai, zôka ni kaere



    Suivre la nature, retourner à la nature Bashô.
    N'avez vous jamais ramassé une pierre lors d'une balade parce que sa forme évoquait un paysage ou un animal ?
    Si vous aviez "élevé" votre pierre selon les règles du Yôseki, elle aurait acquis une patine et le droit à l'appellation de suiseki.
    A l'origine, en Chine, ces pierres devaient principalement évoquer l'univers tel que le voyait les bouddhistes : une montagne nommée Sumeru autour de laquelle tournent soleil, lune et étoiles.
    Quelques siècles plus tard, les suiseki sont arrivés au japon. ils deviennent alors une forme d'art et ont pour but de suggérer une scène naturelle. Ils sont très souvent exposés avec les bonsaï.


    Pour passer de l’état de vulgaire pierre a celui de suiseki, il faut suivre l’une des deux voies suivantes pendant quelques dizaines d’années :
    La voie humide, si la pierre doit figurer un paysage, elle est alors placée à l’extérieur, à l’abri du soleil direct, et sera arrosée régulièrement d’eau non calcaire.


    La voie sèche, si la pierre doit figurer une forme humaine ou animale, elle est alors placée à l’intérieur et sera régulièrement frottée d’un chiffon doux puis entre les mains afin que le sébum de la peau la lustre.



    Après ce traitement et lui seul ( ni taille , ni sculpture ), les pierres obtiennent deux qualités essentielles : sabi, la patine et mochikami, et peuvent alors être exposées en tant que suiseki soit sur un daiza, petit socle en bois adapté aux contours de la pierre, soit sur un suiban, plateau très plat contenant du sable pour symboliser une plaine autour d’une montagne ou de l’eau pour symboliser la mer autour d’une île.

    Les suiseki les plus recherchés sont les plus simples, de couleur sombre, issus de roches dures. Les différents éléments doivent être contrastés mais harmonieux ; équilibrés mais asymétriques. L’idéal étant d’avoir des oppositions : rugueux/lisse, sombre/clair, vertical/horizontal…


    Je laisserai le mot de la fin au maître japonais, Arishige Matsuura « Un bon suiseki a le pouvoir de représenter aux yeux de l’homme, sur quelques centimètres, la terre entière et le cosmos ».