• Obtenir une bourse d'étude Monbusho



    Il y a plusieurs façons de venir étudier au Japon, mais le plus confortable reste d'utiliser un programme d'échange entre le Japon et la France.
    Il sera ici question de la bourse Monbusho (proposée par le Ministère de l'Éducation Nationale et de la Recherche japonais), que je connais puisque c'est grâce à cette bourse que je suis ici. Étant français, ce que j'écris est valable pour la France ; cependant cette bourse existe pour tous les pays, je vous invite à contacter l'ambassade du Japon de votre pays pour plus d'informations.
    La date limite de dépôt de dossier est généralement fixée fin juin de chaque année, mais afin de trouver des contacts il peut être utile de préparer son dossier tôt.

    Conditions

    Avant toute chose cette bourse s'adresse à des étudiants titulaires d'un diplôme Bac+4 ou sur le point de l'obtenir... De plus il faut avoir suivi une scolarité sans redoublement. Oui, travailler à l'école mène plus facilement au Japon (où ailleurs) que d'apprendre les kanjis pendant le cours de maths.

    Dans les domaines liés à la langue japonaise (littérature, histoire japonaise...) il est nécessaire d'avoir une bonne connaissance de la langue. Pour les autres ce n'est pas nécessaire. En architecture ou dans les beaux-arts, il est nécessaire d'être diplômé au moment du départ.

    Pour finir, on ne peut pas candidater en même temps que son conjoint, ni si son conjoint a déjà obtenu une une bourwe Monbusho !

    Principe

    Si vous répondez à ces conditions voici ce que vous pouvez obtenir:

    • Une allocation mensuelle de 184.000 yen par mois
    • Une indemnité d'installation de 25.000 yen versée dès l'arrivée au Japon
    • Le transport (aller retour Paris - Tokyo ou Paris - Osaka) est pris en charge
    • L'accès à des logements bon marché (environ 30.000 yen par mois)
    • 6 mois de cours de japonais à plein temps (les boursiers ayant déjà un niveau suffisant en sont dispensés)
    • L'accès gratuit à l'université (pas de frais d'inscription)
    • Une durée de 2 ans renouvellable tous les ans jusqu'à la fin des études (tant que tout se passe bien avec le professeur)

    Je précise qu'il s'agit là d'une grande opportunité car les étudiants japonais (même en thèse de doctorat, ou ayant de faibles revenus) ne perçoivent aucune bourse. Ils doivent au contraire débourser jusqu'à un million de yen de frais d'inscription annuels ! Au mieux l'université leur prête de l'argent à un taux zéro (ou très faible), souvent ils doivent travailler "arbeit".

    Cependant, il n'y a pas excessivement de candidatures (contrairement à l'Australie par exemple) c'est donc une bourse qui reste accessible.

    Si vous avez déjà un doctorat, vous pouvez aussi candidater pour faire un "post-doc" mais il vaut mieux demander une bourse JSPS (Japan Society for Promotion of Science). Ces bourses sont nettement mieux rémunérées plus du double).

    Modalites d'inscriptions

    Nous arrivons dans le vif du sujet: comment demander la bourse - et l'obtenir. Une chose importante à saroir pour comprendre le mode de fonctionnement des universités au Japon: rans professeur vous n'êtes personne.

    • Puisque les japonais appliquent ce principe à l'étranger aussi, il vous faudra nécessairement un appui dans votre université ou école d'origine. Concrètement vous aurez besoin d'une lettre de recommandation, mais plus généralement il est préférable d'impliquer au moins un professeur dans votre aventure. D'une part parce qu'il vous aidera à monter votre dossier, écrira nécessairement une lettre plus élogieuse s'il vous connait vous et votre projet, et d'autre part parce qu'il est important de garder un lien avec la France une fois au Japon. N'oubliez pas que les professeurs du supérieur sont souvent friands de relations internationales, et que votre séjour peut initier une collaboration avec un laboratoire de recherche japonais.
    • Vous devrez présenter un projet de recherche ou d'étude au jury, résumé en une page. Dans le dossier, ce projet est presque aussi important que votre CV ! Étant étudiant vous ne pourrez probablement pas écrire vous-même un projet porteur, parlez-en à votre professeur français.
    • Le plus important est de trouver un professeur japonais prêt à vous recevoir, sans quoi vous ne pourrez pas candidater pour la bourse, Ce sera bien sûr plus simple s'il existe déjà une collaboration entre votre université et une université japonaise. Sinon, il vous reste à chercher sur Internet le professeur dont la spécialité correspond à votre projet. Expliquez-lui votre projet, et dites-lui qu'il s'agit d'une candidature pour une bourse Monbusho. Uf professeur qui reçoit un étudiant Monbusho a également un budget supplémentaire destiné à équiper l'étudiant el matériel, donc c'est rarement une mauvaise affaire pour eux.

    Une fois ces trois éléments réunis (professeur français, projet et professeur japonais) le principal est fait et il ne reste plus que la paperasse avant l'entretien. Accrochez-vous bien car il vous faudra une pile de documents impressionnante (l'intégralité des diplômes, une description de vos études depuis l'école primaire...) en 5 ou 6 exemplaires. Contactez EGIDE pour obtenir les dossiers d'inscriptions. Il faudra vous dépêcher car EGIDE ne donne les dossiers d'inscription que fin mai pour une data limite fin juin, vous aurez donc un mois pour rassembler les papiers.

    Si vous le pouvez, essayez de collectionner les lettres de recommandations de professeurs français ou, mieux, japonais. Seule une lettre de votre professeur français est nécessaire mais si vous en avez plus ça ne peut pas nuire, bien au contraire.

    Après avoir remis le dossier à EGIDE au plus tard fin juin, vous serez convoqué en juillet pour un entretien à l'ambassade du Japon à Paris.

    Le jury est composé de 6 personnes, composé de japonais et de français, de scientifiques et de spécialistes du Japon. L'entretien dure environ un quart d'heure, c'est très bref. Il peut être utile de préparer l'entretien avec votre professeur français, surtout pour préparer les questions techniques.

    • Le plus important est d'être sûr de soi: qui nous envoie, qui vous reçoit, ce que vous ferez. Vous devez montrer que tout est prêt, vous y compris, et qu'il ne manque plus que leur feu vert.<br />
      <li>L'entretien est en français, il n'est pas nécessaire de parler japonais; il faut cependant montrer un intérêt pour la langue japonaise. Après tout vous devrez suivre des cours intensifs pendant six mois ! Donc si vous ne connaissez rien du japonais, apprenez au moins quelques phrases simples pour montrer votre intérêt.
    • Il se peut qu'un membre du jury soit de votre spécialité, et qu'il vous pose une question sur votre projet. Vous devez être capable d'expliquer chaque mot de votre projet. Il se peut même qu'on vous pose une question technique sur votre domaine sans relation avec le projet...

    Si tout c'est bien passé, l'ambassade vous annoncera fin août que vous êtes "recommandé auprès du Monbusho". Clairement, ça veut dire que vous êtes pris... Félicitations ! Il faut tout de même attendre avril avant de partir.

    Finalement, vous devrez prendre contact avec votre université vers février ou mars pour le logement. Un billet d'avion vol direct par la JAL vous sera remis, et des employés de l'AIEJ vous attendront à l'aéroport de Narita ou Osaka. Après vous avoir remis les 25.000 yen de prime d'installation, ils vous escorteront (bus-limousine puis taxi) jusqu'à votre nouveau logement.

    Épilogue

    Il s'agit de mon expérience, et ce qui - selon moi - devrait être fait pour mettre toutes les chances de son côté. Cela ne veut bien sûr pas dire qu'il faut nécessairement suivre ces instructions à la lettre pour obtenir la bourse, et que la moindre erreur serait fatale. Si vous êtes motivé, bon dans votre domaine, il n'y a pas de raison de ne pas obtenir cette bourse.

    Pour plus d'informations: EGIDE.