• Le bambou



    Le bambou est le symbole naturel de la plénitude du néant car il croît autour du vide, ce qui est pour les maîtres zen le centre subtil du développement spirituel.
    Plus généralement il fut un symbole de fertilité, d’altruisme et d’une famille heureuse à l’image du pied-mère qui nourrit sa famille autour de lui.

    Qu’est-ce que le bambou ?

    Le bambou fait partie de la famille des graminées, il s'agit donc d'une herbe géante ! Il se développe à partir de rhizomes, une tige souterraine à partir de laquelle se développent les racines et la partie aérienne, et atteint sa maturité entre 4 et 5 ans. Le rhizome stocke les réserves nécessaires à la croissance spectaculaire des turions (jusqu'à 1 mètre par jour pour certaines espèces).


    Ces derniers, très tendres, sont protégés au cours de leur croissance par des écailles imbriquées appelées gaines. On le trouve surtout en Asie, Amérique du sud et Afrique, on recense environ 80 genres et plus de 1300 espèces.


    Le chaume désigne la tige principale chez les graminées. Chez les bambous, ce chaume est aussi appelé canne. Le chaume se compose de fibres de cellulose, comme un arbre, mais contrairement au bois ses longues fibres contiennent de la lignine et de la silice. La morphologie creuse du bambou associée à ses nœuds répartis uniformément sur la tige accroît sa résistance latérale.
    Sa résistance mécanique longitudinale et verticale est bien supérieure à celle de l'acier (résistance : 1 tonne/cm2), il est souple, léger et flexible à volonté.
    Soumis à une température élevée, il ploie facilement et conserve sa forme artificielle sans perdre de son élasticité ni de sa solidité, il possède un don une ininflammabilité relative.
    Il résiste mieux, en moyenne que le bois à la solvabilité de l'eau, il est inoxydable, imperméable et imputrescible. C’est pourquoi on l’utilise entre autre dans le béton armé.



    Utilisation et inspiration

    Dans l’art :
    La calligraphie et la peinture sont intimement liées. Peindre est une méditation.
    Le pinceau exerça une énorme influence sur le développement de l’écriture. Les idéogrammes semblent eux-mêmes faits de feuilles de bambous.
    L’artiste unifie son esprit pour, en un seul jet d’énergie, faire jaillir l’encre noire sur la page blanche.
    Parmi tous les modèles des peintres chinois, le bambou était un de leurs sujets favoris, tout comme le nu dans les académies de dessin occidentales. Il leur permettait de traduire le mouvement du vent, de visualiser la force ressentie de l’essence du monde. Au fil des âges se développa la sculpture. Le grain serré de la fibre permet un travail d’une finesse étonnante : décoration d’objets usuels (boîtes, étuis, lampes…) et même la réalisation de statues.

    L’alimentation :
    Le bambou ne fait pas (actuellement) partie de l’alimentation traditionnelle occidentale. Une raison vient du fait qu’il n’est pas encore suffisamment cultivé en Europe. Il existe bien sûr en boîtes de conserve… mais comme bien d’autres légumes, il y perd une partie de ses qualités. L’importation de produits frais, et c’est ainsi qu’il est délicieux, n’est pas évidente en raison de l’éloignement des pays producteurs et de la nécessité de consommer rapidement après la récolte. Tout amateur de jardin peut aussi produire ses pousses de bambou s’il dispose d’un peu de terrain. Bien que vu sous cet angle le bambou puisse être considéré comme un légume, il n’est pas nécessaire de le cultiver au potager. La même touffe ou la même haie de bambous peut à la fois jouer un rôle ornemental et alimentaire.

    Le bambou au Japon :

    Le bambou a joué un rôle majeur dans la société japonaise depuis les temps les plus reculés; solide, léger et flexible il fut utilisé pour de nombreuses réalisations.
    Durant la période Jomon (. 10,000 A.C -. 300 A.C.) on l’utilisait pour faire des paniers et des peignes. Les fouilles archéologiques d’Honshu et de Kyushu laisse présumer que le bambou était déjà consommé a l’époque.
    Durant la période Yayoi (300 A.C.- B.C. 400), le bambou fut également utilisé pour faire des casiers pour pêcher.
    Des sites de l’époque Nara (710-794) prouve que le bambou était utilisé pour faire des manches de pinceaux et des instruments de musiques comme la flute, le shakuhachi.
    Les bambous étaient utilisés comme conduites d’eau comme celles retrouvées a Nagaoka-kyo (capital impériale de 784 a 794) Ils furent découvert dans un excellent état de préservation malgré leurs 1200 ans.
    Pendant l’époque Heian (794-1192) une culture plus raffinée se développa au japon et le bambou fut, alors, utilisé tant pour la réalisation d’ustensile du quotidien, que comme objet de décoration. <br />
    Pendant l’époque Kamakura et Muromachi (1192-1573), le bambou fut également utilisé pour créer des armes de samouraïs tels que des arcs.
    Le bambou fut également un matériaux essentiel du style architectural, sukiya-zukuri qui apparut aux époques Azuchi-Momoyama(1573-1603) et Edo ( 1603-1868 ). Le bambou ne fut pas seulement utilisé pour renforcer les murs mais aussi comme élément décoratif de l’architecture comme pour les tokonoma des maisons de thé.



    Le bambou dans les jardins
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    Le bambou est une plante tellement importante dans l’environnement des japonais qu’il a forcement trouvé une place de choix dans ses jardins. Mais on constate que le bambou est en général présenté seul, sans autre plante. La raison est simple, cette plante a une croissance plutôt incontrôlable et les japonais ayant bien compris cela utilisent le bambou soit en lui mettant des barrières pour contrôler son expansion ( eau, mur souterrain…). De plus le bambou est une plante agressive pour ses congénères, il détruit les racines des plantes l’entourant afin de s’approprier plus de place. C’est principalement pour ces raisons que le bambou sera soit utiliser seul dans une cours ou dans un jardin de bambou. On retrouve parfois le bambou sous forme de bosquet, pour les petites espèces.