• Robotique, nanotechnologie, transport intelligent...

    Robotique, nanotechnologie, transport intelligent... L'industrie nippone, souvent en avance sur les Occidentaux, conçoit les technologies de demain.
    On peut regretter que le japon ait tardé à surfer sur la vague mondiale des technologies de l'information. Mais, dans la mesure où ces technologies sont déjà partie intégrante de l'activité économique et sociale, il faut à présent se tenir prêt pour une course de longue haleine. Le gouvernement [japonais] vient d'ailleurs d'adopter un train de mesures visant à doter le pays des structures nécessaires.

    En mai, le Japon s'est inscrit en pionnier en lançant le premier téléphone portable de la troisième génération. De leur côté, les entreprises, désireuses de créer un renouveau industriel, innovent intensément aussi bien en matière d'organisation que de gestion. Lorsque là-dessus viendra se greffer la révolution des technologies de l'information, nul doute que le Japon pourra à nouveau jouer un rôle de premier plan dans les compétitions internationales.

    Dans le domaine de la robotique, par exemple, on s'attend à ce qu'une nouvelle industrie voie le jour au cours des dix prochaines années, avec la production de robots-jouets et surtout d'humanoïdes dotés des mêmes mouvements et fonctions que les hommes et capables de se substituer à eux. Le Japon est le pays qui utilise le plus grand nombre de robots industriels - plus de la moitié du parc mondial , et il en produit lui-même une quantité record.

    En perfectionnant sa productivité et en intégrant dans ses robots des sentiments humains et des fonctions thérapeutiques, il ouvrira les portes de la société de demain. Au Salon de la robotique qui s'est tenu l'automne dernier à Yokohama, les vedettes étaient deux humanoïdes capables de marcher, conçus par Sony et par Honda. Le rêve est en train de devenir réalité.

    Des robots de compagnie et d'autres capables d'assurer les tâches ménagères sont aussi apparus ces derniers temps. De l'avis de certains experts, dans l'avenir, la robotique pourrait constituer un marché plus important que celui de l'informatique.

    LES NOUVEAUX PRODUITS AU SECOURS D'UNE POPULATION QUI VIEILLIT

    Fruit du mariage entre la science des matières et la biotechnologie, la nanotechnologie offre elle aussi de vastes possibilités. Ce secteur n'en est qu'à ses débuts, avec des micro-machines par exemple, mais, dans l'avenir, il servira à mettre au point des produits de très haute technologie. Deux domaines où le Japon excelle, les techniques de précision et la mécatronique, ont un rôle essentiel à jouer dans la nanotechnologie.

    A condition de ne pas commettre d'erreur stratégique, nous avons donc toutes les chances d'occuper une place prédominante dans ce nouveau secteur.

    Les automobiles de la prochaine génération sont un autre créneau prometteur. En attendant le lancement des véhicules à pile combustible, secteur où le Japon est déjà en tête, nous vivons aujourd'hui une époque transitoire où Toyota et Honda dominent le marché des véhicules hybrides, devant les fabricants occidentaux. Ce marché connaîtra un essor important, en même temps que la mise en place du futur système de transport intelligent, fondé sur les technologies de l'information.

    Tous ces nouveaux produits et technologies devraient fournir au Japon l'élan nécessaire pour surmonter les problèmes auxquels il se trouve confronté, en particulier le déclin démographique et les menaces pour l'environnement.

    A l'inverse, ces problèmes ne peuvent que pousser le pays à favoriser les innovations technologiques qui aideront à les résoudre. Le vieillissement de la population sera sans nul doute le plus gros écueil que le Japon aura à affronter au cours de ce siècle, mais l'amélioration de la productivité que l'on peut attendre des nouvelles technologies et de la robotique contribuera à amortir le choc et permettra d'envisager de nouvelles solutions.

    Il y a à peine dix ans, Internet n'existait pas au japon. Les téléphones portables étaient pratiquement inconnus. La génétique faisait encore figure de tour d'ivoire. On était à mille lieues d'imaginer que de prestigieuses banques et maisons de titres puissent faire faillite. Et il était tout aussi inconcevable que plus de la moitié des constructeurs automobiles puissent être rachetés par des capitaux étrangers. Une décennie a suffi pour tout bouleverser.

    Compte tenu de la précarité de la situation actuelle, gardons-nous de tout optimisme excessif, mais le potentiel d'un renouveau n'en doit pas moins être apprécié à sa juste mesure.


    Source : Article tiré du journal Nihon Keizai Shimbun de Tokyo.