• A la découverte du Petit Edo

    Souvent cité, avec humour, par les citadins de Tokyo, "Inaka mono" (la campagne) , Saitama ken abonde en son sein de richesses culturelles, qui entraînent le visiteur, l'espace d'un instant, à redécouvrir les parfums d'antant qui font le charme de ce Japon médiéval chère à nos coeurs.
    Le Japon compte de nombreuses villes appelées " Petit Kyoto", mais , une seule ville porte le nom de " Petit Edo" depuis l'ère d'Edo, c'est Kawagoe ! .

    A la découverte du Petit Edo

    C'est à moins d'une heure par le train de Tokyo, après avoir passé une vaste plaine bordée de rizière que vous découvrirez "le Petit Edo" . C'est par ce nom que l'on nomme depuis toujours la ville de Kawagoe. La brochure destiné aux touristes revendique que le charme de Kawagoe entrainera le visiteur à éprouver les senteurs et la culture du veil Edo.


    Curieux de cette prétention, et après avoir parcouru le long mall commercial moderne, je me suis retrouvé soudainement transporté plusieurs siècles en arrière. La ville offre un superbe aperçu de tentations au travers desquelles Edo aurait été avant la dévastation du grand Kanto en 1923 et les bombardements de la guerre mondiale.

    L'ancienne cité, riche en monuments historiques et biens culturels représente de nos jours, un des derniers bastions de la culture de l'ère d'Edo et l'une des plus typique villes seigneuriale de la région de Kanto.

    Le château et la ville d'Edo ayant perdu leurs aspects historique après le séisme désastreux de 1923 et les bombardements de la seconde guerre mondiale, les biens culturels de Kawagoe, (ville ayant eu des relations très étroites avec Edo), sont très precieux. Ils nous rappellent la culture et l'art de vivre de cette lointaine époque.

    Toutefois, enclavé parmi ces biens médiévaux, on pourra noté un clin d'oeil à la modernité en visitant le petit musée d'art de Yamazaki , qui affiche les peintures exceptionnelles de Gaho Hashimoto et de Kano Hogai , les pierres angulaires de la peinture japonaise moderne.

    De forts symboles toujours présent

    Digne de son nom de "Petit Edo", Kawagoe se trouvait sous une forte influence culturelle de l'ancienne ville shogounale. Le symbole, toujours présent, en est, les "Kurazukuris " (magasins en style traditionnel caractérisés par des murs épais de 50 cm et construits en acacia et torchi) Exemples fascinants d'architecture de cette periode, les fenêtres, minuscules, ont des obturateurs lourds avec les bords enclenchants, mâle et femelle, qui peuvent être scellés et fermé en cas d'incendie. Les toitures raides sont couronnées par des immenses onigawara (tuiles de diable) ce qui donne un aspect massif et sécurisant aux bâtiments.

    En1720 un décret du shogounat facilita la construction de ces magasins resistant au feu. "Kurazukuri". Les commercants de Kawagoe ayant des relations actives avec des bourgeois d'Edo, les ont imités pour construire leurs propres Kurazukuris. On en dénombrait plus de 200, parmi lesquels restent à présent quelques dizaines sur les rues de Motomachi, Sawaicho, Nakacho.

    Alors que les rues de Tokyo ont globalement perdues leur aspect classique, les Kurakuzuris et les maisons de commerce classique permettent d'imaginer la vie et l'atmosphère d'antant dans les quartiers de l'ancien Edo. On retrouve les marques d'autrefiois en visitant le quartier des pâtissiers

    (Kashiya-yokocho) très fréquenté par les habitants de Kawagoe.

    Ce quartier entraîne le visiteurs vers les valeurs classiques et les goûts traditionnels du Japon.

    Là se vend des patisseries traditionnelles, des bonbons, comme ceux remplis au menthol et à l'anko

    (une sorte de pâte sucrée de haricots rouge) qui font la joie des bambins.

    Ici, senbei (biscuits de riz), natto (haricots fermentés), tsukemono, (légumes en saumure) etc...
    Les passionnés du puritain nectar d'or pourront tourner leur nez vers le haut et humer la concoction brunâtre régénératrice qui se dégage vers le bas Kashiya-yokocho et y découvrir le goût particulier de la bière de Satsumaimo (patate douce) la spécialité de Kawagoe.
    Des jouets traditionnels de l'ère d'Edo presentés dans quelques étales réveillerons en vous certainement votre coeur d'enfant. Et, si vous êtes chanceux, vous pourrez même avoir le privilège d'assister à une exécution artisanale vous permettant de découvrir comment vous amuser avec "atamasudare "

    ....." n'est pas que ce que les Japonais utilisent pour faire futomaki (rouleaux de sushi) ? " ....

    demandais-je à une vendeuse de sucrerie pendant que j'observais la démonstration.
    La femme se mit à rire de mes observations, mais je n'étais pas le seul dérouté par cet antique jouet, un jeune japonais pensait que c'était une armoire pour soba (nouilles de sarrasin).

    Non loin du quartier des pâtissiers, poursuivant la visite de cet ancestrale cité se profile la majestueuse tour de l'horloge (Tokino-Kane) . Ce monument symbolique de Kawagoe, à l'architecture particulière est inscrit parmi les trésors nationaux. Initialement la tour a été batie vers 1624. De nos jours, la tour haute de 16 m (comparable à la statue du Daibutsu de Nara) est celle qui a été reconstruite après le grand incendie de 1893. Elle sonne 4 fois par jour.

    Si le temps ne vous presse pas, durant votre escapade à Kawagoe promenez vos yeux vers le Temple Hikawa (514 AD) qui, selon la légende, est considéré comme protecteur religieux de la ville. Vous pourrez y remarquer son prestigieux Torii est haut de 15 m et large de 11 m, (le record Japonais pour les Toriis en bois) et la finesse de ses sculptures qui enchanteront votre regard.

    Kawagoe un département féodal

    Le château de Kawagoe a été construit initialement par Oota Doshin et son fameux fils Dokan sous les ordres d'Uesugi Motchitomo en 1457. ( A la même époque le père et le fils ont réalisés la structure originale du Château d'Edo) . Quand Tokugawa Ieyasu a conquis la Région de Kanto en 1590, il a créer le Han (département féodal) de Kawagoe.

    La ville est devenu par la suite un pôle militaire pour la défense du siège Shogounal, mais aussi une forte place économique pour le transport des denrées alimentaires et matières premieres vers Edo. C'est la raison pour laquelle les 21 personnages influents du Shogounat ont occupés successivement la fonction de Seigneur du Château.

    Aujourd'hui, les terrains du château sont principalement affectés au jardin public et zone résidentielle. La maison seigneuriale bâtiment unique restant, permet d'imaginer la structure originale du château de Kawagoe qui n'a ni donjon ni mur en pierre. C'est un grand batiment de 545 m2 en style vraiment martial construit en 1848, dont la partie couverte renferme 140 tatamis.

    Flânerie au Temple Kitain

    Comment quitter Kawagoe sans une flânerie autour de Kitain un temple de la section de Tendai fondée dans 830, le siège régional de Tendaishuu, une secte boudhiste.
    Ses jardins exsudent la serenité.

    Tenkai Sojo, qui était venue comme archevêque à la fin du 16eme siècle, assura au fil du temps la pleine prospérité du temple. Il gagna ainsi la confiance de Tokugawa Ieyasu. Ce sentiment fût mit à l'epreuve après l'incendie de 1638 qui detruisit le temple à l'exception portail.

    Iemitsu, le 3eme Shogun, en ordonna la restauration. Il accéda ainsi au souhait de Tenkai Sojo qui voulait faire deplacer une partie de la structure du Château d'Edo au terrain du Temple.

    C'est la seule structure originelle du Château d'Edo qui demeurent à encore de nos jours. On peut y découvrir l' une des chambres shogunale les plus epiques, avec un plafond floral décoratif d'une extrême beauté.

    Toshogu
    A la mort de Tokugawa Ieyasu, son corps fût transporté vers Nikko en 1617. Durant le voyage la procession fît une halte au temple de Kitain et le corps du Shogun y séjourna 4 jours.
    Tenkai-Sojo célébra plusieurs cérémonies religieuses, à la mémoire de Tokugawa Ieyasu.

    En comémoration de cet évènement, un temple fût érigé dans les jardins du Kitain, on le baptisa Toshogu. Ce temple est classé parmi les trois fameux Toshogu avec ceux de Nikko et du Mont Kuno.

    Enfin, parmi les dédales du jardin du temple vous découvrirez au Nord du Portail du Kitain les fantastiques et symphatiques Gohyaku Rakan* (500 disciples éclairés de Boudha).
    Il y a, en fait, 540 statues réalisées entre 1782 et 1825, parfaitement alignées, très caractéristiques, qui, par leur ressemblance, postures et physionomie donnent une impression humoristique.

    Elles évoquent par leurs attitudes tour à tour; la gaité, le plaisir, la colère, la tristesse etc... La legende qui se draine autour des Gohyaku Rakan veut que, si vous vous sentez bien parmi les statues au plus profond de la nuit et que vous trouvez celle qui est la plus chaude. Marquez-la, revenez la journée suivante et vous verrez que la statue vous ressemble.

    * " Rakan" signifie un personnage qui à atteint l'éveil et qui possède de vrai vertu.

    Kawagoe offre un goût doux du Japon traditionnel et un regard du vieil Edo qui vous apporte l'abondance du charme ....

    Itineraires
    Par le train de Tokyo prendre la Saikyo sen jusqu'a Omiya
    puis prendre Kawagoe sen jusqu'a Kawagoe.
    Dans la gare vous trouverez un petit bureau de l'office du tourisme de Kawagoe.
    Vous pourrez y obtenir un guide en Francais.... !
    Sugoii desu ne