• Le Japon et la chasse a la baleine



    Si vous avez suivi le debat du forum a propos des relations tres amicales des japonais et des baleines (les japonais aiment la baleine, qu'on se le dise !),
    Vous vous souvenez peut-etre que j'avais annonce la tenue de la reunion annuelle de la CBI (Commission Baleiniere Internationale) a Shimonoseki.
    Comme promis, nous voici a l'heure des bilans et je tiens ma promesse en vous tenant au courant.
    Et comme prevu, le Japon a de nouveau fait des vagues dignes d'un plongeon de baleine...

    SHIMONOSEKI (Japon) (AFP) - Le Japon a subi un nouveau revers mardi lors de la réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) après le rejet de sa proposition, qui prévoit la chasse de 50 baleines rorquals par certaines cités côtières japonaises en difficultés.

    Cette proposition a été rejetée mais le vote a été très serré avec 21 voix contre et 20 pour, le Japon se montrant satisfait d'avoir convaincu autant de membres de la CBI de son bon droit.

    "C'est un bon résultat. C'est le plus fort taux de soutien jamais recueilli en 15 ans d'histoire", a déclaré Joji Morishita, l'un des principaux membres de la délégation nippone. Il a qualifié la décision de "discrimination" à l'encontre des Japonais en arguant du fait que les populations autochtones en Alaska et dans les environs ont été autorisées à pêcher 280 baleines entre 1997 et 2002 dans les mers de Bering-Chukchi-Beaufort.

    Le Japon n'avait pas fait cette demande dans la catégorie "moyen de subsistance des aborigènes" parce que les autres années cette stratégie s'était avérée perdante, a précisé le délégué nippon.

    Le délégué néo-zélandais Jim McLay a estimé que la proposition aurait violé le moratoire international sur la chasse commerciale mis en place en 1985/86. "Tant que le moratoire est en place, nous sommes opposés à tout ce qui pourrait ressembler à une nouvelle forme de chasse commerciale", a déclaré M. McLay.

    Le Japon a déjà annoncé une augmentation de ses prises de baleines rorquals à partir de cet été, à raison de 100 de plus que la moyenne actuelle, portant le total à 700 par an. Le Japon mène des chasses dites "scientifiques", censées lui permettre de mieux connaître l'environnement des baleines et leur mode de vie. Ils profitent d'un vide juridique du moratoire.

    Après avoir échoué sur la question des villes côtières, le Japon a retiré une autre motion qui demandait l'abolition du sanctuaire des baleines dans l'Océan Indien.

    Il ne s'agit d'ailleurs pas que d'un probleme du Japon comme certains le laissent entendre. L'Islande tente en effet de retrouver un statut de membre de la CBI, qui pourrait renverser la politique menee depuis 1986...

    L'Islande menace de reprendre la chasse à la baleine

    SHIMONOSEKI, Japon (AP) - Le fossé entre partisans et opposants à la reprise de la chasse à la baleine s'est encore creusé mardi avec le départ fracassant de l'Islande de la session plénière de la Commission baleinière internationale (CBI) qui se tient à Shimonoseki, au Japon.

    Le petit pays, qui s'est vu refuser l'accès à la CBI pour la deuxième fois en autant d'années, a même menacé de recommencer à chasser les cétacés. "C'est allé trop loin", a tempêté le commissaire islandais Stefan Asmundsson. "Nous ne pouvons l'accepter".

    L'Islande a un statut d'observateur depuis que son délégué a quitté une réunion de la CBI il y a dix ans pour protester contre la décision de la commission d'interdire à nouveau la chasse à la baleine. Même si elle s'y oppose, l'île a toujours respecté le moratoire. Selon Asmundsson, il pourrait que son gouvernement décide d'autoriser une reprise la chasse commerciale sans l'accord de la CBI.

    A son avis, l'Islande va d'abord évaluer la situation et étudier les alternatives. Le pays pourrait notamment devenir membre de la Commission de l'Atlantique-Nord sur les mammifères marins (CANMM), un organisme international voué à la conservation et à la gestion des populations de baleines et d'autres mammifères en milieu marin.

    Les membres de la CBI sont profondément divisés au sujet de l'interdiction de la chasse commerciale imposée en 1986. Le Japon, qui affirme que les populations de baleines sont assez nombreuses pour soutenir une chasse limitée, insiste pour que le moratoire soit levé. Il fait cependant face à l'opposition féroce des Etats-Unis, de l'Australie et d'autres pays.

    Le retour de l'Islande comme membre de la CBI aurait pu donner aux pro-chasse la majorité simple nécessaire pour inscrire à l'ordre du jour un vote sur la chasse commerciale. Or, en l'absence de majorité simple, les chances des "pros" de proposer un vote sur la question avant la fin de la session sont minces.

    Par ailleurs, les discussions sur d'autres sujets à l'ordre du jour de la réunion de la CBI ont aussi achoppé mardi. La demande du Japon d'étendre sa chasse côtière a été rejetée et le pays hôte de la conférence a renoncé à présenter une proposition visant à supprimer un sanctuaire de baleines dans l'océan Indien. "C'est une perte de temps", a commenté Masayuki Komatsu, membre de la délégation nippone. Le Japon affirme que la création de sanctuaires constitue une violation des lois maritimes et pourrait porter sa cause devant les instances internationales.

    L'avis poste sur TF1 enfin, est assez interessant (tiens donc...)


    Le Japon tue des baleines pour mieux les "étudier"

    Le Japon vient de terminer dans l’Antarctique une campagne de pêche à caractère "scientifique". 440 petits rorquals ont ainsi été tués. Une pratique dénoncée par de nombreux pays. Explications d'un chercheur français.

    Cinq navires japonais sont retournés dans l'archipel nippon à la fin de la semaine dernière après avoir tué 440 petits rorquals dans l'océan Antarctique. Cette pêche s’inscrivait dans le cadre d'un programme gouvernemental "de recherche".

    Opposition française

    La Commission baleinière internationale (CBI) a adopté en 1982 un moratoire sur la chasse à la baleine, qui a pris effet en 1986. Si les chasses "à but scientifique", que le Japon est le seul pays à pratiquer, sont autorisées dans le texte fondateur de la CBI, de nombreux Etats membres de la Commission y sont opposés. A l'initiative de la France, "une démarche contre la chasse scientifique a été effectuée l'année passée (…) auprès des autorités japonaises. Une quinzaine de pays — membres et non membres de la Commission baleinière internationale — s'étaient associés à cette démarche", a indiqué à tf1.fr un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. La prochaine réunion de la CBI, qui se tiendra au Japon du 20 au 24 mai prochains, sera l’occasion d’aborder à nouveau cette question.

    Milieu marin en danger

    "Il faut être honnête. Ces chasses à caractère scientifique constitue un moyen de détourner le moratoire et de maintenir le Japon au sein de la CBI", affirme à tf1.fr Christophe Guinet, chargé de recherche au CNRS, au Centre d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres. "Il est vrai que la population des petits rorquals en Antarctique est suffisamment abondante pour qu’elle puisse être chassée", admet le chercheur. "Ces chasses scientifiques ont pour objectif d’identifier les différentes population de petits rorquals, d’étudier leur régime alimentaire et les zones de leur présence en fonction de facteurs océanographiques tels que la température de l’eau ou la présence de la banquise. Mais la valorisation scientifique de ces travaux est assez sommaire et tous les petits rorquals péchés finissent dans l’assiette des Japonais", précise Christophe Guinet.

    Selon lui, la chasse à la baleine n’est pas un problème essentiel. "Le développement de l’activité humaine, l’essor des transports, la pollution… ont un impact considérable sur le milieu marin, qui se dégrade fortement", déplore le scientifique. Et de citer en exemple ces projets visant à pêcher des organismes qui constituent l'alimentation de base de nombreux animaux marins et d’oiseaux, mettant ainsi à mal la chaîne alimentaire marine. Des organismes qui seront alors transformés en farines, lesquelles seront destinées à nourrir d’autres poissons... élevés pour la consommation humaine.

    Enfin, je vous recommande a nouveau d'aller faire un tour sur le site de la CBI (en anglais...) si ce n'est deja fait :

    http://www.iwcoffice.org